Regard sur les Etats-Unis

samedi 30 juin 2007

Clin d'oeil : quand les studios Disney font la promotion du français !



Lorsque j'ai aperçu l'affiche du film pour la première fois en France, j'ai tout de suite pensé que le titre du dernier film des studios Disney-Pixar avait été adapté au public français. Telle ne fut pas ma surprise quand quelques jours plus tard, je découvrais les affiches du film aux Etats-Unis : le film s'appelle également Ratatouille ! Impensable... Heureusement, les publicitaires travaillant pour le film ont pris la peine faire figurer en dessous du logo du film, une traduction phonétique de ce titre à l'accent très hexagonal : "Rat-a-too-ee".

Le site internet du film contient quelques morceaux de phrases en français également (avec quelques fautes d'othographes).
Comme quoi, la mondialisation profite vraiment à tout le monde !

Le coup marketing de l’année

Ce vendredi avait lieu la sortie de l’objet le plus attendu de l’année : le IPhone d’Apple. Cet objet déjà culte avant même sa sortie, a bénéficié d’un buzz incroyable depuis plusieurs mois et partout dans le monde. L’IPhone est en effet bien plus qu’un simple téléphone, il cumule les fonctions de lecteur mp3, appareil photo numérique, lecteur de vidéos et bénéficie d’un écran entièrement tactile. Il faut dire qu’Apple a mis le paquet pour créer un véritable phénomène autour de l’IPhone. Depuis plusieurs semaines, la firme diffuse sur son site internet des clips publicitaires pour présenter les multiples fonctionnalités du téléphone. La firme de Steve Jobs compte en effet frapper très fort avec l’IPhone et réitérer le succès connu avec l’IPod.
Tout au long de la semaine, les médias américains se sont rendus auprès des fans de la marque qui se sont installés plusieurs jours à l’avance, devant les boutiques d’Apple pour pouvoir être les premiers à posséder l’objet de toutes les convoitises. Des tentes étaient regroupées aux abords des magasins afin de pouvoir dormir à proximité des boutiques.
Apple mise très gros sur l’IPhone : elle souhaite en vendre 10 millions d’exemplaires en 2008, dans le monde. Pourtant l’objet n’est pas accessible à tous : sont prix initial atteint les 499$ pour la version 4 Gigas et 599$ pour la version 8 Gigas. Mais pour bien verrouiller le marché, Apple a signé un contrat exclusif de distribution avec l’opérateur AT&T jusqu’en 2009, pour le marché américain.
Au niveau des abonnements téléphoniques proposés, une fois encore, la facture est salée. Le forfait minimum proposé par AT&T est de 59,99$ pour 450 minutes de communications.
Une technologie révolutionnaire, une campagne marketing sans failles, une attente extrêmement forte des consommateurs, il semble qu’Apple puisse réussir son pari malgré le prix d’entrée très élevé de l’IPhone.
Mais comme le dit le proverbe, quand on aime on ne compte pas…
Pour en savoir plus :
- En attendant sa sortie européenne à la fin de l'année, vous pouvez découvrir plusieurs vidéos sur le site d'Apple : http://www.apple.com/iphone/

jeudi 28 juin 2007

Election Présidentielle et Argent

Aux Etats-Unis, les différents candidats à l'élection présidentielle se battent pour obtenir les votes des électeurs mais également pour obtenir des fonds. Voici les chiffres actuels de la campagne présidentielle :
- Parti Démocrate :
Fonds récoltés : 15,7 millions de $
Fonds dépensés : 12,6 millions de $
- Parti Républicain :
Fonds récoltés : 25,6 millions de $
Fonds dépensés : 15,6 millions de $
- Principaux candidats Démocrates :
1 - Hillary Clinton :
Fonds récoltés : 36 millions de $
Fonds dépensés : 5 millions de $
2 - Barack Obama :
Fonds récoltés : 25,8 millions de $
Fonds dépensés : 6,6 millions de $
3 - John Edwards :
Fonds récoltés : 14 millions de $
Fonds dépensés : 3,3 millions de $
- Principaux candidats Républicains :
1 - Mitt Romney :
Fonds récoltés : 21,1 millions de $
Fonds dépensés : 10,3 millions de $
2 - Rudy Giuliani :
Fonds récoltés : 18 millions de $
Fonds dépensés : 6 millions de $
3 - John McCain :
Fonds récoltés : 14,8 millions de $
Fonds dépensés : 9,6 millions de $

