Regard sur les Etats-Unis

samedi 28 juin 2008

Barack Obama entamera cet été une tournée en Europe et au Proche-Orient

Son équipe de campagne l’avait annoncé : dès que Barack Obama sera le nominé démocrate, il se rendra à l’étranger. C’est désormais officialisé. Aucune date précise n’a encore été avancée mais on sait néanmoins que cette tournée aura lieu cet été.
Le candidat démocrate se rendra dans cinq pays : en Israël, Jordanie, France, Allemagne et au Royaume-Uni.
Le choix des pays européens n’a pas été fait au hasard, il s’agit des pays ayant collaboré avec les Etats-Unis pour que l’Iran cesse ses activités d’enrichissement d’uranium. En tant que membres influents de l’alliance transatlantique, ils ont été et demeurent, les alliés des américains en Afghanistan.
Au cours de ces visites, Barack Obama devrait s’entretenir avec les chefs d’Etat concernés, sur des sujets tels que la lutte contre le terrorisme, le changement climatique et la prolifération nucléaire.

Barack Obama et Hillary Clinton réunis à Unity (New Hampshire)

On l’attendait depuis longtemps, c’est désormais chose faite : Barack Obama et Hillary Clinton ont organisé un meeting commun dans le New Hampshire. L’heure est en effet à la réconciliation entre les deux ex-candidats aux primaires démocrates. Les gestes de bonne volonté se font désormais des deux côtés. Pour ce qui est d’Hillary Clinton, sa sortie publique auprès d’Obama est un signe fort envoyé à ses électeurs : le temps de la guerre fratricide est finit, place désormais à la réconciliation.
Symbole fort de ce meeting, le lieu de rendez-vous n’a pas été choisi au hasard : la ville de Unity. Et c’est bien l’unité du parti qui est devenue la priorité du candidat démocrate. Car même si un grand nombre de partisans de la sénatrice de New York est désormais prêt à soutenir son homologue de l’Illinois, le chemin reste long avant de réunifier la totalité des électeurs quelque peu frustrés par ces primaires. Et sur ce dernier point, Barack Obama met le paquet : en effectuant une donation personnelle de 4 600 $ pour éponger la dette de son ancienne rivale, il a souhaité envoyé un message fort à ses partisans.
Voici un extrait du discours prononcé par Hillary Clinton :
“We may have started on separate paths ... today our hearts are set on the same destination for America ... to elect Barack Obama as the next president of the United States [...] We are one party, we are one America.”
De son côté Barack Obama a rajouté avec humour :
“For 16 months, Sen. Clinton and I have shared the stage as rivals ... But today, I could not be happier and more honored and more moved that we're sharing the stage... [...] I've learned from her as a candidate ... she rocks! She rocks! That's the point I'm trying to make.”
Le temps est désormais venu pour Barack Obama de reconquérir les partisans d’Hillary Clinton. Pour cela, il va devoir « droitiser » son discours ainsi que son programme. L’un des exemples de ce recadrage est parfaitement illustré par sa volte-face à propos de l’interdiction du port d’armes à feu à Washington D.C : initialement contre, il a procédé à un véritable revirement en saluant la décision de la Cour suprême qui a déclaré cette disposition inconstitutionnelle.
L’unification du parti ne se fera pas à n’importe quel prix…
Voici la vidéo du discours commun de Unity :

jeudi 26 juin 2008

L’autonomie énergétique américaine : au centre de la bataille McCain/Obama

John McCain vient d’annoncer le lancement du projet « Lexington ». Ce projet extrêmement ambitieux a pour objectif de rendre les Etats-Unis autonomes au niveau énergétique à partir de 2025. Ce sujet est en effet au cœur de l’actualité alors que les américains ont de plus en plus de difficultés à résister aux hausses du prix du pétrole.
Pour atteindre ce but, John McCain souhaite développer le parc nucléaire américain (ce projet est loin de faire l’unanimité) et reprendre les forages offshores.
Mais ce n’est pas tout, John McCain vient également d’attaquer frontalement Barack Obama en diffusant une publicité parodique dans laquelle il qualifie le candidat démocrate de « Dr No ».
Cette vidéo est actuellement l’une des plus diffusée sur internet. Ce spot dénonce le fait que Barack Obama soit systématiquement opposé aux propositions de John McCain en matière énergétique.

Voici le script de la vidéo :

Voix Off: Barack Obama Is Dr. No.

No To Drilling Offshore Oil.

BARACK OBAMA: Offshore drilling would not lower gas prices today.

Voix Off: No To A Gas Tax Holiday.

BARACK OBAMA: I think John McCain's proposal for a three month tax holiday is a bad idea.

Voix Off: No To Innovation. No To The Electric Car.

BARACK OBAMA: In this campaign, John McCain is offering the same old gimmicks.

Voix Off: No To Clean, Safe, Nuclear Energy.

BARACK OBAMA: I start off with the premise that nuclear energy is not optimal. I am not a nuclear energy proponent.

Voix Off: Barack Obama Truly Is The Dr. No Of Energy Security.

Paid for by John McCain 2008.

mercredi 25 juin 2008

Le camp Clinton et ses difficultés financières

La campagne des primaires aura laissé des traces chez le camp Clinton, et pas seulement politiques. En effet, les membres de la campagne de la sénatrice de New York l’avaient déjà annoncé : elle a terminé les primaires en laissant une ardoise de plus de 22 millions de $.
Au cours d'un appel avec le National finance committee, Barack Obama a appelé ses donateurs à contribuer à hauteur d’au moins 10 millions de $ pour renflouer les caisses de campagne de son ancienne rivale.
Dans un e-mail envoyé lundi à ses supporters, Hillary Clinton a rappelé qu’elle se trouvait dans une situation délicate et qu’elle avait encore besoin de leur aide. Tout en se justifiant, la sénatrice de New York cherche à faire comprendre qu’elle a toujours un grand rôle à jouer à l’avenir : “By helping us pay off our campaign debt, you’re not just helping Hillary elect a Democratic president and grow our majority in Congress. You’re making it possible for her to work as hard as she can on the issues we care about.
En attendant, Hillary Clinton va se concentrer sur son travail de sénatrice. Après deux semaines d’absence, l’ex-first lady est de retour. Elle devrait faire campagne aux côtés de Barack Obama ce vendredi, dans le New Hampshire.

