Regard sur les Etats-Unis

dimanche 30 décembre 2007

« C’est maintenant ou jamais » selon Michelle Obama

Dans une interview exclusive accordée au magazine Vanity Fair, Michelle Obama, la femme du sénateur de l’Illinois s’exprime à la veille d’une prochaine semaine cruciale pour la course à la présidentielle.
Répondant aux critiques classiques adressées à l’encontre de son mari, Michelle Obama sort de sa réserve et s’exprime ouvertement : « Pour moi, c’est maintenant ou jamais ». Il n’ y aurait selon elle pas de seconde chance pour son mari : il doit être élu en 2008, car elle n’aurait pas l’intention qu’il se représente à nouveau lors d’une prochaine élection.
Pourtant à l’âge de 46 ans, Barack Obama est le plus jeune des candidats à l’élection. La plupart de ses adversaires dépassent généralement la soixantaine d’année. De nombreux analystes politiques estiment qu’actuellement cette campagne n’est qu’un début pour Obama : une manière de se faire connaitre plus largement par l’opinion publique américaine et de faire prendre conscience à l’Amérique que son prochain président pourrait être afro-américain (ce qui, il y a quelques années paraissait encore impossible).
Selon elle, la famille Obama ne va pas passer sa vie à faire campagne. Barack est jeune mais audacieux, encore frais, sans peur et prêt à changer le monde : c’est cela dont l’Amérique a besoin selon Michelle Obama.
La femme du candidat ajoute que la décision de participer à la présidentielle américaine s’est faite soudainement et dès son élection de sénateur de l’Illinois en 2004. Elle précise que malgré sa nomination en tant que vice-présidente du Centre Médical de l’Université de Chicago elle a du se mettre à temps partiel (à 20%) pour soutenir la campagne de son mari.
Cette interview n’est pas un hasard et tombe à pic pour rappeler aux électeurs de l’Iowa et du New Hampshire que leurs votes seront cruciaux pour l’élection. Une manière de faire monter la pression à 4 jours des premiers caucus.
Pour en savoir plus :
- L'article de Vanity Fair

vendredi 28 décembre 2007

Edwards et McCain : les véritables outsiders de la campagne

Que ce soit le parti Républicain ou le parti Démocrate, la situation est similaire : deux prétendants sérieux dominent les sondages et attirent l’attention des médias : Clinton et Obama d’un côté, Huckabee et Romney de l’autre.
Pourtant deux candidats pourraient créer la surprise et relancer la compétition parmi les prétendants : John Edwards chez les Démocrates, John McCain chez les Républicains.
En ce qui concerne John Edwards, celui-ci pourrait perturber les primaires dès les caucus de l’Iowa de la semaine prochaine. Selon les derniers sondages publiés cette semaine, l’écart ce resserre un peu plus entre les trois adversaires. Une chose est sûre : plus l’échéance approche, plus le résultat est incertain. Selon le site Real Clear Politics, John Edwards devancerait Barack Obama le 3 janvier prochain. Déjà lors de l’élection présidentielle de 2004, John Edwards était arrivé en seconde position. Les électeurs le connaissent et pourraient lui faire confiance cette fois-ci.
Malgré quelques erreurs de début de campagne (notamment la révélation de ces coupes de cheveux à 400$) John Edwards s’est rapidement positionné très à gauche de l’échiquier politique américain. Ses prises de position en faveur des travailleurs et de la classe moyenne américaine sont parvenues à trouver un écho chez un grand nombre de Démocrates.
Pour ce qui est des Républicains, les médias se sont focalisés sur la bataille rangée entre Mike Huckabee et Mitt Romney. En ce qui concerne l’ancien gouverneur du Massachussetts, l’attention des médias n’est pas une nouveauté : il a longtemps dominé les sondages dans cet Etat. En revanche, Mike Huckabee s’est attiré l’attention des journalistes depuis sa percée fulgurante d’il y a quelques semaines.
John McCain demeure largement distancé en Iowa. Pour autant, s’il on s’attarde un peu plus sur les sondages de l’Etat du New Hampshire, on remarque que depuis quelques jours, John McCain réussi une véritable percée. Le sénateur de l’Arizona a notamment reçu le soutien de plusieurs journaux comme le Des Moines Register, le Manchester Union-Leader (journal conservateur très influent)… Tout comme John Edwards, John McCain n’en est pas à sa première campagne présidentielle. Déjà en 2000, il avait réalisé une très bonne performance : il avait notamment battu dans cet Etat, George W. Bush.
John McCain a dès le début axé sa campagne sur la sécurité nationale et l’Irak. Sa très grande expérience militaire lui a donné toute sa crédibilité. Mais en s’opposant à certaines réductions d’impôts et en étant favorable à la régularisation des immigrés clandestins, le candidat n’a pas fait l’unanimité parmi les Républicains.
Reste désormais à savoir si les deux John parviendront à renverser tous les pronostics… Réponse imminente dans les prochains jours.

jeudi 27 décembre 2007

Candidats et Stratégies : à une semaine du début des Primaires, les jeux sont faits…