Vers un tournant de la guerre en Irak : Georges W. Bush perd le soutien du sénateur de l’Indiana Richard G. Lugar

En début de semaine, le président Georges W. Bush vient de perdre deux de ses plus fidèles soutiens à la guerre en Irak : le sénateur républicain Richard G. Lugar et le sénateur de l’Ohio Georges Voinovich. Cette annonce prématurée a véritablement créé la surprise au sein du camp républicain.
Ce lundi, M. Lugar a prononcé un discours intitulé « Calls For Course Change in Iraq ». Ce discours a eu un grand retentissement au sein des sénateurs de tous bords. Richard G. Lugar est en effet réputé pour ses très rares prises de positions publiques ; de ce fait, beaucoup de membres du Congrès attendaient son discours avec impatience. Au cours de son intervention, le sénateur s’est interrogé sur la véritable nécessité d’attendre jusqu’au mois de septembre pour se prononcer sur le retrait des troupes américaines. Selon lui, cette échéance arrive trop tard et peut s’avérer désastreuse pour les Etats-Unis. Son discours a été particulièrement suivi, étant donné que M. Lugar est un des sénateurs républicains les plus réputés en matière de politique étrangère. Il a notamment été le conseiller de Georges W. Bush en 2003, lors de l’invasion Irakienne.
Les médias outre-Atlantique s’interrogent donc sur le fait de savoir s’il s’agit d’un tournant de la guerre en Irak. M. Lugar et M. Voinovitch, ainsi que plusieurs sénateurs républicains, commencent à émettre des réserves concernant la question du maintien des troupes américaines au Moyen-Orient. Certains analystes comparent l’intervention du sénateur républicain Lugar, à celle du sénateur Robert F. Kennedy lors de la guerre du Vietnam en 1967. Lui-même s’était prononcé en faveur d’un changement de stratégie et d’une véritable prise de conscience de la situation.
Mais la grande majorité des sénateurs républicains du Congrès souhaitent néanmoins attendre l’échéance de septembre 2007 et le rapport du Général David Petraeus. M. Lugar ne passe pas pour autant dans le camp des démocrates et a tenu à se démarquer. La stratégie des démocrates consiste à demander un retrait des troupes par le biais d’une nouvelle loi, le sénateur républicain privilégie quant à lui une décision du président.
Comme le prétend le porte-parole de la Maison Blanche, les sénateurs sont libres de se distinguer du président… Pour autant, ce dernier semble de plus en plus seul face au reste du monde.
Pour en savoir plus :
- le site internet officiel de Richard G. Lugar : http://lugar.senate.gov/
- Cet article a été publié sur le site Agora Vox -

dimanche 24 juin 2007

Quand un jury d’assises est influencé par une série télévisée

Ce jeudi a débuté le procès pénal du plus grand mafieux de Chicago : Joseph Lombardo (78 ans) surnommé « Joey le Clown ». Certains de ses acolytes sont également jugés au même moment : Franck Calabrese, Paul Schiro et un ancien officier de police de la ville de Chicago Anthony Doyle. Ils sont inculpés pour des actes de rackets en bandes organisées et de 18 meurtres. Tous viennent de plaider non-coupable. Pour préserver l’anonymat des jurés, leur identité n’a pas été révélée et ils sont désignés à l’intérieur du tribunal par un simple numéro.
Mais l’inquiétude du procureur provient du fait que les jurés soient influencés par les séries télévisées ou par certains films. Au début du procès, ce dernier a tenu à préciser que les inculpés ne sont pas des « Sopranos » mais des mafieux bien réels, accusés d’avoir commis des crimes brutaux au sein de la mafia de Chicago. « Ces hommes n’ont aucun honneur et sont corrompus » a tenu à préciser le procureur.
Celui-ci décrit notamment Calabrese comme un « requin qui étranglait des témoins et leur tranchait la gorge pour s’assurer qu’ils étaient bien morts ». L’avocat de la défense décrit cette même personne comme quelqu’un de très malin, extrêmement croyant qui aimait sa famille et souhaitait vivre en paix.
Une chose est sûre, les jurés devront mettre de côté l’image trop souvent adoucie des « mafieux télévisés » afin de rendre un verdict totalement objectif…