mardi 24 juin 2008

Barack Obama et la polémique du financement public

On le savait depuis plusieurs jours, Barack Obama a décidé de renoncer au financement public fédéral de sa campagne. Cette décision n’est pas une surprise pour la plupart des analystes politiques. Le sénateur de l’Illinois a ainsi refusé la somme d’environ 85 millions de $. Cette somme, bien que conséquente, est ridicule à côté des 266 millions de $ collectés par le candidat auprès d’1,5 millions de petits donateurs depuis la fin du mois d’avril.
John McCain, en revanche, ne s’est pas privé de cette somme. Il faut dire que le candidat républicain peine à récolter des fonds depuis le début de sa campagne. Depuis le mois d’avril, il n’a pu collecter que 93 millions de $. Cette contreperformance s’explique par le fait que certains conservateurs refusent de financer la campagne d’un candidat qu’ils peuvent parfois juger trop centriste.
Il faut savoir que Barack Obama est le premier candidat à l’élection présidentielle à refuser le financement public depuis la création du système de financement après l’affaire du Watergate.
Certains se sont demandé si cela pouvait porter préjudice au candidat. Ses opposants, certains démocrates et plusieurs groupes d’intérêts publics ont critiqué sa décision en l’accusant d’être hypocrite. Pourtant il faut savoir que la plupart des citoyens américains ne devrait pas tenir compte de cette annonce ou y attacher que très peu d’importance.

lundi 23 juin 2008

John McCain s’effondre dans les sondages, Barack Obama gagne du terrain

Alors que les deux candidats étaient au coude à coude, il y a encore quelques jours, Barack Obama est entrain de gagner du terrain dans les sondages nationaux au détriment de John McCain. Pourtant, les sondages nationaux sont à analyser avec de nombreuses précautions et ne présagent en rien d’une prochaine victoire à l’élection présidentielle. En effet, celle-ci se joue dans certaines régions en balance et non au niveau de toutes les Etats du pays.
Néanmoins, les derniers sondages illustrent les difficultés de John McCain à rentrer pleinement dans la campagne. Longtemps resté seul en lice pour l’élection présidentielle, le sénateur de l’Arizona vient d'être rejoint par Barack Obama. Après quelques jours de campagne, le bilan est relativement médiocre pour le candidat du parti républicain. Plusieurs petites erreurs ont été commises tout au long de cette semaine. Sa visite des sinistrés de l’Iowa suite aux inondations de ces derniers jours a été complètement éclipsée par la visite du Président le même jour. Ses prises de position sur le thème de l’immigration ont été publiquement dénoncées par plusieurs associations.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : un sondage réalisé par le magazine Newsweek publié le 19 juin 2008 donne 15 points d’avance à Barack Obama sur son adversaire John McCain. Le staff de campagne du sénateur de l’Arizona devrait réagir dans les prochains jours pour redresser le cap.

samedi 21 juin 2008

Scott McClellan règle ses comptes avec l’administration Bush

Scott McClellan, ancien porte-parole de la Maison-Blanche et proche de George W. Bush, a décidé de régler ses comptes avec l’actuelle administration. Son livre intitulé “What Happened: Inside the Bush White House and Washington's Culture of Deception” décrit les mensonges de la Maison-Blanche et s’intéresse plus particulièrement à l’affaire Valerie Plame.
Voici un résumé de l’affaire Valerie Plame :
En 2002, Joseph Wilson enquête au Niger afin de prouver si le régime de Saddam Hussein a tenté d'acheter de l'uranium. Après son enquête, le résultat est sans appel : rien ne permet d'étayer ce soupçon. Pourtant lors du discours sur l'état de l'Union en janvier 2003 le président George W. Bush affirmera le contraire, afin de justifier son intention d'envahir l'Irak.
En juillet 2003, un éditorialiste du New York Times révèle que Joseph Wilson est marié à un agent de la CIA : Valerie Plame. Ce type de comportement est constitutif d'un crime fédéral et le procureur Patrick Fitzgerald est aussitôt nommé afin de débusquer les auteurs de ce délit.
Deux sources ont pu être identifiées : Karl Rove, l'un des principaux conseillers du président (qui sera par la suite officiellement blanchi) et Richard Armitage, ancien secrétaire d'Etat. Mais le procureur a ce mardi affirmé qu'ils ne seraient pas condamnés pour avoir révélé le nom.
Le seul inculpé fut Lewis Libby (conseiller de la Maison-Blanche) pour avoir menti lors de l'enquête : il avait notamment plaidé non-coupable et avait commis de faux témoignages. Il avait affirmé avoir appris le nom de l'agent de la CIA en juillet 2003, alors que certains témoins affirment en avoir discuté avec lui un mois avant.
Lewis Libby avait été condamné à 2 ans et demi de prison pour faux témoignages et obstruction à la justice mais a été gracié par le Président en juillet dernier.
Ce vendredi, devant le Congrès américain, Scott McClellan a affirmé que George W. Bush et Dick Cheney voulaient lui faire dire que Lewis Libby était innocent. Il a également révélé que la Maison Blanche cachait des éléments dans cette affaire.
L’affaire Valerie Plame n’a pas terminé de faire parler d’elle.

Barack Obama et Hillary Clinton se réunissent pour faire campagne, vendredi prochain

Alors qu’Hillary Clinton avait officiellement annoncé son soutien à Barack Obama le 7 juin dernier, ce n’est que vendredi prochain que les deux ex-candidats aux primaires démocrates seront réunis lors d’une réunion destinée à lever des fonds pour la campagne présidentielle.
Même si très peu d’informations ont filtré sur cette réunion, on sait tout de même qu’il s’agira de réunir les plus gros donateurs de la campagne Clinton, afin qu’ils financent in fine celle du sénateur de l’Illinois.
Le financement de campagne demeure en effet le nerf de la guerre, depuis que Barack Obama a décidé de se passer des subventions publiques fédérales.

jeudi 19 juin 2008

Une légalisation des mariages homosexuels économiquement favorable à la Californie

C’est en début de semaine que les premiers mariages homosexuels ont eu lieu en Californie. Des centaines de couples se sont ainsi mariés en quelques heures, prenant d’assaut les nombreuses administrations locales autorisées à délivrer les certificats de mariage.

Il faut savoir que les mariages homosexuels ont été légalisés grâce à un arrêt rendu par la Cour suprême Californienne datant du 15 mai 2008. Cette décision de justice a abrogé l’article du Code civil de Californie qui définissait le mariage comme une union entre un homme et une femme.

Après 4 ans de bataille judiciaire acharnée, les partisans de la légalisation ont été entendus par la plus haute autorité judiciaire étatique. Pourtant la décision de justice est loin de faire l’unanimité dans la région. Les opposants à la légalisation commencent à réunir des signatures destinées à initier un référendum populaire sur la question. La consultation devrait avoir lieu le jour de l’élection présidentielle, à savoir le 4 novembre prochain.