Alors que du côté Démocrate le résultat final de l’investiture est totalement incertain, les stratégies, elles, le sont moins. Les trois principaux prétendants (Clinton, Obama et Edwards) ont mis le paquet en Iowa : ils y auraient à ce jour dépensé 2 fois plus d’argent que dans le New Hampshire. La raison en est très simple : il s’agit du seul Etat ou les trois candidats sont potentiellement en mesure de l’emporter (Richardson et Biden étant très largement distancés).
Dans le New Hampshire en revanche, John Edwards est très largement derrière Obama et Clinton. Les deux derniers prétendants sont par contre au coude à coude. Le même scénario s’est reproduit en Caroline du Sud où on assiste à une bataille acharnée entre les deux prétendants les plus sérieux.
Pour ce qui est des autres primaires, Hillary Clinton arrive largement en tête des sondés. Et c’est bien là tout l’enjeu de ces premiers scrutins. Edwards et Obama espèrent tout deux l’emporter afin d’être catapulté par les médias nationaux et soutenu par les bailleurs de fonds qui peinent à prendre position. Une victoire en Iowa et/ou dans le New Hampshire aurait un impact considérable et permettrait de renverser les tendances dans le reste du pays.
Du côté des Républicains, on retrouve une bataille acharnée entre trois candidats. Pour autant, la concurrence est moins frontale que chez les Démocrates. Chacun des trois prétendants s’est positionné sur un créneau stratégique et n’en bouge pratiquement plus. Mike Huckabee, gouverneur de l’Arkansas et surprise de cette fin d’année, joue l’investiture sur le seul Etat de l’Iowa : son manque de moyens pourrait être compensé s’il parvenait à s’imposer le 3 janvier. Mitt Romney joue le tout pour le tout dans le New Hampshire (seul Etat ou le candidat est en tête). Mais étant menacé par la remontée spectaculaire de John McCain dans le New Hampshire, M. Romney (mormon) a décidé de batailler dur en Iowa et de se confronter à Mike Huckabee (baptiste) à propos de la religion.
Au niveau national et dans les grands Etats (les Etats les plus peuplés) Rudy Giuliani a tout misé. Il se démarque ainsi de ses adversaires en délaissant les petits Etats du début de campagne. Uns stratégie plutôt originale compte tenu de l’importance de ces scrutins mais qui s’explique par la puissance financière de l’ancien maire de New York qui pourra contrecarrer l’offensive menée par le candidat désigné en Iowa et dans le New Hampshire.
Les stratégies sont appliquées à la lettre par les différents candidats. Quelle sera celle gagnante ? Aucun analyste ne pronostiquera un quelconque résultat avant le 5 février : date du Super Tuesday.

dimanche 23 décembre 2007

Merry Christmas !


Regard sur les Etats-Unis prend quelques jours de vacances et revient dans quelques jours.
Joyeuses fêtes à tous !

Etats Cruciaux : Le Nevada (4)

Description :
Le Nevada est un Etat peuplé de 2 millions d’habitants situé au Sud-ouest des Etats-Unis. Sa capitale Carson City est située à l’ouest de l’Etat. Sa population est à 75,2% blanche. Les Afro-Américains représentent environ 7% de la population totale du Nevada.
Gouverneur :
Jim Gibbons (R) jusqu’en 2010.
Sénateurs :
Harry Reid (D) et John Ensign (R).
Députés :
1 Démocrate et 2 Républicains.
Politique :
Les caucus Démocrates et Républicains auront lieu seulement 5 jours après ceux de l’Iowa. Un bon score dans cet Etat constitue donc une étape essentielle pour les prétendants à l’investiture. Le Nevada est connu pour avoir une population Hispanique croissante et des travailleurs syndiqués puissants. Le fait que l’élection se déroule très en amont du processus électoral présage une très forte participation dans cet Etat de l’Ouest des Etats-Unis.
Cet Etat a voté Bush en 2004 mais Clinton quelques années auparavant. On devrait assister à un affrontement côté Démocrate entre John Edwards (qui devrait capitaliser sur ses trois années de liens étroits avec les travailleurs) et Hillary Clinton qui pourrait bénéficier de la popularité de son mari.
Enfin, Bill Richardson pourrait bénéficier de son statut de gouverneur d’un Etat de l’Ouest.
Processus électoral :
Le Nevada utilise le système du caucus. Le 19 Janvier, le Parti Républicain et le Parti Démocrate organiseront un certain nombre de petites réunions ou meetings (les caucus) dans les différentes circonscriptions de l’Etat. Du côté Démocrate, les électeurs de la circonscription vont se séparer en plusieurs groupes soutenant chacun un candidat à l’élection présidentielle. Une fois ces groupes de soutien constitués, chaque circonscription électorale envoi un certain nombre de délégués à la première d’une série de conventions qui s’achèvera sur la convention nationale de l’été 2008 (Denver - Colorado).
Du côté des Républicains, les électeurs sélectionneront eux-aussi leurs délégués pour la convention nationale de Minneapolis (Minnesota) mais ils voteront également pour leurs candidats dans un sondage de préférence présidentielle.

Clin d'oeil : vous ne savez pas pour qui voter ? ABC s’occupe de tout !