Vanity Fair célèbre une autre vision de l'Afrique

Le magazine américain Vanity Fair vient de sortir un numéro spécial Afrique. Ce mensuel propose à chaque édition un ensemble d’articles plus ou moins intellectuels et décrit souvent l’actualité des stars. Il pourrait être comparé au magazine Paris Match en France.
L’intérêt de ce numéro est qu’il regroupe de nombreuses célébrités qui ont un lien avec le continent africain. Le but de l’opération est de promouvoir l’Afrique et d’en parler de manière différente que les autres médias. L’Afrique dispose de richesses trop souvent ignorées. Le rédacteur en chef de cette édition fut Bono (du groupe U2).
Mais l’originalité du magazine vient du fait que 20 couvertures différentes du magazine ont été imprimées. Les 21 stars qui se partagent l’affiche sont extrêmement célèbres aux Etats-Unis. Certaines célébrités comme Barack Obama, Mohammed Ali, Jay-Z… étaient attendues. Ce qui est plus étonnant, c’est le fait que Georges W. Bush apparaisse sur deux couvertures du magazine !
Mais cette initiative mérite d’être relevée. Aucun journal européen n’a pris la peine de s’intéresser à l’Afrique de manière approfondie. Pour une fois, les américains donnent l’exemple… un exemple à suivre !

Pour en savoir plus :

- Pour découvrir les 20 couvertures différentes de Vanity Fair : http://www.vanityfair.com/politics/features/2007/07/onthecover_slideshow200707?slide=2

mercredi 20 juin 2007

Confirmation : Michael Bloomberg quitte le parti républicain

Comme je vous l'avais déjà annoncé dans l'article du 22 Mai, l'actuel maire de New York, vient d'annoncer officiellement qu'il quittait le parti républicain. M. Bloomberg lors de son annonce, prétend que cette décision est en droite ligne avec ses convictions politiques et totalement en adéquation avec sa manière de diriger la Big Apple.
Mais Michael Bloomberg laisse planer le doute sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2008 en tant que candidat indépendant. L'ensemble des médias outre-Atlantique essaie de décrocher le scoop de l'annonce de sa candidature. Interviewé à ce sujet par Brian Williams dans l'émission NBC Nightly News, Michael Bloomberg a répondu "qu'il avait déjà un travail et qu'il essaie juste d'être un bon maire". Pourtant, ce dernier continue ses déplacements en dehors de son fief électoral et prononce de nombreux discours sur des thèmes nationaux et internationaux.
Un suspense insoutenable qui devait prendre fin dans les prochaines semaines...

La réponse d'Hillary à Obama ?

Hillary Clinton vient de tourner un clip pour les besoins de sa campagne, dans laquelle elle joue aux côtés de son mari un remake de la désormais célèbre série télévisée : les Soprano. Mais détrompez-vous, ce clip est tout sauf une parodie ! Le but de la manœuvre pour la candidate démocrate est de casser son image élitiste afin de se rapprocher des couches populaires américaines. Le choix de la série n'est également pas une coïncidence : la série extrêmement populaire aux Etats-Unis vient de s'achever il y a quelques semaines. Hillary Clinton tente donc de redorer son image et de rivaliser sur le terrain médiatique avec le charismatique Barack Obama. Si l'on se base sur le nombre de curieux ayant visionné la vidéo, Mme Clinton semble avoir gagné son pari. Néanmoins, son image de première dame éloignée des préoccupations populaires risque de la poursuivre jusqu'à l'échéance de 2008.

lundi 18 juin 2007

Mitt Romney (Républicain)