Une chose est tout de même sûre : cette décision de justice profite à l’économie de toute la région. (Selon les premières estimations, cette décision pourrait indirectement lui rapporter 700 millions de $ sur une période de 3 ans). En effet, la Californie est le deuxième Etat américain à reconnaitre le mariage homosexuel, après celui du Massachussetts. Mais la Californie n’exige pas que les personnes souhaitant célébrer leur mariage résident sur son territoire. Cette différence de taille avec la situation du Massachussetts, explique à elle seule l’affluence massive de couples venus des quatre coins du pays pour célébrer leur union.

Néanmoins, il est utile de souligner que ces mariages ne sont pas légalement admis par le pouvoir central à Washington et ne sont donc valables que dans certains Etats.

Pour autant, il s’agit d’une décision qui pourrait faire bouger les mentalités. Rappelons en effet, que la Californie est l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis (38 millions d’habitants).

mardi 17 juin 2008

Clin d'oeil : les bonnes raisons de voter John McCain

Vous hésitez entre les républicains et les démocrates ? Voici plusieurs arguments qui pourront vous aider dans votre choix :
Cette vidéo parodique est actuellement l'une des plus vues sur You Tube.
(Sous-titrage Team Observers France 24)

Al Gore annonce finalement son soutien à Barack Obama

Al Gore vient d’annoncer son soutien à Barack Obama sur son blog. Il était présent au meeting de Detroit organisé hier soir par le sénateur de l’Illinois.
Selon Al Gore, les quatre prochaines années seront cruciales pour les Etats-Unis. Le prochain Président aura la charge de faire rentrer les troupes d’Irak, de redresser l’économie américaine et de lutter contre le réchauffement climatique. Selon lui, Barack Obama est le mieux à même de résoudre ces problèmes et de changer l’Amérique.
Contrairement à ses habitudes, l’ex-candidat à la Maison-Blanche invite les membres de son site à s’engager à supporter Barack Obama et a organisé un appel aux dons sur son site.
Un soutien de poids supplémentaire à sa candidature.