Il est parfois difficile de s’y retrouver à travers les différents arguments et positions des candidats. Comment ne pas se tromper ? Mon candidat soutien t-il la même position que moi vis-à-vis de l’immigration, de la guerre en Irak
Pour vous faciliter le travail, ABC (en collaboration avec USA Today) a décidé de vous proposer un quizz afin de déterminer avec précision le candidat se rapprochant le plus de vos convictions politiques…
Merci ABC !
> Faites le test 

Meet the Press reçoit Ron Paul

Pour clôturer cette soixantième année de Meet The Press, l’animateur Tim Russert a décidé d’inviter le candidat Républicain : Ron Paul. Ce show quotidien diffusé chaque dimanche matin sur NBC, est l’une des émissions politiques la plus regardée et respectée aux Etats-Unis.
Cette rencontre atypique avec le candidat promet d’être un évènement et va tordre le coup aux plaintes des partisans de Ron Paul, prétendant que le candidat est écarté par les médias nationaux.
L’animateur Tim Russert n’est pas un présentateur conciliant comme certains journalistes européens et n’hésite pas à provoquer les différents prétendants pour la course à la Maison-Blanche. Depuis le début de l’année, NBC a ainsi interviewé la plupart des candidats Démocrates et Républicains. Dans la totalité des interviews, Tim les pousse dans leur retranchement en les confrontant avec leurs contradictions (anciens entretiens…). Cette technique originale et déstabilisante permet d’en connaitre davantage sur le ou la candidate et de casser leur langue de bois habituelle.
L’émission dans son format actuel dure environ une heure. En temps normal, le show peut-être constitué d’une interview en tête à tête avec un homme politique, ou d’une confrontation entre deux adversaires. Il peut s’en suivre un débat entre les différents analystes politiques invités sur le plateau. Depuis 1991, elle est présentée par Tim Russert, le chef du bureau politique à Washington d’NBC. Il s’agit de l’émission politique la plus regardée le dimanche matin, malgré une concurrence féroce de Face The Nation sur CBS, ABC This Week
L’émission depuis un an est disponible en podcast (émission pouvant être téléchargée sur ITunes) et est également diffusée en Netcast (Streaming).
Pour en savoir plus :
- Le site de Meet The Press

samedi 22 décembre 2007

Tom Tancredo quitte la course à la présidentielle

Le représentant du Colorado, Tom Tancredo se retire de la course à l’investiture Républicaine. Il a adressé un message à ses supporters et soutien officiellement la candidature du Mormon Mitt Romney. Dernier des sondages chez les Républicains, Tom Tancredo a tout de même réussi une chose : faire de la question de l’immigration une des préoccupations centrales de la droite Américaine.

Ses spots publicitaires faisaient froid dans le dos : selon le candidat, terrorisme et immigration clandestine étaient clairement liés.

Voici un extrait de sa campagne publicitaire (attention certaines images sont choquantes)

jeudi 20 décembre 2007

L’Iowa : plus incertain que jamais

Un nouveau sondage CNN publié aujourd’hui annonce la couleur : les trois prétendants à l’investiture Démocrate pour la présidentielle américaine de 2008 sont au coude à coude. Sur la totalité des sondés, 30% soutiennent Hillary Clinton, 28% Barack Obama et 26% sont en faveur de John Edwards. Avec une marge d’erreur qui s’élève à 4%, toutes les pronostics sont donc envisageables.
Pour ce qui est des outsiders Démocrates, le gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson est distancé en obtenant un score de 7% de soutiens alors les autres sont totalement hors de portée du trio de tête.
Mais ces statistiques sont à prendre avec des pincettes. En effet, les électeurs de l’Iowa sont réputés pour leurs choix tardifs lors des élections présidentielles antérieures.
Néanmoins, les analystes politiques connaissent les enjeux qui prédomineront les caucus : la guerre en Irak arrive en tête des préoccupations des électeurs Démocrates suivie par la réforme du système de santé.
Pour ce qui est des Républicains, Mike Huckabee distance ses adversaires en remportant 33% d’intentions de vote, suivi par Mitt Romney (25%) et Rudy Giuliani (11%). Du côté de l’électorat Républicain les sujets économiques arrivent en tête des enjeux de la présidentielle. Arrivent ensuite dans l’ordre d’importance décroissante : l’immigration, l’avortement, le terrorisme puis la guerre en Irak.
On constate donc à la vue de ce sondage qu’il existe un véritable clivage entre les préoccupations des électeurs de la droite et de la gauche américaine.
A moins de deux semaines des caucus, l’incertitude la plus complète plane chez les Démocrates alors que Mike Huckabee semble se détacher chez les Républicains. Tout pronostic hâtif ne serait pas très sérieux de notre part.