Mitt Romney est actuellement le quatrième homme dans la course à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2008.
Mitt Romney est né à Detroit en 1947. Ayant étudié le droit à Harvard, il obtiendra quelques années plus tard un MBA. Entrepreneur dans l’âme, il fonde sa société Bain Capital. Ce n’est qu’en 1994, qu’il se présentera pour les élections du Sénat. Il les perdra contre le candidat Edward Kennedy mais obtiendra un nombre de suffrage honorable. Il sera par la suite chargé de l’organisation des jeux olympiques de Salt Lake City en 2002.
La même année, il se présente comme candidat pour le poste de gouverneur du Massachusetts et gagne en obtenant 50% des suffrages contre 45% pour sa rivale démocrate. Alors que sa popularité est au plus haut, il annonce qu’il ne se représentera pas pour un second mandat de gouverneur. En effet Mitt Romney est attiré par une candidature nationale. C’est le 17 février, qu’il a annoncé qu’il entrait dans la course à la primaire du parti républicain.
Quelles sont ses prises de positions et les valeurs qu’il défend ?
Mitt Romney a la particularité de faire partie de l’Eglise Mormone. Il a notamment été missionnaire en France dans les années 70. Sur l’échiquier politique américain, Mitt Romney se situe du côté des conservateurs du parti républicain. Ayant fait fortune grâce à son expérience dans le monde des affaires, M. Romney a axé sa campagne sur de nombreux thèmes économiques. Au cours de son mandat de gouverneur, il a voulu rétablir la peine de mort dans l’état du Massachusetts, en vain. Sur le plan des droits civiques, il s’est notamment illustré, en étant farouchement opposé au mariage des homosexuels. Initialement contre le droit à l’avortement, Mitt Romney s’est prononcé en 2005 en faveur de celui-ci. A propos de la présence américaine en Irak, M. Romney vient d’accorder une interview au quotidien USA Today (publiée ce jeudi) dans laquelle il explique que les Etats-Unis n’ont pas vocation à rester en Irak, sur le long-terme.
Malgré une candidature plutôt tardive, Mitt Romney a déjà recueilli 23 millions de $ pour le financement de sa campagne. Mais ses détracteurs le décrivent comme quelqu’un de versatile et d’opportuniste. De plus il semble que pour le moment, M. Romney ait du mal à s’imposer dans la campagne présidentielle. Une nouvelle impulsion sera nécessaire dans les mois qui suivent, sans quoi sa décision de ne pas se représenter à son mandat de gouverneur pourrait bien être inutile.
Pour en savoir plus :
- "Turnaround : Crisis, Leadership, and the Olympic Games"
Biographie :
Date du dépôt officiel de candidature : 3 Janvier 2007
Profession Actuelle : son mandat de gouverneur de l’Etat du Massachussetts s’est achevé en Janvier 2007
Situation Familiale : Marié à Ann Davies depuis 1969. Cinq enfants
Religion : Mormon
Cursus : Brigham Young University, B.A (1971) ; Harvard University, M.B.A, J.D (1975)
Principaux Soutiens : Meg Whitman, David Neeleman, Paul Otellini…
Site Internet de Campagne : http://www.mittromney.com/

samedi 16 juin 2007

Oprah Winfrey : personnalité la plus puissante du monde

Le magasine Forbes vient de rendre son classement 2007 des célébrités les plus puissantes au monde. Les journalistes se sont basés sur plusieurs données afin de rendre le classement le plus objectif possible : fortune personnelle, nombre de requêtes sur les moteurs de recherche, articles de presse, et apparitions télévisées.
La grande gagnante de cette édition est Oprah Winfrey. Cette américaine est une des personnalités les plus influentes aux Etats-Unis et dans le monde. Oprah Winfrey est une actrice, productrice et animatrice du show qui porte son nom. Ce sont ses activités de productrices qui lui ont permis de faire fortune rapidement. Mais son show l’a rendu extrêmement populaire dans le monde entier puisque son émission est actuellement diffusée dans 112 pays. Sa notoriété est telle que la moindre critique dans son émission peut s’avérer catastrophique si elle est négative. A contrario, un bon commentaire d’Oprah assure un succès immédiat.
Pour autant, Oprah Winfrey consacre une grande partie de sa fortune aux déshérités. A titre d’exemple, chaque année, Mme Winfrey donne environ 50 millions de $ pour l’éducation des femmes et des enfants. Elle a notamment ouvert un centre pour la jeunesse dans le Mississippi ainsi qu’une académie féminine en Afrique du Sud. Selon le classement du magasine Business Week, elle serait à la tête d’une fortune d’environ 1,5 milliards de $.
La grande majorité des célébrités sont américaines : preuve que les Etats-Unis sont toujours, culturellement parlant, prédominants dans le monde.
Les 5 premiers du classement :
- N°1 Oprah Winfrey
- N°2 Tiger Woods
- N°3 Madonna
- N°4 Rolling Stones
- N°5 Brad Pitt
Pour en savoir plus :
- Le classement Forbes dans son intégralité : http://www.forbes.com/lists/2007/53/07celebrities_The-Celebrity-100_Rank.html
- Le site d’Oprah Winfrey :
http://www2.oprah.com/index.jhtml

Le tube de l'été sera politique !

Cette semaine, le site humoristique Barely Political a mis en ligne le clip "I Got a crush...on Obama" (en français : J'ai le beguin pour... Obama). Attention une fois écouté, on ne peut plus s'en défaire !
Quel tombeur ce Barack !
Note : l'interprète de la chanson est une supportrice de Barack Obama selon l'émission "Anderson Cooper 360" sur CNN, néanmoins elle ne fait pas partie de l'équipe de campagne officielle de Barack Obama. L'intéressé n'a pas souhaité faire de commentaires sur cette prestation humoristique.