lundi 16 juin 2008

Les Entretiens de REU : François Durpaire, historien et universitaire

A l’occasion de la victoire de Barack Obama aux primaires démocrates, Regard sur les Etats-Unis est allé à la rencontre de François Durpaire, co-auteur de la première biographie en français sur le candidat (« L’Amérique de Barack Obama » avec Olivier Richomme aux éditions Demopolis). Spécialiste des questions relatives à la diversité culturelle aux Etats-Unis et en France, François Durpaire est chercheur associé au Centres de Recherches d’Histoire Nord-Américaine de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et cofondateur de l’Institut des Diasporas Noires Francophones.
Au cours de cet entretien, François Durpaire revient sur les raisons de la victoire de Barack Obama lors des primaires démocrates et fait le point sur les prochaines échéances électorales américaines.
(Interview réalisée mardi 10 juin 2008)
REU : Alors que la campagne des primaires démocrates touche à sa fin, pensez-vous que Barack Obama puisse avoir des difficultés à unifier le parti autour de sa candidature ? Et bien qu’il se défende d’être élitiste, que pensez-vous de sa capacité à convaincre les électeurs ayant voté en faveur d’Hillary Clinton comme les cols-bleus ou les hispaniques ?
F. Durpaire : Alors tout d’abord je tiens à préciser que pour le moment, Barack Obama n’a pas été officiellement investi (tout comme John McCain). En effet, l’investiture officielle n’aura lieu que lors de la convention du parti démocrate.
En ce qui concerne l’unification du parti, je peux vous dire de part mon regard d’historien, que la situation est identique tous les quatre ans depuis que les primaires existent. La première tache d’un candidat qui vient de gagner la course aux délégués est d’unifier le part. Il y a quatre ans, c’était d’ailleurs la même chose avec John Kerry et Howard Dean. L’existence même des primaires illustre que le candidat investi devra rassembler toutes les voix de son parti à l’issue du processus électoral.
Mais pour revenir précisément à votre question, il est vrai qu’il existe des éléments de permanence et des éléments d’évolution. La campagne des primaires a été particulièrement dure entre Hillary Clinton et Barack Obama. On a eu un électorat très compartimenté. Les femmes, les latinos et les ouvriers blancs votaient plutôt pour Hillary Clinton alors que les élites, les afro-américains et les jeunes penchaient davantage en faveur de Barack Obama.
Mais l’unification du parti passe aussi par le choix de son colistier. Ce colistier qui pourra devenir vice-président n’aura que très peu de pouvoirs en temps que tel (article 2 de la Constitution des Etats-Unis). Mais il est extrêmement utile en termes d’image. A titre d’exemple, lorsqu’on est issu d’un Etat du Nord-Est des Etats-Unis, on essaiera de choisir un colistier issu d’un Etat du Sud. Cela permet de corriger son image. Mais lors de cette élection, le choix du colistier ne va peut-être pas se jouer en termes de géographie, mais davantage en termes d’identité. Barack Obama pourrait choisir un colistier qui lui permettrait de remporter les voix des ouvriers blancs.
Pour unifier le parti, les discours auront de l’importance. Et là ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la dynamique des élections générales n’est pas celle des primaires. A titre d’exemple, un ouvrier blanc séduit par les discours d’Hillary Clinton ne penchera pas obligatoirement en faveur de John McCain lors de l’élection présidentielle. En effet vis-à-vis du thème de l’assurance santé, certains commentateurs avaient jugé que la sénatrice de New York était plus convaincante que Barack Obama. Mais quelques semaines plus tard, ces mêmes personnes peuvent trouver le discours d’Obama largement plus persuasif que celui de John McCain.
En ce qui concerne son image élitiste, il est très difficile de savoir s’il parviendra à corriger son image. Cette étiquette est d’ailleurs très largement injuste car il est de loin le candidat qui est issu de la famille la plus modeste. Mais pour remporter l’élection présidentielle, la correction de son image demeure un préalable indispensable.
REU : Comment expliquez-vous que Barack Obama ait pu s'imposer dans ces primaires démocrates, alors qu'Hillary Clinton disposait de l'appui des plus grands noms du parti ?
F. Durpaire : Cette situation s’explique de deux manières.
Tout d’abord, la première raison résulte de son organisation de campagne. Barack Obama était l’outsider de ces primaires démocrates. Néanmoins, dès l’origine il a organisé sa campagne sur la durée. Son chef de campagne, David Plouffe, était en Caroline du Nord dès le mois de février alors que cet Etat tenait ses élections que le 6 mai. Cette organisation avait été critiquée à l’époque. A l’inverse, Hillary Clinton avait prévu une campagne relativement courte, qui devait s’achever lors du Super Tuesday.
De plus, Barack Obama s’est dès le début (lorsqu’il devient sénateur en 2005) entouré des gens les plus compétents alors qu’Hillary Clinton a privilégié les personnes les plus loyales au clan Clinton.
Par ailleurs, Barack Obama a inventé de nouvelles recettes pour faire de la politique. Il s’agit de la première véritable cyber-campagne (avec ses fameux 1,6 millions de petits donateurs). Howard Dean avait essayé il y a quatre ans mais la campagne de 2008 a pris une dimension particulière. Plus de la moitié des fonds de sa campagne sont issus de donations sur son site internet. La plupart de ces dons étaient inférieurs à 200$. Il a donc réussi à battre sa rivale au niveau de la levée de fonds, qui est en réalité le nerf de la guerre. Mais il faut bien comprendre que cette cyber-campagne ne remplace pas les autres médias. En effet si internet sert à lever des fonds, c’est sur les chaines de télévisions qu’ils sont pour la plupart dépensés. Internet est simplement devenu un média complémentaire.
Autre élément nouveau, Barack Obama a décidé de ne pas accepter l’argent des lobbys. Cette innovation a été reprise il y a quelques jours par le comité national démocrate. Désormais, les lobbys ne financeront plus la campagne pour l’élection présidentielle. Cet élément novateur permettra au candidat de faire campagne de manière totalement indépendante.
La deuxième raison de sa victoire réside dans le choix du thème de campagne de Barack Obama. En s’affichant comme le candidat du changement, il est parvenu à transformer l’un de ses handicaps en un atout. En effet, le sénateur de l’Illinois a dès le départ affirmé qu’il ne connaissait pas tous les rouages de Washington. Bien qu’il soit relativement peu expérimenté, il connait suffisamment le système politique à Washington pour savoir qu’il faut le changer. Mais lorsqu’Hillary Clinton mettait en avant son inexpérience, elle a commis une erreur car le changement aux Etats-Unis paie beaucoup plus que l’expérience.
Hillary Clinton s’est elle-même placé en position d’outsider. Alors qu’il n’y avait ni vice-président, ni président, qui se présentaient, elle s’est placé toute seule en position ne candidate sortante. Au début de la campagne des primaires, tout le monde se demandait ce qu’allait devoir faire Barack Obama pour déstabiliser la candidate naturelle du parti, pourtant au bout de plusieurs semaines, il n’avait plus rien à faire. C’est Hillary Clinton qui l’a attaqué en premier. Or on n’attaque pas un outsider lorsque l’on est favori
En résumé, on peut dire que Barack Obama a su se démarquer mais qu’Hillary Clinton lui a facilité la tache.
REU : Qui est vraiment Michelle Obama, quel rôle essentiel a-t-elle joué dans sa campagne ? Quel rôle aura-t-elle en cas de victoire de Barack Obama à la présidentielle ?
F. Durpaire : En ce qui concerne le rôle de Michelle Obama dans la campagne de son mari, on peut dire qu’elle a joué un rôle essentiel. Son appui a été déterminant pour amarrer à sa campagne le vote afro-américain. Michelle Obama est une femme de qualité. Elle a fait ses études à Princeton et à Harvard et a la même formation que son mari. Elle est afro-américaine et issue d’une famille ouvrière de la région de Chicago.
Initialement Barack Obama n’était pas le favori de l’électorat afro-américain et alors qu’il faisait campagne dans des Etats comme le Nevada (qu’il a d’ailleurs perdu), sa femme faisait campagne en Caroline du Sud (où environ 40% de l’électorat est d’origine afro-américaine). Elle a fait campagne en rappelant qu’ils constituaient une famille afro-américaine et a donc contribué à corriger l’image de métis élitiste de son mari. Elle a notamment prononcé plusieurs discours importants. Alors que certains commentateurs n’ont retenu que les propos qu’elle a pu tenir à l’emporte pièce à l’égard de son mari, il faut aller voir ses discours publié sur internet. Ce sont des discours politiques très bien construits. Le rôle de Michelle Obama a donc été fondamental pour convaincre l’électorat noir des Etats du Sud. Sans l’appui de ces Etats, Barack Obama n’aurait jamais pu remporter les primaires.