mardi 18 décembre 2007

Ron Paul récolte plus de 6 millions de $ en une seule journée

Ron Paul est un candidat particulièrement atypique. En seulement une journée, ses équipes de campagne ont récolté plus de 6 millions de $ (seul le candidat Mitt Romney serait parvenu à récolter plus en 24h)! Cette levée de fonds est l’une des plus importantes de toute l’histoire des élections américaines. Mais le plus étrange est que malgré ce fantastique trésor de guerre accumulé, Ron Paul n’arrive pas à percer dans les sondages Républicains.
Le plus original dans cette récolte de fonds, est qu’elle vient de particuliers et non d’institutionnels. Plus de la moitié des 8 millions récoltés par le candidat lors du dernier trimestre, viennent de donations d’un montant inférieur à 200$.
Parmi les candidats Républicains, les contributions des particuliers sont très inégales : pour le seul dernier trimestre, Rudy Giuliani a collecté 44,3 millions de $ devançant d’une courte tête Mitt Romney avec 43,7 millions de $ alors que Mike Huckabee n’a récolté que 2,3 millions de $. L’essentiel des fonds récoltés par Ron Paul, le sont par le biais de son site internet.
Selon les porte-paroles de la campagne du candidat, Ron Paul serait soutenu par un électorat relativement jeune et indépendant. Pourtant il semble que celui-ci ne soit pas pleinement satisfait par sa campagne. Il déplore en effet que les médias parlent de lui pour son argent et ne véhiculent pas les idées qu’il défend (notamment en tant que seul candidat Républicain partisan d’un retrait immédiat des troupes américaines en Irak).
Ron Paul s’était déjà présenté à l’élection présidentielle de 1988 en tant que libertarien.
Malgré ce record de levée de fonds, Ron Paul n’a à l’heure actuelle, aucune chance de remporter l’investiture Républicaine. Mais qui ne tente rien n’a rien…
Pour en savoir plus :
- Le site officiel de Ron Paul
- Le site Ron Paul France

lundi 17 décembre 2007

Hillary Clinton contre-attaque

Menacée, critiquée, provoquée… A trois semaines du Caucus de l’Iowa, Hillary Clinton a décidé de réagir et de ne pas se laisser faire, notamment en Iowa. Le rouleau compresseur Hillary est en marche et il va s’attaquer aux Etats clés de la campagne présidentielle. Rien que cette semaine, la candidate va apparaitre dans tous les shows télévisés matinaux des chaines de l’Iowa.
Ce samedi déjà, le quotidien régional Des Moines Register a annoncé ses préférences : Hillary Clinton côté Démocrate, John McCain côté Républicain. Ce ralliement du journal n’est pas sans conséquences pour Barack Obama qui perd un précieux soutien. La bataille s’annonce donc plus que serrée en Iowa. Si elle l’emportait, Barack Obama aurait beaucoup de mal a rattraper son retard sur la candidate. Alors que si Barack l’emporte cela ne suffira certainement pas pour écarter Hillary de la course à la présidentielle. Les enjeux ne sont donc pas du tout les mêmes pour les deux prétendants, mais dans tous les cas nuls doutes qu’ils ne lâcheront rien jusqu’à la dernière minute.
Néanmoins Barack Obama aura eu le mérite de faire douter la candidate jusqu’à l’échéance fatidique du 3 janvier 2008. Alors qu’il y a seulement deux mois, l’ex first-lady semblait imbattable, le sénateur de l’Illinois a su lui rappeler qu’il ne la laisserait pas gagner confortablement cette nomination et qu’il allait falloir batailler dur pour s’imposer. En tête en Iowa, ayant considérablement réduit son écart dans le New Hampshire et dominant certains sondages en Caroline du Sud, il a su redonner du mordant à sa campagne en perte de vitesse il y a encore quelques mois.
Mais ce qui a toujours différencié Barack d’Hillary c'est qu’il représente le candidat de l’espoir. L’espoir de devenir le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique tout d’abord (ce qui a totalement relayé au second plan, le fait de voir une femme accéder à la tête de l’Etat), l’espoir également d’avoir à la tête de la première puissance mondiale un homme éduqué dans un pays musulman (Indonésie). Par les temps qui courent, l’élection de Barack Obama serait un signe extérieur de réel changement politique et d’une meilleure compréhension du monde que celle de la précédente administration.
Mais contre l’expérience, les moyens et les conseillers d’Hillary Clinton, tout porte à croire qu'il aura le plus grand mal à être désigné candidat du parti Démocrate. Pour créer la surprise, Barack Obama devrait réaliser une fin de campagne parfaite dans les moindres détails. Pourtant n’oublions pas que les primaires et les caucus ne sont que la première étape. Lorsqu’il faudra choisir entre les deux candidats désignés par leurs partis respectifs, Hillary Clinton arrivera certainement moins bien que Barack Obama à recruter au-delà de l’électorat Démocrate.
C’est pourtant cette dernière étape qu’il faudra franchir pour entrer dans l’histoire…

