Regard sur les Etats-Unis

mardi 30 septembre 2008

Audience décevante pour le premier débat télévisé entre John McCain et Barack Obama

Les chiffres viennent de tomber et ils sont plutôt décevants. Le premier débat télévisé entre John McCain et Barack Obama n’aurait pas attiré autant de monde que prévu. Selon les chiffres divulgués par l’institut de sondage Nielsen, celui-ci aurait été suivi par 52,4 millions de téléspectateurs américains. Ce chiffre peut être comparé à celui de l’intervention de George W. Bush de mercredi dernier sur la crise financière, même s’il est légèrement inférieur.
En tout cas, contrairement à ce que pressentaient certains analystes, le débat est très loin d’avoir battu le record détenu par Ronald Reagan et Jimmy Carter. Celui ci avait attiré plus de 80 millions de téléspectateurs.
Reste à savoir si les Américains seront plus intéressés par les thèmes des prochains débats.

Les raisons du rejet du plan Paulson : quand la politique prend le pas sur l’économie

Alors que les marchés financiers ont très mal accueilli le rejet du plan Paulson par les membres de la Chambre des représentants, l’heure est à la concertation chez les parlementaires. Mais depuis l’annonce « surprise » du rejet du plan de sauvetage du système financier américain, la question qui demeure sur toutes les lèvres est celle des raisons de ce rejet.
Première constatation, les démocrates ont voté en faveur du plan Paulson, contrairement aux républicains qui l’ont massivement rejeté. Si l’on se réfère aux déclarations des responsables républicains, Nancy Pelosi serait au centre de toutes les critiques. Accusée d’avoir prononcé un discours beaucoup trop partisan, la Speaker de la Chambre des représentants est entrain de subir les foudres de ses adversaires républicains.
Alors que les deux camps étaient parvenus à un accord, un « simple discours » aurait tout compromis ? La véritable raison du rejet n’est certainement pas celle invoquée officiellement par les responsables républicains.
Une autre raison officieuse, beaucoup plus rationnelle, est à l’origine de ce rejet. En réalité, les membres républicains de la Chambre des représentants ont cédé à la panique. Mais il ne s’agit pas ici de la peur de voir le système financier vaciller, il s’agit tout simplement d’une panique de nature politique. Il faut en effet rappeler que la tranche la plus conservatrice du parti républicain était particulièrement hostile à l’adoption de ce plan de sauvetage. Or, il convient de rappeler que les membres de la Chambre des représentants sont élus pour une durée de deux ans, au suffrage universel direct. Le prochain renouvellement total de la Chambre aura lieu au même moment que l’élection présidentielle américaine, c'est-à-dire le 4 novembre prochain.
Dès lors on comprend bien les raisons évidentes du rejet du plan Paulson. Effrayés à l’idée de ne pas se voir réélire dans quelques jours, les membres de la Chambre des représentants ont tout simplement privilégié la sécurité de leur réélection, au détriment de l’interventionnisme étatique. Inondés de mails et d’appels de la part de leurs électeurs, les députés n’ont pas souhaité prendre davantage de risques.
Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine appellent désormais le Congrès à reprendre ses discussions afin de revoter un nouveau texte amendé. Pourtant, en dépit des efforts de John McCain et de Barack Obama rien n’est désormais sûr à quelques jours du renouvellement de la Chambre des représentants. Une situation que l’on ne peut s’empêcher de déplorer alors que les marchés financiers sont en pleine tourmente.

lundi 29 septembre 2008

Rejet du plan de sauvetage du système financier par les parlementaires

Avec 228 voix contre et 205 voix en faveur du plan de sauvetage du système financier, celui-ci vient d’être rejeté par la Chambre des représentants. Près des 2/3 des députés républicains se seraient opposés à l’adoption de ce plan alors que la plupart des parlementaires démocrates auraient souhaité son adoption.
Contre toute attente, les parlementaires américains n’auront pas adopté ce plan de sauvetage de leur système financier. Il s’agissait de la plus grosse proposition d’intervention étatique américaine depuis la crise financière de 1929.

Républicains et démocrates s’accordent sur les modalités du plan de sauvetage du système financier américain

Après plus d’une semaine de négociation, les parlementaires démocrates et républicains sont tombés d’accord ce week-end sur les modalités du plan de sauvetage du système financier américain. Première constatation : le plan initial a profondément été modifié depuis plusieurs jours. Si le montant total des mesures de sauvetage s’élève toujours à 700 milliards de dollars pour racheter les créances douteuses des établissements financiers en difficulté, le Congrès ne souhaite pas signer un chèque en blanc à Wall Street.
En premier lieu, les parlementaires ont prévu de débloquer cette somme en plusieurs fois. Les 700 milliards de dollars ne seront pas versés immédiatement. Le versement d’une première tranche de cette somme devrait permettre aux parlementaires d’examiner l’efficacité de leur plan de sauvetage. De plus, l’application du plan sera particulièrement surveillée par les parlementaires, par inspecteur général indépendant.
Deuxième mesure du plan, les contribuables américains pourront, s’ils le souhaitent, acquérir des parts dans le capital des institutions financières en difficulté. De ce fait, ils pourront éventuellement profiter du redressement de ces établissements une fois leur situation financière assainie.
Troisième mesure d’influence démocrate, le plan de sauvetage prévoit les modalités de limitation des parachutes dorés des dirigeants de ces établissements financiers.
Autre mesure phare adoptée sous l’influence du camp démocrate, le gouvernement devra aider les ménages en difficulté, c'est-à-dire les familles de propriétaires menacés de saisie.
En ce qui concerne les mesures adoptées sous l’impulsion du camp républicain, on peut citer la création par le gouvernement américain d’un système d’assurance des entreprises qui ne souhaitent pas participer au plan de sauvetage. Ce système pourrait permettre de diminuer la facture globale du plan de sauvetage. C’est cette dernière disposition qui aurait permis de rallier les républicains les plus conservateurs.
Le projet de plan de sauvetage du système financier sera proposé au vote du Congrès ce lundi.
Pour en savoir plus sur le futur plan de sauvetage :
- Le texte du projet de loi qui devrait être adopté aujourd'hui par le Congrès.