Private military company et contractors en Irak


Depuis le début du conflit en Irak, l’armée américaine soustraite bon nombre d’opérations à des sociétés privées. Les avantages de recourir à ce type de personnes sont multiples pour le Pentagon.
Tout d’abord, les contractors ne sont pas médiatisés. Les opérations qui leur sont confiés sont extrêmement dangereuses. En effet, on estime qu’1 convoi sur 7 protégé par des sociétés privées est attaqué. De plus, il faut savoir que confier une mission à des mercenaires permet d’agir en dehors du droit irakien. On évite ainsi les tracasseries administratives et la corruption gouvernementale en Irak.
Les contractors se voient confier des missions diverses par les autorités américaines. On estime leur nombre à environ 30 000. Les opérations qui les concernent vont de la protection de convois aux missions de sécurisation de sites, en passant par des gardes rapprochées de généraux ou de personnalités ou des opérations logistiques. Plus étonnant, mais particulièrement caractéristique de la situation actuelle, les bases militaires sont protégées par ces agents privés.
L’avantage le plus grand pour les autorités américaines, est l’ignorance totale du nombre de victimes de ces sociétés. Les chiffres des pertes américaines sont donc minorés. Par conséquent, l’opinion publique sous estime les conséquences du conflit.
Mais la situation a bien évolué depuis l’invasion américaine de 2003. Initialement, les compagnies privées n’employaient que quelques dizaines de personnes sur le terrain. Depuis quelques mois, ces mêmes sociétés peuvent être comparées à de véritables milices privées. Certaines firmes emploient plusieurs milliers de contractors sur place. Toutes s’équipent de plus en plus afin de mieux protéger leurs équipes et de prévenir les attaques. Mais de nombreuses pertes humaines sont à déplorer dans les rangs de ces mercenaires. Néanmoins, les statistiques exactes des compagnies sont tenues secrètes. Il est très difficile d’évaluer précisément les victimes civiles.
Une chose est sûre : sur place les insurgés ne font pas de différence entre l’armée américaine et les mercenaires privés.
Qu’est-ce qui motive de plus en plus de personne à s’engager auprès de ces sociétés ? D’un point de vue strictement économique, il faut dire que le marché est particulièrement juteux. Actuellement la quasi-totalité des sociétés militaires privées sont anglo-saxonnes. Mais il est certain que l’appât du gain attire beaucoup de personnes à s’engager pour ces firmes. Les salaires des contractors atteignent au minimum le millier d’euros par jour de travail en Irak.
Mais la guerre en Irak, n’est pas le premier conflit où ce type de pratique existe. Néanmoins, nul doute qu’on assiste à une généralisation de l’emploi de sociétés de protections privées dans le cadre de conflits à l’étranger. Cette externalisation généralisée devait induire une réduction des coûts pour l’armée américaine. Avec du recul, on constate que cette réduction n’a pas eu lieu. La surfacturation de certaines opérations ainsi que de nombreux scandales ont été dévoilés. Le nombre de plus important de ces mercenaires commence à inquiéter l’administration. On estimait en 2003 qu’il y avait sur le terrain 1 mercenaire pour 10 militaires. Ce chiffre n’a jamais cessé d’augmenter.
Cette généralisation, même si elle présente de nombreux avantages, semble alarmante. Ces sociétés échappent à tout contrôle étatique, contrairement à une armée professionnelle. De plus, les abus sont passés sous silence. Seul l’accomplissement de la mission compte. Cela a pour conséquence de rompre les équilibres entre civils et militaires, au grand désarroi de ces derniers.
Mais en Irak comme ailleurs, la guerre est un business comme un autre.
Pour en savoir plus :
- Une liste exhaustive des compagnies privées en Irak : http://travel.state.gov/travel/cis_pa_tw/cis/cis_1763.html
- L’émission très instructive de PBS sur le sujet "Frontline : Private Warriors" : http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/warriors/view/
- A titre d’exemple, le site d’une des compagnies de sécurité Armor Group : http://www.armorgroup.com/
- Pour que vous puissiez vous rendre compte du nombre de contrats proposés en Irak par rapport aux autres régions du monde, le site de KBR : http://kbrcareers.webrecruiter.com/pls/kbr/maine.d?s=33036D6A968152BCE0440003BA74E87F

jeudi 14 juin 2007

Focus sur "Face the Nation"