Pour ce qui est de l’avenir, il est très difficile de le prédire. Ce que l’on peut en revanche préciser, c’est l’importance pour Barack Obama de donner cette image de famille unie. C’est un père de famille à qui on ne connait pas de maitresse. Cet élément est très important lorsque l’on sait que beaucoup de familles américaines sont des familles recomposées. De plus, ils sont afro-américains et environ la moitié des familles afro-américaines sont monoparentales. L’image d’unité familiale est donc fondamentale.
REU : En ces temps de crise, les américains placent l’économie au centre de leurs préoccupations, quel est le programme économique du candidat ? Est-il en faveur de programmes traditionnels d’aide sociale ou a-t-il un programme spécifique destiné à augmenter le pouvoir d’achat des classes moyennes ?
F. Durpaire : Et bien les deux.
Son programme était d’ailleurs pratiquement le même que celui d’Hillary Clinton. L’un des atouts les plus précieux de Barack Obama est d’être un démocrate. En effet, on se situe dans une période où les américains disent qu’ils vont voter sur les questions économiques et sur les questions d’assurance santé. En ce qui concerne ce dernier point, Barack Obama est en faveur d’un système d’assurance santé universel. Il ne souhaite pas instaurer un système obligatoire comme le souhaitais Hillary Clinton mais on pense qu’il pourrait reprendre une partie de son programme pour tendre vers ce type de système. Cette avancée permettrait d’unifier plus facilement le parti autour de sa candidature.
John McCain quant à lui, a une politique économique fidèle à l’orthodoxie républicaine. Il propose de baisser les impôts tout en limitant les dépenses publiques. Barack Obama compte au contraire proposer des bourses pour les étudiants en étude supérieures par exemple. On aura donc deux programmes économiques très contrastés. Le choix des électeurs sera donc clair. En ce sens c’est une chose plutôt favorable à la démocratie.
Mais il faut tout de suite ajouter que les Etats-Unis ont un régime présidentiel et non parlementaire. Les programmes comptent mais les personnalités des candidats jouent un rôle très important. Même s’il y a fort à parier que les démocrates vont remporter les élections législatives, pour ce qui est de l’élection présidentielle c’est beaucoup plus compliqué. En effet, on oublie souvent qu’il y aura des élections au Congrès : 1/3 des sénateurs et la totalité des représentants seront renouvelés. Mais pour ce qui est de l’élection présidentielle, tout dépendra de la personnalité des candidats. Quand je parle de personnalité, je ne sous-entends pas qu’il s’agira d’une campagne entre un candidat blanc et un candidat noir, un candidat wasp et un candidat issu des minorités. En effet, s’il on se penche sur les interventions télévisées des candidats, on se pose la question de la primauté raciale sur l’identité générationnelle. Les américains vont avoir le choix entre un « père » et un « fils ». Leur différence d’âge est de 25 années. John McCain se présente comme un protecteur des Etats-Unis contre les terroristes grâce à son passé d’ancien combattant du Vietnam, alors que Barack Obama va vouloir aller de l’avant comme avait pu le faire Kennedy : les Etats-Unis sont un peuple relativement jeune qui doit faire le choix de l’audace et aller de l’avant. Vous voyez qu’on en fait beaucoup sur la question raciale alors que la question générationnelle va peut-être primer.
REU : Dans une précédente interview vous expliquiez que la plus grande difficulté pour Barack Obama serait de remporter l’investiture du parti démocrate contre Hillary Clinton, et qu’en ce qui concerne l’élection générale le bilan des républicains était tellement lourd que vous ne les voyez pas gagner en novembre prochain ; six mois après, pensez-vous toujours que les démocrates ont de grandes chances de l’emporter ?
F. Durpaire : Oui je pense que les démocrates ont de grandes chances de l’emporter cette année au Congrès. En effet, en ce qui concerne l’élection législative seuls les programmes comptent. Mais en ce qui concerne l’élection présidentielle Barack Obama aura l’avantage d’être démocrate néanmoins il faudra faire attention à la question de la personnalité car comme je vous l’expliquais nous nous situons dans un régime présidentiel. Cette précision nuance les propos que j’ai pu tenir lors de cette précédente interview.
Par ailleurs, la dimension prédominante aux Etats-Unis est la dimension locale. On peut être en tête des sondages nationaux jusqu’à la fin pourtant il est indispensable de se concentrer sur les dynamiques locales. Comme habituellement, l’élection présidentielle va se jouer en Pennsylvanie, en Ohio et en Floride (dans les « Big Three »). Il y a 8 ans, l’un des candidats avait remporté plus de voix que son adversaire mais il avait perdu la Floride et donc l’élection générale. Barack Obama ne s’y était pas trompé en prononçant son discours de victoire lors de la dernière élection, dans le Minnesota. En effet, le Minnesota est un Etat en balance qui vote démocrate mais qui a failli pencher du côté républicain lors de la dernière élection. Cela s’est joué à 3%. Le Minnesota est également l’Etat choisi par les républicains pour tenir leur convention. C’était une manière pour Barack Obama de « marquer en quelque sorte son territoire ». De plus s’il on regarde ses visites depuis sa victoire aux primaires, les ¾ des Etats visités sont des Etats en balance. Cette dimension locale rend les pronostics très difficiles.
Mais lors de l’élection, ce sera aussi Obama contre Obama. En effet, le sénateur de l’Illinois est relativement inconnu. Les gens ne connaissent pas très bien sa vie. On parle beaucoup de lui mais on ne le connait que par sa biographie. Les gens ne l’ont pas vu agir pendant des années. Il est nouveau dans le paysage politique américain. Ce handicap a été transformé en atout par Barack Obama qui se présente désormais comme le candidat du changement.
Donc je le répète, Barack Obama est le favori dans cette campagne mais il existe un certain nombre d’inconnues pesant sur l’élection. C’est donc une élection à suspens.
REU : Il y a quelques jours, une conférence était organisée à Science-Po intitulée « L’effet Obama en France ». Comment expliquez-vous l'engouement des étrangers à l'égard de Barack Obama ?
F. Durpaire : Il y a deux raisons à cela.
Tout d’abord, il faut préciser que ce qui assure le succès d’Obama à l’étranger est identique à ce qui assure son succès aux Etats-Unis. On dit de lui qu’il est une sorte de « caméléon ». C'est-à-dire qu’il plait à chaque frange de l’électorat américain et de l’opinion à l’étranger. Du côté de la France, c’est exactement la même chose : la gauche l’apprécie car il est situé à gauche du parti démocrate, les minorités visibles le soutiennent car il représente le symbole de l’ascension d’un noir, et ceux qui souhaitent une société unifiée font valoir qu’il tient des discours post-communautaires. En résumé chacun se retrouve dans la candidature de Barack Obama. Il a une dimension universelle.
Le deuxième élément réside dans le fait qu’il a une dimension particulière qui plait à l’étranger. Dans ces discours, Barack Obama met l’accent sur sa dimension internationale, ce qui est plutôt rare dans l’histoire américaine. Ce n’est d’ailleurs pas nécessairement un atout pour remporter les élections américaines. En ce qui concerne la diplomatie, Barack Obama explique qu’il est nécessaire de corriger l’image des Etats-Unis à l’étranger. Il parle beaucoup des relations de son pays avec le monde alors que sa rivale démocrate n’en a pratiquement pas parlé. De plus Barack Obama a vécu à l’étranger et est né à Hawaï. Il a souvent voyagé et a une partie de sa famille à l’étranger. C’est donc une personnalité internationale. Et il le dit lui-même lorsqu’il fait référence à ses fêtes de famille : nos fêtes ressemblent aux Nations-Unies. Il n’est pas très courant dans champ lexical des candidats américains de prendre comme référence l’ONU. Al Gore qui est désormais une personnalité reconnue à l’étranger n’est pas forcément reconnu de la même manière aux Etats-Unis. Mais il faut bien reconnaitre que Barack Obama intéresse beaucoup de personnes à l’étranger.
Cet intérêt a d’ailleurs commencé très tôt en France. Il a eu sa biographie traduite en Français il y a quelques mois. Tous les candidats à l’investiture n’ont pas leur biographie traduite dans une langue étrangère plusieurs mois avant leur investiture. Barack Obama a donc une particularité indéniable.