dimanche 16 décembre 2007

Le New Jersey abolit la peine capitale

Ce jeudi 13 Décembre 2007, les parlementaires de l’Etat Nord américain du New Jersey ont décidé d’abolir la peine de mort pour la remplacer par une peine de prison incompressible. La décision était attendue mais son adoption marque un tournant dans le dossier de l’abolition de la peine de mort aux Etats-Unis.
Le texte a été adopté par 44 voix contre 36. Il reste tout de même une dernière formalité pour que le texte entre dans le droit positif : sa promulgation par le gouverneur Jon Corzine. Mais ce dernier a déjà fait savoir qu’il ne s’y opposerait pas.
Les abolitionnistes parlent d’un tournant historique. Pourtant cette annonce illustre une véritable tendance de fond outre-Atlantique : les américains dans leur ensemble commencent à se détourner de la peine capitale. Preuve en est : la constante diminution du nombre d’exécutions depuis le pic de 1999. Pour autant, il existe une véritable disparité de situation entre les différents Etats. A ce jour, 12 Etats ne pratiquent pas la peine de mort. Dans les 38 Etats où elle est autorisée, certains l’appliquent régulièrement, d’autres parfois et certains jamais.
Au niveau des sondages effectués sur la population américaine, on commence à relever une légère désaffection à l’égard de la peine capitale : à la question de savoir si une personne qui a commis un homicide doit-elle être punie par la peine capitale, 2/3 des interrogés y sont toujours favorables contre 4/5 en 1994.
Pour analyser ces chiffres il est nécessaire de revenir quelques années en arrière. En 1976, la population américaine était favorable à la peine de mort pour plusieurs raisons : l’effet dissuasif, les convictions religieuses (loi du Talion) et pour des raisons financières. Sur ce dernier point, les américains ne souhaitaient pas nourrir et loger un condamné à mort jusqu’à la fin de sa vie, en dépensant l’argent public.
Les choses ont évolué depuis quelques années. Tout d’abord, certains économistes se sont penchés sur la question du coût réel d’une exécution à mort. Les résultats sont édifiants : il revient beaucoup plus cher de procéder à une exécution que de détenir un prisonnier jusqu’à la fin de sa vie. Pour quelles raisons ? Il faut bien comprendre tout le processus juridique d’une condamnation à mort. Les condamnés ont recourt à tous les moyens juridiques à leur disposition. Les avocats défendant leur client, peuvent passer plus d’une dizaine d’année pour contester les faits et défendre la culpabilité de l’accusé. Le système de l’appel s’est considérablement développé. Toutes ces étapes coûtent excessivement cher au contribuable.
Les abolitionnistes arguent également du fait que l’injection létale n’est pas aussi indolore que ce que certains experts prétendent. Sur ce point, il semble que les associations contre la peine de mort aient réussi à mobiliser l’opinion publique : la Cour Suprême est actuellement entrain d’examiner cette méthode d’exécution. Sur la question de la douleur lors de l’exécution, les abolitionnistes ont été « aidés » par plusieurs scandales retentissants. Par exemple, en Floride, le gouverneur a momentanément suspendu toutes les condamnations à mort à la suite d’une exécution catastrophique où un condamné à mort s’était vu administré la substance létale dans un muscle au lieu d’une veine. Le condamné est décédé après 34 minutes d’agonie.
Ce qui fait actuellement réfléchir de nombreux spécialistes, est l’incertitude dans la culpabilité du condamné à mort. Depuis 1972, 124 condamnés à mort ont évité la peine capitale à cause de doutes sur leur culpabilité.
Une des statistiques les plus importantes est certainement celle relative au nombre d’homicides par Etat. On estime qu’il y aurait en moyenne 50% d’homicides en plus dans les Etats pratiquant la peine de mort que dans ceux l’ayant abolie. L’effet dissuasif n’est apparemment plus d’actualité lui aussi.
De plus une autre statistique inquiétante montre que 30% des affaires de crimes aux Etats-Unis sont non-résolues. Compte tenu du prix d’une exécution, ne vaudrait-il pas mieux dépenser l’argent public dans la création de services spécialisés dans les affaires non résolues ? C’est ce qu’un député du Colorado, Paul Weissman a tenté de faire appliquer en vain dans son Etat.
Pour autant ne nous trompons pas, la pratique de la peine de mort n’est pas entrain de disparaitre en Amérique. Des Etats comme le Texas essaient même d’étendre l’application de l’exécution à d’autres crimes comme les cas de viols sur mineurs. Mais la tendance actuelle tend vers une utilisation moins systématique de cette pratique. Un débat qui est encore loin d’être achevé…

jeudi 13 décembre 2007

Consommation de stupéfiants : les excuses d’Hillary Clinton à Barack Obama

Au fur et à mesure de l’évolution de la campagne, les attaques sont de plus en plus basses. Alors que Barack Obama avait eu la franchise d’avouer dans son autobiographie avoir consommé des drogues durant son adolescence, sa rivale Démocrate a eu « l’intelligence » de relever à quelques jours du début des primaires que les américains hésiteraient lorsqu’ils auront à choisir un candidat ayant expérimenté des substances illicites.
Mais ce n’est pas tout. Un des membres les plus influents de la campagne d’Hillary Clinton dans le New Hampshire, Bill Shaheen, a rajouté que les Républicains se jetteront sur l’occasion et ne manqueront pas de souligner ce détail du passé du candidat.
Pourquoi un membre du staff d’Hillary Clinton en est-il arrivé jusque là ? La publication d’un sondage dans le New Hampshire indiquant que l’écart entre elle et M. Obama était passé de 20 points à 1 point n’y est certainement pas étrangère…
En candidate avisée et particulièrement bien conseillée, Hillary Clinton n’a pas tardée à réagir et a présenté officiellement ses excuses à Barack Obama à propos de l’article de Bill Shaheen. Barack Obama a calmement répondu que les staffs de campagne sont en ce moment particulièrement inquiets à la suite des publications de sondages.
Preuve s’il en est que l’écart entre les deux rivaux s’est réduit comme peau de chagrin.