L’émission "Face The Nation" est l’une des plus vieilles émissions de la télévision américaine. Elle a été diffusée pour la première fois sur la chaine CBS News, le 7 novembre 1954.
Il s’agit d’une émission politique d’interview diffusée tous les dimanches. Plusieurs animateurs se sont succédés pour la présenter. Depuis 1991, c’est Bob Schieffer qui assure cette fonction. La présentation est assez sobre, l’animateur interviewe chaque semaine ceux qui font l’actualité politique aux Etats-Unis. L’émission se termine par un rapide commentaire de M. Schieffer qui analyse les sujets abordés dans l’émission. Les invités sont pour la plupart des politiciens (sénateurs, candidats aux élections…) ou des membres du gouvernement. Les questions posées portent sur l’actualité de la semaine et les sujets particulièrement médiatiques.
Le show est diffusé sur le network de CBS. L’émission est par conséquent retransmise sur de nombreuses chaines locales de CBS ainsi que sur certaines radios.
Pour en savoir plus :
- Le site officiel de l’émission :
http://www.cbsnews.com/sections/ftn/main3460.shtml
- Face the Nation peut être téléchargée dans son intégralité à l'adresse suivante :
http://www.cbsnews.com/stories/2005/07/06/utility/main706903.shtml
ou directement sur le site I tunes, rubrique "Podcasts".

mercredi 13 juin 2007

Appel suspensif pour Cathy Henderson

Cathy Henderson a été condamnée en 1995 à la peine capitale, pour le meurtre d’un nourrisson. Depuis le drame, elle a toujours clamé son innocence en affirmant que la mort du bébé était accidentelle : ce dernier serait tombé et sa chute aurait causé son décès. Prise de panique, elle l’aurait alors enterré dans un jardin et se serait enfuie.
Pourtant malgré de nombreux doutes sur sa culpabilité, les juges l’ont condamné à la peine capitale. La Cour Suprême a même rejeté son appel. Sa dernière chance consistait à faire un recours gracieux devant le gouverneur du Texas.
Ce lundi, la cour d’appel criminelle du Texas a décidé de reporter ultérieurement son exécution, en raison des affirmations colportées par l’un des experts de son procès : la reconnaissance d’une possible erreur. Ce nouveau fait illustre particulièrement les dérives judiciaires américaines sur la question de la peine de mort. Depuis 1976, sur 1000 exécutions ayant eu lieu aux Etats-Unis, seulement 11 ont concerné des femmes.
La peine de mort aux Etats-Unis est essentiellement prononcée par les états fédérés. Les américains sont en majorité favorables à ce type de sentence. Actuellement 12 états ne la pratiquent plus de facto (essentiellement les états situés au nord-est des Etats-Unis). Les mineurs ne peuvent plus être condamnés à la peine capitale depuis 2005. A lui seul, le Texas a exécuté 355 prisonniers depuis 1976.
On comprend donc que la peine de mort est un sujet particulièrement controversé aux Etats-Unis. Bien qu’une majorité de la population soit en faveur de ce procédé, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ces pratiques. Dans 122 cas similaires à celui de Cathy Henderson, l’innocence des accusés à mort a pu être prouvée et les condamnés ont été disculpés. 122 cas sur 1000 exécutions, des chiffres qui devraient faire réfléchir…
Pour en savoir plus :
- le site de soutien à Cathy Henderson : http://www.savecathyhenderson.org/index.html
- Cet article a été publié sur le site Agora Vox -

mardi 12 juin 2007

Election présidentielle : de la précampagne aux primaires (Partie 1)

Septembre 2007 à Janvier 2008 :
Les candidats déclarés entrent dans la course à l’investiture de leur parti. La précampagne se compose de nombreux meetings politiques (souvent retransmis à la télévision), et les candidats peuvent se payer une campagne publicitaire. Afin de financer leurs dépenses de marketing et leurs nombreux déplacements, les prétendants recueillent des fonds auprès des citoyens et font parallèlement campagne au sein même de leur parti, afin d’obtenir le soutien de personnalités influentes.
Janvier 2008 à Juin 2008 :
Déroulement des élections primaires des différents partis politiques (seules les primaires du parti démocrate et du parti républicain sont médiatisées). Ces élections se pratiquent pour chaque parti et dans 35 états des Etats-Unis. Le but des élections primaires va être de désigner pour chaque état, les délégués qui se rendront à la convention nationale de chacun des grands partis.
Les délégués vont s’engager sur un des candidats à l’élection présidentielle. L’avantage des primaires est que progressivement, des candidats sont éliminés : ceux disposant d’une minorité de soutiens (en effet les délégués aident les candidats en finançant une partie de leur campagne).
Mars 2008 :
"Super Tuesday" : un grand nombre d’états tiennent des élections primaires. La forme du vote peut-être diverse et varie d’un état à un autre. En effet, le vote peut-être ouvert à tous les électeurs ou fermé, c'est-à-dire réservé aux membres du parti. De plus, chaque état n’a pas le même nombre de délégués : ce nombre dépend de la démographie de l’état. Certains candidats disposant de peu de ressources privilégient donc des campagnes publicitaires dans les plus grands états.