dimanche 15 juin 2008

Décès de Tim Russert : l’un des plus grands journalistes politiques américains

La chaine NBC est en berne depuis vendredi : son journaliste politique vedette, Tim Russert, est décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 58 ans. Présentateur de l’émission Meet The Press, il avait interviewé les plus grandes personnalités politiques américaines.
La caractéristique de Tim Russert était de pousser ses invités jusque dans leurs derniers retranchements. Il avait pour habitude de leur demander des explications sur certaines contradictions de campagne.
De nombreux hommes politiques lui ont rendu hommage tout au long du week-end. George W. Bush a précisé qu’il avait été le « plus ancien présentateur de l’émission la plus vieille de l’histoire de la télévision américaine ».

vendredi 13 juin 2008

Ron Paul suspend finalement sa campagne !

Ron Paul, le dernier candidat en lice chez les républicains et représentant du Texas à la Chambre des représentants, vient officiellement de se retirer de la course à l’investiture. Candidat atypique Ron Paul est l’un des républicains le plus farouchement opposé à George W. Bush. Pacifiste et fondamentalement opposé à toute forme d’augmentation d’impôts, Ron Paul est notamment connu pour s’opposer à de nombreuses propositions de lois.
En effet, alors que John McCain est assuré de remporter l’investiture de son parti depuis le 4 mars 2008, Ron Paul ne s’était toujours pas désisté. Mieux vaut tard que jamais !
Voici le message publié sur son site internet :
THANK YOU
For 17 months we brought the message of peace, freedom, and prosperity to millions of Americans. The response overwhelmed me: more Americans believe in liberty and the Constitution than I ever imagined. I am deeply moved and honored by your hard work and sacrifice on behalf of our cause.
However, after much serious thought, I have decided to end my campaign for the Presidency of the United States. It is time now to take the energy this campaign has awakened and channel it into long-term efforts to take back our country. We have some exciting plans and projects to move the revolution forward that will come together in the next several months. Watch for them.
I will work until my last breath on behalf of this great message. That I promise you. We don’t have to live in the kind of America the two major parties have in store for us. Together, let us continue to lay the foundations for an America worthy of our Founding Fathers.
Ron Paul

Quand Barack Obama se reconvertit en vendeur de voiture

On connaissait les vidéos de campagne, il existe désormais des parodies de discours des candidats à la présidentielle. Dans cette vidéo, la marque Kia réutilise à son profit le slogan « Yes You Can ! » :


jeudi 12 juin 2008

Barack Obama se dote d’un site anti-rumeur

On savait que l’on assistait à une cyber-campagne d’envergure. Mais l’initiative de créer un nouveau site par l’équipe de campagne de Barack Obama, mérite d’être relevée. En effet, le candidat démocrate souhaite démentir un grand nombre d’attaques injustes et autres fausses rumeurs.
A titre d’exemple, la rumeur la plus en vogue actuellement est celle de dire qu’Obama serait musulman (alors qu’il est chrétien). Ces attaques, aussi basses soient-elles parviennent à semer le doute sur la véritable identité du candidat chez certains électeurs. Pour se prémunir de ce type de rumeurs, le nouveau site aura pour fonction de démontrer que ces attaques sont totalement injustifiées et devra rapporter les preuves de telles calomnies.
Une fois de plus, Internet occupe une place de choix dans la stratégie médiatique d’Obama.

Jim Johnson démissionne de l’équipe de campagne de Barack Obama

Jim Johnson, l’un des principaux conseillers de Barack Obama et membre du comité formé par le candidat pour désigner ses colistiers potentiels, vient de démissionner après que le Wall Street Journal ait révélé qu’il avait usé de ses relations pour contracter un prêt immobilier auprès de Countrywide Home Loans (d’un montant de 7 millions de $).
Barack Obama a accepté la démission de son conseiller afin que cette affaire n’interfère pas sur la suite de sa campagne. (“Jim did not want to distract in any way from the very important task of gathering information about my vice presidential nominee, so he has made a decision to step aside that I accept” dixit Barack Obama).
Le problème venait du fait que l’organisme CountryWide Home Loans est au centre de toutes les critiques après avoir été durement touché par la crise des subprimes. Les républicains ont sauté sur l’occasion pour qualifier Barack Obama d’hypocrite ou de naïf. De son côté, le porte-parole du sénateur de l’Illinois rappelle qu’il n’a pas de leçons à recevoir d’un candidat largement sous « l’influence de nombreux lobbys ».
A l’heure actuelle, Jim Johnson n’a toujours pas été remplacé.
Une autre victime collatérale de la crise des subprimes ?

mercredi 11 juin 2008

McCain attaque Obama en espagnol

L’équipe de campagne de John McCain commence à diffuser des publicités en langue espagnole, sur les radios locales du Sud de la Floride. Au cours de ce spot, Roberto Martin Perez, un ancien prisonnier politique Cubain explique qu’alors que certains privilégient le dialogue avec Raul Castro, John McCain fait partie des personnes qui ne transigeront pas avec les dictateurs et prônent la liberté à Cuba. "En tant qu’ancien prisonnier de guerre, John McCain sait que la liberté à Cuba n’arrivera pas en dialoguant avec ce type de régime" explique M. Perez.
Sans jamais citer directement Barack Obama, ce type de publicité illustre l’angle d’attaque des républicains en matière de politique étrangère à l’égard du candidat démocrate.

Voici la traduction (en anglais) du spot publicitaire :
ROBERTO MARTIN PEREZ: This is Roberto Martin Perez, Cuban political prisoner for 28 years.

The harsh reality is that millions of my fellow Cuban citizens are prisoners in their own country.

Despite this, our spirit remains resilient; and John McCain knows that Raul Castro is like his brother, a man that does almost anything to stay in power, violating the fundamental rights of Cubans.

Now, he allows them to use cell phones and computers, but at the same time, censors the right to speak.

While some support a dialogue with Raul Castro, John McCain believes we should support the courageous men and women who continue to stand up for freedom in Cuba.

Rather than resume relations with Raul Castro, John McCain wants first and foremost for all political prisoners to be released.

As someone who has survived the harsh conditions of the Vietnamese prisons, John McCain knows that freedom in Cuba won't be achieved with concessions to dictatorships.

JOHN MCCAIN: I'm John McCain and I approve this message.

mardi 10 juin 2008

George Bush entame sa tournée d’adieu européenne

Alors que la campagne pour la présidentielle de novembre prochain bat son plein, on en oublierait presque le Président toujours en exercice. George W. Bush entame cette semaine sa tournée d’adieu européenne.
Au cours de ce voyage, George W. Bush assistera à son dernier sommet Etats-Unis-Europe et va essayer de convaincre les puissances européennes d’accroitre la pression économique sur l’Iran. George W. Bush se rendra en Slovénie, Allemagne, France, Italie et au Royaume Uni.
Pourtant cette dernière tournée ne risque pas de redorer l’image d’un Président très impopulaire dans la plupart des pays Européens. Selon certains diplomates, il n’y aura aucune mesure inédite adoptée à la suite de cette rencontre au sommet entre le Président américain et ses homologues européens.
Une page se tourne…
Pour nos lecteurs français, sachez que France 3 diffusera jeudi, une interview exclusive du Président américain (à 12h30 et 19h30 au cours des journaux d’information de la chaine). Lors de cet entretien, George W. Bush reviendra sur le bilan de ses deux mandats. Tout en se déclarant optimiste sur l’avenir des relations franco-américaines, le Président affirme regretter ne pas avoir été bien compris par certains pays européens. Il reviendra sur les sujets d’actualité et sur sa vision de la prochaine élection présidentielle.

dimanche 8 juin 2008

Quel avenir pour Hillary Clinton ?