mardi 11 décembre 2007

Les débats de la semaine promettent d’être animés

A trois semaines des caucus de l’Iowa, les débats Républicains (mercredi) et Démocrates (jeudi) de la semaine promettent d’être musclés. Retransmis en direct et en simultané sur de nombreuses chaines de télévision, les deux rassemblements se dérouleront dans la ville de Johnson, en Iowa.
Pour ce qui est du premier débat, les candidats Républicains seront au nombre de neuf. Mike Huckabee et Mitt Romney s’affronteront sur le sujet brulant de l’immigration après que le second est attaqué frontalement le premier dans une publicité. Rudy Giuliani, John McCain et Fred Thompson tenteront de capter l’attention et de convaincre leurs électeurs à moins d’un mois de l’échéance cruciale. Ron Paul, Tom Tancredo et Duncan Hunter ont déjà annoncé qu’ils participeraient.
Du côté des Démocrates, Hillary Clinton tentera de remobiliser ses troupes afin de distancer ses deux rivaux Barack Obama et John Edwards. Chacun des trois prétendants s’est engagé dans une course aux soutiens : Barack Obama a enrôlé Oprah Winfrey, Hillary Clinton peut compter sur le soutien indéfectible de son mari et John Edwards est soutenu par Tim Robbins et Kevin Bacon. Les trois candidats les plus sérieux seront entourés de Bill Richardson, Chris Dodd et Joe Biden.
Pour l’anecdote Fox News diffusera pour la première fois un débat Démocrate.
Mais quelque soit la date du débat et le parti des candidats, à quelques jours du début officiel de la campagne, tous les coups sont permis. D’autant plus, que la course n’a jamais été aussi serrée…
Que les meilleurs gagnent !

lundi 10 décembre 2007

Huckabee en tête en Iowa et en Caroline du Sud

La campagne présidentielle est entrain de s’accélérer tant du côté des Démocrates que du côté des Républicains. Alors que chez les premiers, Obama met le paquet pour devancer sa rivale depuis de nombreux mois ; du côté des Républicains, un des prétendants est parvenu à percer et a totalement occulté les deux favoris pourtant bien installés depuis le début de l'année, il s’agit de Mike Huckabee.
L’ancien gouverneur de l’Arkansas est d’abord parvenu à percer dans l’Etat de l’Iowa. Mais le plus important est qu’il semble que la plupart des Républicains conservateurs et des évangélistes se soient ralliés à la cause de Mike Huckabee. Contrairement à Mitt Romney, celui-ci n’est pas mormon. C’est un Républicain conservateur sur les questions sociales et ne passe pas pour un paresseux comme Fred Thompson. Il semble donc que la base du parti commence à désigner un leader potentiel dans la course à l’investiture Républicaine. Pour autant, il est utile de souligner que le temps presse pour Mike Huckabee. Attaqué par ses adversaires sur tous les fronts, le candidat doit renforcer ses équipes de campagne pour préserver son avance dans les Etats cruciaux de la présidentielle.
De plus, il est distancé dans certains Etats de grande importance, comme par exemple dans le New Hampshire. Mais même dans ce dernier Etat, les courbes des sondages sont favorables à M. Huckabee qui progresse doucement mais surement.
Qu’est-ce qui différencie Mike Huckabee des autres candidats ?
Contrairement à ses adversaires Républicains, Mike Huckabee ne cherche pas à diaboliser les Démocrates. De plus, il est relativement moins virulent que ces camarades à l’égard des immigrants. Il ne cherche pas à effrayer les électeurs afin qu’ils votent pour lui, mais préfère se orienter sa campagne en se tournant vers l’avenir et l’optimisme.
Une chose est sûre à ce jour, Mike Huckabee a bel et bien percé chez les Républicains. Lorsqu’il se trouvait en Caroline du Sud ce week-end, de nombreux journalistes présents pour couvrir le meeting de Barack Obama et d’Oprah Winfrey, sont venus l’interviewer un jour avant l’évènement Démocrate.
Décidemment Mike Huckabee ne laisse personne indifférent. S’il parvient à conserver son avance en Iowa et en Caroline du Sud et à améliorer sa position dans d’autres Etats clés comme dans le New Hampshire, le candidat deviendra l’homme à battre en cette fin d’année 2007.