samedi 9 juin 2007

Rapport inquiétant de Human Rights Watch sur les détenus de la CIA

Human Rights Watch, l’ONG américaine de défense des droits de l’homme, vient de publier un rapport (en collaboration avec 5 autres organisations) particulièrement alarmant. Ce texte intitulé "Ghost Prisoner: Two Years in Secret CIA Detention" dénonce l’opacité des conditions de détention des prisonniers de l’agence américaine et explique que 39 personnes seraient actuellement portées disparues.

Les prisons secrètes de la CIA disséminées partout dans le monde commencent à irriter l’ensemble de la communauté internationale. En effet, de fortes suspicions de tortures et de mauvais traitement pèsent sur l’agence de l’intelligence américaine. Alors que le président Georges W. Bush, avait affirmé en septembre 2006 que la CIA avait un programme de prisons secrètes, cette dernière se défend de toute incarcération abusive et affirme que la totalité des précédents détenus ont été relâchés ou transférés au camp de Guantanamo.

Mais ce rapport très intéressant de l’ONG, n’est pas le seul évènement cette semaine à propos de ces prisons secrètes. Un procès particulièrement médiatisé vient de s’ouvrir cette semaine à Milan afin de juger par contumace 26 agents de la CIA accusé d’avoir enlevé l’imam Abu Omar sur le sol italien et de l’avoir torturé en Egypte.

Mais l’Italie n’est pas la seule à se préoccuper des méthodes américaines. Le Conseil de l’Europe vient de rendre cette semaine sont deuxième rapport sur les activités illégales de la CIA en Europe. Le rapporteur de projet, le sénateur suisse Dick Marty, dénonce pour sa part des collaborations publiques et secrètes entre les Etats-Unis et ses alliés de l’Otan, ainsi qu’un accord cadre conclu moins d’un mois après les attentats du 11 septembre 2001. La Commission Européenne appelle les états membres de l’Union Européenne à procéder à des enquêtes impartiales.

Une polémique qui ne fait que commencer…

Repères :

La CIA (Central Intelligence Agency) est l’une des principales agences de renseignements américaines. Fondée en 1947, elle est chargée de collecter des informations à l’étranger et est utilisée notamment pour la plupart des opérations clandestines dans le monde (sabotages, renversement de gouvernements hostiles aux intérêts américains…). Son siège célèbre se situe à Langley, dans l’Etat de Virginie. Elle emploie environ 100 000 personnes dans le monde mais ses effectifs aux Etats-Unis sont réduits à environ 17 000 employés.

Pour en savoir plus :

- le rapport de Human Rights Watch (en anglais) : http://hrw.org/reports/2007/us0207/
(un résumé du rapport est disponible sur le site de l’ONG en français, Human Rights Watch dispose également d’une version française)
- le "World Leaders" de la CIA (en anglais), une base de données regroupant tous les dirigeants et leaders de chaque pays du monde :
https://www.cia.gov/library/publications/world-leaders-1/index.html
- le "World Fact Book" de la CIA (en anglais), une publication et une base de données descriptive de chacun des pays du monde : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/index.html

mercredi 6 juin 2007

Condamnation de Lewis Libby : prison et forte amende


Précédemment citée sur ce blog, l'affaire Valery Plame vient de connaitre une nouvelle avancée. L'ex-directeur de cabinet de vice-président Dick Cheney a été condamné ce mardi à 2 ans et demi de prison et à 250 000 $ d'amende. Lewis Libby est en effet accusé de parjure, d'obstruction à la justice et de faux témoignages. Les chefs d'inculpation sont donc multiples contre cet ancien haut-fonctionnaire de l'administration Bush. L'affaire Valery Plame est le nom communément donné par les médias pour désigner un scandale politique à propos de la divulgation de l'identité d'un agent de la CIA sur fond de trahison politique (cf : l'article du 13 mars 2007). Ses avocats ont annoncé qu'il allait faire appel de cette décision. Sa défense était basée sur le fait que M. Libby avait beaucoup contribué à la sécurité nationale de son pays et avait déjà souffert de la surexposition médiatique de son procès.