Alors que les primaires démocrates s’achèvent après plusieurs mois de campagne acharnée, beaucoup se posent la question de la suite de carrière d’Hillary Clinton.
Si certains espèrent qu’elle figurera sur le ticket de Barack Obama, d’autres préfèrent ne pas y penser. Quels sont les différentes fonctions qu’elle pourrait exercer en dehors de la vice-présidence ?
La première hypothèse réside dans le fait qu’elle devienne gouverneur de l’Etat de New York en 2010.
D’autres analystes avancent qu’elle pourrait prendre la place d’Harry Raid comme chef de la majorité démocrate au Sénat. Mais d’autres sénateurs ne sont pas prêts à lui livrer le poste sur un plateau. Dick Durbin (le sénateur de l’Illinois) et Charles Schumer sont d’ailleurs sur les rangs.
Certains parlent également d’un poste de juge à la Cour Suprême. Néanmoins, la tendance actuelle est tournée vers la nomination de juges relativement plus jeunes qu’elle.
Barack Obama pourrait également lui proposer une place au sein de son Cabinet. Cette situation ne serait pas inédite. Le président Lincoln avait fait entrer au sein de son Cabinet tous ses opposants lors des primaires de son parti. Barack Obama pourrait lui donner un grand rôle dans la mise en place d’un système de couverture santé universelle.
Mais beaucoup s’accordent à dire que la meilleure chose qui lui reste à faire est qu’elle retourne au Sénat pour influer sensiblement sur les membres de l’institution.
Toutefois dans les prochaines semaines, Hillary Clinton devrait tout simplement avoir un grand rôle à jouer dans l’élection présidentielle. On attend avec impatience la suite de la campagne.

Discours de fin de campagne d’Hillary Clinton : « j’apporte mon plein soutien à Barack Obama »


Hillary Clinton aura attendu le moment ultime pour se retirer de la course à l’investiture démocrate, mais cette fois-ci c’est fait. Dans un discours prononcé au National Building Museum de Washington, Hillary Clinton a concédé sa défaite en apportant son plein soutien à la candidature de Barack Obama.
Beaucoup d’analystes attendaient fébrilement ce discours en espérant un appui franc et massif de la sénatrice de New York à l’égard de son adversaire. En précisant qu’il fallait travailler dur pour faire élire Barack Obama en novembre prochain, Hillary Clinton tourne la page d’un affrontement sans précédent lors des primaires du parti.
Néanmoins ce discours émouvant devrait contribuer à l’apaisement des tensions existantes entre les militants démocrates.
Barack Obama a tenu à lui rendre hommage dans un communiqué en décrivant son courage et la campagne historique qu’elle a menée.
Reste désormais à savoir si les partisans d’Hillary Clinton sauront tourner la page des primaires, malgré leur immense déception.

samedi 7 juin 2008

Hillary Clinton tire sa révérence sur fond de profonde division du parti démocrate

C’est aujourd’hui qu’Hillary Clinton se retirera officiellement de la course à l’investiture démocrate. Après 16 mois de campagne acharnée avec près de 18 millions d’électeurs l’ayant soutenu, la sénatrice de New York tire sa révérence. Lors d’un discours qu’elle prononcera aujourd’hui devant ses partisans, tous les médias analyseront minutieusement les termes qu’elle emploiera pour soutenir son rival.
En effet, l’enjeu du discours de cet après-midi est particulièrement important. Il s’agira de la première intervention publique d’Hillary Clinton au cours de laquelle elle affichera son soutien au sénateur de l’Illinois. Et ce dernier en a bien besoin. En effet, malgré sa victoire incontestable lors des primaires, Barack Obama aura besoin de réunifier le parti autour de sa candidature. Ce travail devra être effectué en parallèle de sa campagne contre John McCain.
Selon un sondage effectué par la chaine CNN publié ce vendredi, seulement 60% des partisans d’Hillary Clinton souhaitent apporter leurs soutiens à Barack Obama ; 17% d’entre eux penchent pour John McCain et 22% d’entre eux n’iront pas voter.
Ces chiffres inquiétants ne font qu’illustrer ce que les analystes politiques prédisaient depuis plusieurs semaines : la campagne des primaires démocrates a laissé des traces. Et malgré des programmes relativement similaires, les partisans de l’un ou l’autre des prétendants s’opposaient farouchement lors des nombreux meetings et autres réunions organisées à travers le pays.
Quoi qu’il en soit, le discours d’Hillary Clinton devra aider à calmer les esprits.

vendredi 6 juin 2008

Entrevue discrète, hier soir, entre Barack Obama et Hillary Clinton

Barack Obama et Hillary Clinton se sont rencontrés, hier soir, pour discuter de la suite de la campagne démocrate. Aucun détail précis n’a filtré sur les thèmes abordés par les deux ex-candidats à l’investiture. Néanmoins, certaines informations divulguées par les médias, indiquent qu’ils se seraient entretenus pour évoquer la manière de réunifier le parti.
En effet, la campagne des primaires a profondément divisé le parti. Pour autant, depuis quelques jours le ton semble s’apaiser. Elle a d’ailleurs tenu à préciser que le choix d’un colistier n’appartenait qu’à Barack Obama. Celui-ci, pour sa part, précise que le processus de sélection de son vice-président prendrait du temps. Pour cela, le sénateur de l’Illinois s’appuie sur une commission composée de trois personnes qui est chargée d’étudier les candidats susceptibles de figurer sur son ticket.
Le sénateur de l’Illinois a tout de même précisé qu’Hillary Clinton serait sur la liste des favoris pour devenir son colistier.
Cette réunion fait suite à de nombreuses rencontres entre les conseillers politiques des deux ex-prétendants depuis la victoire de Barack Obama.

jeudi 5 juin 2008

Qui sera le colistier de Barack Obama ?