dimanche 9 décembre 2007

Distribution de tracts anti-Huckabee en Caroline du Sud

Alors que le candidat Républicain Mike Huckabee perce dans les sondages depuis quelques semaines, notamment en Caroline du Sud (certaines enquêtes l’annoncent en tête dans cet Etat), de mystérieux détracteurs ont distribués des tracts contre lui.
Les tracts anti-Huckabee dénoncent son côté trop libéral pour être le candidat à la présidentielle des Républicains. Les militants se posent la question de savoir si l’ex-gouverneur de l’Arkansas est un conservateur ? Ils l’attaquent notamment sur ses positions au niveau de la fiscalité et de l’immigration. En paraphrasant une interview donnée il y a deux ans par le candidat dans un journal local et qui expliquait alors que l’Arkansas (Etat situé au Sud des Etats-Unis) doit évoluer en passant d’une mentalité d’Etat du Sud à un Etat reconnaissant la diversité et la culture ; le tract interpellent ses lecteurs en demandant s’il est condamnable d’avoir une culture chrétienne typique des Etats de Sud ?
Ces tracts diffamant la campagne d’un candidat à l’élection présidentielle ne sont pas un cas isolé. Déjà dans la précédente campagne de 2000, le sénateur John McCain avait fait l’objet d’attaques similaires toujours en Caroline du Sud. Par solidarité avec son adversaire et pour éviter que l’expérience se reproduise, l’équipe de campagne de John McCain a décidé de dénoncer ce type d’attaques dans un communiqué et encourage les autres candidats à condamner ce type d’action.
Pour en savoir plus :
- Le tract en PDF

jeudi 6 décembre 2007

Clin d'oeil : quand Jenna Bush appelle son père en direct à la télévision

Cette semaine, l’invitée du célèbre show d’Ellen Degeneres n’est autre que Jenna Bush : la fille du Président. Au beau milieu de son entretien avec Jenna, l'animatrice lui demande s’il lui est facile de joindre son père à n’importe quel moment. Se laissant piéger, la fille du Président répond par l’affirmative. Il n’en fallait pas plus pour que l’humoriste décroche son téléphone et appelle George Bush.
Voici la vidéo prouvant que l’homme le plus puissant du monde peut-être joignable très facilement. L’histoire ne nous dit pas si le téléphone de l’émission a conservé en mémoire la ligne directe du Président… C’est certainement les services secrets qui ont dû se jeter sur le téléphone, juste après l’enregistrement de l’émission !

mercredi 5 décembre 2007

Mitt Romney et sa position fluctuante sur le droit à l’avortement

Il y a quelques mois, je vous expliquais la place fondamentale du droit à l’avortement dans la politique américaine. Tout en remarquant qu’il existait un clivage entre les principaux candidats des deux grandes formations politiques, j’avais souligné qu’il existait une exception notable chez les Républicains : Rudy Giuliani (favorable au droit à l’avortement). Pour autant, parmi les candidats actuels pour l’investiture Républicaine, un autre candidat a eu des postions plutôt fluctuantes sur cette question : il s’agit de Mitt Romney.
Cette position n’a pas échappé à une association Républicaine favorable au droit à l’avortement qui avait déjà soutenu la campagne de Mitt Romney en 2002 pour l’élection de gouverneur du Massachussetts. En effet, celle-ci s’apprête à dépenser plus de 100 000 $ de publicité en Iowa pour diffuser un clip illustrant les nombreux changements de position du candidat. La publicité a ainsi pour but de faire pression sur le candidat afin qu’il rechange une dernière fois en faveur des « pro-choice ».
Le porte parole de la campagne de Mitt Romney dénonce les attaques d’un groupe politique dont l’unique but est de détruire la position « pro-life » du parti Républicain.
Encore une illustration de l’importance de la publicité politique aux Etats-Unis, à quelques semaines des premières échéances électorales.

mardi 4 décembre 2007

Quand Obama mise sur la Caroline du Sud

L’évènement promet d’être énorme ! Ce dimanche, Barack Obama a décidé de frapper un grand coup pour son meeting en Caroline du Sud.
En louant pour l’occasion, le Colonial Center (salle contenant plus de 18 000 sièges) Barack Obama a surtout annoncé la venue d’Oprah Winfrey. Afin de pouvoir assister à ce meeting, de nombreux partisans de Barack Obama ont passé la nuit de samedi à dimanche, devant les permanences de campagne du candidat, dans des sacs de couchage, afin d’obtenir leurs places pour cet évènement.
Les porte-paroles de la campagne du sénateur de l’Illinois ont déjà annoncé qu’il n’y avait plus aucune place disponible. La présence d’Oprah Winfrey aux côtés d’Obama n’est pas un hasard. En effet, le candidat est en retard dans les sondages de Caroline du Sud par rapport à sa rivale Hillary Clinton. La seule présence de la star de la télévision américaine à ces côtés pourrait vraiment favoriser un renversement de l’électorat féminin afro-américain, hésitant entre les deux leaders Démocrates.
D’ailleurs Obama ne compte pas s’en arrêter là : Oprah va le suivre toute la semaine en Iowa et dans le New Hampshire pour appuyer sa campagne.

lundi 3 décembre 2007

Clin d'oeil : encore un argument pour Obama !