Reste à présent à attendre la décision des juges d'appel...

mardi 5 juin 2007

Les Etats-Unis contre le reste du monde

Second terrain d’affrontement pour Georges W. Bush lors du prochain sommet du G8 : le bouclier antimissile. Après avoir irrité Berlin à propos du réchauffement climatique et de l’émission des gaz à effet de serre, c’est le dossier de la mise en place du bouclier antimissile américain qui risque de soulever le plus de contestations. Les tensions entre la Russie et les Etats-Unis s’accentuent depuis plusieurs semaines. En effet, Vladimir Poutine voit dans le projet américain, une menace pour la sécurité de la Russie et une manifestation de l’hégémonie des Etats-Unis. Alors que le président Georges W. Bush prétend que l’action soviétique est "du réchauffé de la guerre froide" son homologue russe qualifie le bouclier "d’impérialiste".
La question qui est sur toutes les lèvres actuellement est de savoir si on assiste au début d’une nouvelle guerre froide entre les deux grandes nations. Sur ce point, la prudence est de mise. En effet M. Poutine vient d’annoncer en réponse au projet américain, un renforcement de ses instruments de défenses. Pour autant la course à l’armement n’est pas encore officiellement ni officieusement commencée.
Par ailleurs, Georges W. Bush souhaite éviter un nouveau terrain d’affrontement. Il a déclaré à plusieurs reprises que son projet était purement défensif et pourrait proposer lors du sommet une collaboration avec la Russie sur la mise en place du bouclier. De plus, la situation mondiale actuelle est complètement différente de celle de la guerre froide. Les puissances régionales se multiplient ce qui exclut toute tentative de bipolarisation des conflits.
De même la Russie n’est plus uniquement une puissance militaire. Grâce aux matières premières que sont le gaz et le pétrole, le pays est devenu une véritable puissance économique. La stratégie énergétique de Moscou peut constituer une véritable pression, notamment sur l’Europe. Toutefois d’un point de vue strictement militaire, le Kremlin vient de tester le mois dernier, un nouveau missile nucléaire intercontinental : le RS-24. Ce test fait figure d’avertissement en direction de Washington selon le ministère des Affaires Etrangères russe.
De semaines en semaines, les Etats-Unis se retrouvent de plus en plus isolés du reste du monde. Les conflits sont multiples : du réchauffement climatique aux questions militaires, de la Chine à la Russie en passant par l’Iran et l’Allemagne, les affrontements n’auront jamais été aussi nombreux. Il s’agit de l’image de l’Amérique à travers le monde qui est en jeu. Le prochain président américain devra en tenir compte et s’en occuper en priorité.

dimanche 3 juin 2007

L'attentat de grande ampleur déjoué visait l'aéroport JFK

La menace d'attentats terroristes sur le territoire américain vient de resurgir ce week-end. Le complot menaçait l'aéroport international new-yorkais John F. Kennedy. Le but était de faire exploser les réserves de kérosène ce qui aurait causé la destruction totale de l'aéroport.
La cible n'a pas été choisie au hasard. L'aéroport JFK est un des plus gros terminal des Etats-Unis. Il assure à lui seul plus de 1000 vols quotidiens. Il est géré par l'autorité portuaire de New York conjointement avec le New Jersey. En 2005, plus de 41 millions de passagers ont transité par JFK. Il est situé au sud du Queens et a été construit en 1942. Il s'agit donc d'un symbole de l'Amérique.
Le plus grave, semble être l'impuissance des autorités face à la mouvance terroriste. L'un des quatre suspects du complot travaillait dans l'aéroport et était citoyen américain. Pour le moment rien n'indique que ces personnes appartiennent au réseau terroriste Al-Qaïda, il s'agit d'un réseau d'extrémistes musulmans caribéens.
Une fois encore, il semble que les pays occidentaux soient pleinement menacés... Les techniques et technologies avancées utilisées par les autorités américaines semblent inefficaces face à cette menace invisible.


Légende :

1. Aéroport JFK

2. Aéroport LGA

3. Aéroport EWR