On connaît désormais le nom du candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine de 2008. Reste à savoir qui sera le prochain colistier de Barack Obama ? Alors que tous les regards sont désormais tournés vers Hillary Clinton, il est utile de souligner que plusieurs autres candidats à la vice-présidence pourraient être désignés.
Voici une liste des principaux prétendants en dehors d’Hillary Clinton :
- Evan Bayh : ce sénateur de l’Indiana réélu triomphalement en 2004 pourrait apporter à Barack Obama son expérience en matière de sécurité nationale (ses thèmes de prédilections depuis son intégration au sein de commissions du Sénat spécialisées en la matière)
- Joseph Biden : le sénateur de 65 ans pourrait apporter à Barack Obama ses connaissances en matière de politique étrangère, ce qui pourrait faire taire les critiques à l’égard du manque d’expérience du sénateur de l’Illinois dans ce domaine. Mais son âge avancé risquerait d’entrer entre contradiction avec le message de changement que Barack Obama souhaite véhiculer.
- Michael Bloomberg : l’actuel maire de New York permettrait à Barack Obama de mieux percer parmi l’électorat juif parfois inquiet vis-à-vis de certaines rumeurs sur la religion du candidat. En revanche cet appui n’aurait aucune conséquence positive face à l’électorat blanc.
- Wesley Clark : cet ex-commandant en chef des forces de l’Otan de 1997 à 2001 s’était déjà lancé dans la course à l’investiture du parti démocrate en 2004, mais avait obtenu de piètres résultats lors des premiers caucus. Fervent soutien d’Hillary Clinton, cet ancien militaire pourrait ainsi aider Barack Obama à réunifier le parti.
- Christopher Dodd : le sénateur du Connecticut, candidat à l’investiture démocrate il y a encore quelques mois connaît parfaitement les sujets de politique étrangère. Néanmoins son âge pourrait également poser un handicap à Barack Obama.
- Chuck Hagel : le sénateur républicain du Nebraska est un proche de John McCain. Pourtant, Chuck Hagel s’est toujours opposé à la guerre en Irak qu’il a comparé dès l’origine à la guerre du Vietnam. Il est l’un des détracteurs républicains les plus importants de l’administration Bush. Il pourrait aider Barack Obama à passer au-delà des barrières partisanes.
- Ed Rendell : le gouverneur de la Pennsylvanie a longtemps hésité avant de refuser de se lancer dans la course à l’investiture du parti. Il a ouvertement appuyé la candidature de la sénatrice de New York. Son soutien permettrait à Barack Obama de rallier à sa candidature l’électorat des cols bleus. Mais le gouverneur est assez peu connu en dehors de son Etat.
- Bill Richardson : l’ancien candidat à l’investiture et ex-ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU est l’un des candidats les plus sérieux à la vice-présidence. En tant qu’hispanique, il pourrait aider Barack Obama à rallier le soutien de cette minorité et à appuyer sa future politique étrangère.
- Kathleen Sebelius : la gouverneur du Kansas avait déjà été citée comme possible vice-président de John Kerry en 2004 et est actuellement présidente de l’association des gouverneurs démocrates. Néanmoins la gouverneur n’a pas encore une stature nationale.
- Jim Webb : le sénateur de la Virginie, ancien secrétaire-adjoint à la défense et secrétaire à la marine sous la présidence Reagan a toujours catégoriquement démenti avoir de telles ambitions. Pourtant beaucoup estiment qu’il est un des candidats les plus sérieux pour ce poste.
Cette liste n’est en aucun cas une liste exhaustive mais illustre à sa manière, la difficulté pour Barack Obama de choisir son colistier. Elle souligne également que le sénateur de l’Illinois n’a que l’embarras du choix parmi les nombreux talents que compte le parti démocrate.

Hillary Clinton annoncera officiellement son soutien à Barack Obama samedi

Alors que Barack Obama a déjà annoncé sa victoire, tout le monde attendait le retrait définitif et officiel de sa rivale. Son équipe de campagne vient d’annoncer dans un communiqué qu’elle s’exprimera devant ses partisans réunis à Washington, ce samedi, pour annoncer qu’elle se retire et qu’elle apporte officiellement son soutien à la candidature de Barack Obama. Cette déclaration mettra fin à plusieurs semaines d’incertitude concernant les véritables intentions de la candidate.
Les deux prétendants devraient se rencontrer très prochainement, selon les proches de la campagne de Barack Obama.
Il ne reste plus qu’à rassembler les militants démocrates autour de sa candidature. Une nouvelle phase de la campagne débute.

mercredi 4 juin 2008

Barack Obama remporte le Montana, Hillary Clinton s'impose dans le Dakota du Sud

Après le discours victorieux de Barack Obama, on en oublierait presque les résultats des deux primaires du Montana et du Dakota du Sud. Ces résultats illustrent à leur manière, les divisions du parti jusqu’à la fin des primaires. Pour l’emporter en novembre, Barack Obama devra rassembler et convaincre parmi les 18 millions d’électeurs préférant la sénatrice de New York à sa candidature.
Primaire du Dakota du Sud :
- Hillary Clinton : 55%
- Barack Obama : 45%
Primaire du Montana :
- Barack Obama : 57%
- Hillary Clinton : 41%
- Indécis : 2%

Barack Obama revendique l’investiture du parti démocrate, Hillary Clinton campe sur ses positions

Voici les vidéos du discours des deux prétendants à l’investiture. Le discours intégral de Barack Obama est divisé en 3 parties. Celle du discours d’Hillary Clinton est un extrait de son intervention.
Dans son discours de victoire, Barack Obama a tenu à remercier ses partisans et sa rivale. Lui rendant un hommage appuyé, il a tenu à préciser que son adversaire lui avait permis de renforcer sa candidature. « C’est un honneur d’avoir fait campagne contre Hillary Clinton » a-t-il ajouté.
De son côté, la sénatrice de New York ne s’est pas officiellement retiré de la campagne. Elle a précisé qu’elle « ne prendrait pas de décision ce soir ». Les membres de sa campagne se refusent à tout commentaire, malgré l’incertitude grandissante autour de sa participation à un ticket commun avec Obama.



Voici la vidéo du discours d'Hillary Clinton :


mardi 3 juin 2008

Hillary Clinton révèle être prête pour un ticket avec Barack Obama

C’est la nouvelle de la soirée : Hillary Clinton vient de déclarer à des parlementaires de l’Etat de New York qu’elle était prête pour un ticket commun avec Barack Obama. Elle accepterait donc l’idée d’être la future vice-présidente des Etats-Unis en cas de victoire des démocrates à l'élection présidentielle.
Selon certaines sources proches de la candidate, Bill Clinton serait favorable à un tel ticket depuis plusieurs semaines. La sénatrice de New York est en effet prête à tout pour que les démocrates l’emportent en novembre prochain.
Les tractations devraient se poursuivre dans les prochaines heures.