Encore une video de l'excellent site Barely Political... Obama Girl n'a pas encore fini de faire parler d'elle...

dimanche 2 décembre 2007

Quand Bloomberg déjeune avec Obama

Lundi dernier, la presse new yorkaise a « surpris » le maire actuel de la ville en compagnie du candidat Démocrate Barack Obama. Ils ont déjeuné ensembles dans un café de Manhattan à deux pas des anciens bureaux de Bill Clinton.
Le maire de la Big Apple n’avait jamais publiquement montré une quelconque loyauté envers le sénateur de l’Illinois. Par contre, il a toujours montré une grande sympathie pour Hillary Clinton, principale rivale du sénateur pour l’investiture Démocrate.
Selon le porte-parole de la campagne d’Obama, les deux hommes se seraient entretenus sur divers sujets tels que l’économie, l’éducation, le réchauffement climatique ou encore la sécurité intérieure. Il n’y aurait à ce jour, aucun ralliement du maire de New York en faveur de Barack Obama.
Bloomberg n’est, à ce jour, plus affilié à aucun parti politique. Un éventuel soutien officiel du maire de New York créerait la surprise tant chez les partisans de Barack Obama que chez les supporters d’Hillary Clinton.
Affaire à suivre…

Etats Cruciaux : La Caroline du Sud (3)

Description :
La Caroline du Sud est un Etat peuplé de 4 millions d’habitants situé au Sud-Est des Etats-Unis. Sa capitale Columbia est située au centre de l’Etat. Sa population est à 67% blanche. Les Afro-Américains représentent environ 30% de la population totale de la Caroline du Sud.
Gouverneur :
Mark Sanford (R) jusqu’en 2010.
Sénateurs :
Lindsey Graham (R) et Jim DeMint (R).

Députés :
2 Démocrates et 4 Républicains.

Politique :
Grosse compétition en perspective pour l’ensemble des candidats Républicains et Démocrates en Caroline du Sud. En général, les membres du parti Républicain comptent sur la primaire pour sauver leur candidat favori. La question est de savoir si cette année, les électeurs Républicains se rallieront et soutiendront le candidat en tête ou choisiront-ils un autre candidat en éparpillant leurs votes ? Du côté des Démocrates, les électeurs Afro-Américains soutiendront-ils Hillary Clinton ou Barack Obama ? John Edwards né en Caroline du Sud et vainqueur de la primaire de 2004 parviendra t-il à percer ? Rendez-vous fin janvier, pour connaitre les réponses à toutes ces questions…
Processus électoral :
La Caroline du Sud utilise le système des primaires. Le 29 janvier 2008 pour les Démocrates et le 2 février 2008 pour les Républicains, les électeurs se rendent aux urnes. Ensuite chaque parti décide selon son propre système et selon les résultats du scrutin, afin de désigner les délégués pour les conventions nationales des partis.

samedi 1 décembre 2007

Un débat CNN / You Tube musclé chez les Républicains

A mesure que les échéances électorales approchent, les débats deviennent de plus en plus musclés entre les candidats à la présidentielle 2008. A l’image des candidats Démocrates, les Républicains ont haussé le ton cette semaine à propos des sujets qui fâchent et qui divisent la droite américaine.
L’évènement marquant de ce débat aura été la passe d’arme entre les deux favoris des sondages nationaux : Mitt Romney et Rudy Giuliani. Celle-ci a eu lieu sur le terrain glissant de l’immigration. Mitt Romney a accusé l’ancien maire de New York d’avoir transformé la Big Apple en refuge pour immigrés. Piqué au vif, Rudy Giuliani a accusé Mitt Romney d’avoir employé des immigrés clandestins dans sa résidence principale. McCain s’est contenté de réaffirmer qu’il fallait renforcer la protection des frontières pour lutter contre l’immigration clandestine.
A l’écart de ces querelles futiles, Mike Huckabee, fort d’un sondage publié le 28 Novembre par Rasmussen (qui le donne vainqueur du caucus Républicain de l’Iowa), a tiré son épingle du jeu en affirmant qu’il fallait promouvoir l’éducation des enfants d’immigrés clandestins. En effet, grâce à une campagne publicitaire agressive en Iowa, Mike Huckabee a réussi à s’imposer dans cet Etat crucial pour la course à la présidentielle. Une victoire au caucus Républicain donnerait une visibilité nationale au candidat.
En effet, alors que les courbes de sondages des autres candidats stagnent ou diminuent, la popularité de Mike Huckabee ne cesse de croitre depuis plusieurs mois. Au niveau national, le candidat reste en cinquième position mais commence à décoller, doucement mais surement.
Mike Huckabee sort grand gagnant du débat, alors que Mitt Romney et Rudy Giuliani se sont affrontés inutilement. John McCain reste en retrait et Fred Thompson ne parvient pas à mobiliser ses troupes et perd du terrain au niveau national.
La course à la présidentielle coté Républicain, reste plus ouverte que jamais.

Fin de la prise d’otage dans la permanence de campagne d’Hillary Clinton à Rochester

Ce vendredi, un déséquilibré a pris en otage le personnel d’une permanence électorale de la candidate dans la ville de Rochester dans le New Hampshire. Le forcené s’est rendu aux autorités après plus de cinq heures de retranchement.
Peu après de dénouement de la prise d’otage, Hillary Clinton s’est rendue sur place afin de s’entretenir avec les familles du personnel qui avait été menacé. Très calmement, l’ex First Lady a affirmé aux journalistes qu’elle ne modifierait pas sa campagne suite à cet évènement et a remercié son équipe de campagne.
Le bureau se trouvait en plein centre-ville de Rochester (30 000 habitants). Cette ville se situe dans l’Etat où se tiendra la première primaire de l’élection présidentielle, le 8 janvier.
La protection de la candidate a été renforcée suite à cette menace.
Décidément, cette semaine n’aura pas été celle d’Hillary Clinton