samedi 27 septembre 2008

Les images du premier débat télévisé entre McCain et Obama

Vous avez raté le premier débat télévisé entre John McCain et Barack Obama ? Voici les vidéos du débat en anglais. Sachez que vous pouvez retrouver sa traduction en français sur le site internet de la chaine TV5 Monde.
Voici les premières images du débat :

Pour des raisons de clarté et de rapidité de chargement de la page d’accueil de REU, les autres vidéos ne seront pas publiées sur notre site. Un simple clic sur les liens suivants vous permettra de visionner la suite du débat divisé en 9 parties :
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9

Résultats des premiers sondages : Obama l’emporterait chez les indécis

Un premier sondage réalisé à l’issue du débat sur un panel d’électeurs indécis, indique que Barack Obama l’aurait emporté. Selon ce sondage réalisé pour CBS News par l’institut Knowledge Network, près de 40% des personnes interrogées estiment que Barack Obama a remporté ce premier débat, contre 22% pour John McCain. 38% d’entre elles estiment tout de même qu’aucun des deux prétendants n’est parvenu à distancer son adversaire.
Mais ce sondage nous apprend également qui des deux prétendants l’a emporté sur les questions économiques et sur celles relatives à la guerre en Irak.
En ce qui concerne l’économie, 68% des votants estiment qu’Obama prendrait de bonnes décisions sur ce sujet alors que seulement 41% des personnes interrogées le pensent pour John McCain.
En revanche, la situation s’inverse en ce qui concerne la stratégie en Irak. Selon ces mêmes personnes, 55% des personnes interrogées estiment que John McCain prendrait des bonnes décisions contre 49% pour Barack Obama.
Ces sondages réalisés « à chaud » sont à prendre en compte avec un maximum de précautions. De prochaines enquêtes d’opinion seront plus précises quant à l’appréciation de la population américaine.

L’analyse du premier débat télévisé entre Obama et McCain : un affrontement tendu mais décevant


On attendait avec impatience ce premier débat télévisé entre les deux prétendants à la Maison Blanche. Cette fois-ci c’est fait : les deux adversaires étaient présents sur le campus de l’Université d’Oxford, dans le Mississippi. Le thème principal du débat était celui de la politique étrangère et de la sécurité nationale. Pourtant, crise financière oblige, Barack Obama et John McCain se sont d’abord affronté sur celui de l’économie.
C’est d’ailleurs sur ce premier thème que les candidats ont commencé à s’opposer. Après plusieurs échanges timides entre les deux candidats, la première véritable ligne de discorde entre les deux prétendants fut celle de la politique fiscale. En ces temps d’incertitudes économiques, John McCain a souligné qu’il souhaitait davantage diminuer les prélèvements fiscaux alors que son rival souhaitait les augmenter. Tout en justifiant son programme économique, en précisant que ces augmentations d’impôts étaient destinées aux familles les plus aisées, Barack Obama a une nouvelle fois associé John McCain à la politique du Président sortant : la crise est liée à une politique de dérégulation soutenue par John McCain.
Sur les questions économiques, les deux prétendants à la Maison Blanche ont reconnu que la crise financière affectera leur campagne. En ce qui concerne le thème de l’économie, préoccupation majeure de la population américaine, Barack Obama semble avoir pris le dessus.

En revanche, en matière de politique étrangère, il semblerait que John McCain s’en soit un peu mieux sorti que son adversaire. Adoptant une ligne claire, que certains qualifieront de simpliste, John McCain est apparu plus à l’aise que son adversaire concernant ces questions relatives aux relations internationales. Comme on pouvait le pressentir, le sujet d’affrontement le plus virulent fut celui de la stratégie américaine en Irak. Sur ce point, les positions des deux prétendants s’opposent frontalement, l’un ayant prôné l’invasion et le renfort des troupes, alors que l’autre s’y oppose depuis l’origine. Pour Obama, l’invasion de l’Irak était une erreur dès le début de la guerre. Cependant, celui-ci reconnait tout de même que la situation s’est améliorée depuis plusieurs mois. En revanche, il rappelle que selon lui l’objectif principal doit demeurer l’Afghanistan. John McCain, quant à lui demeure sceptique quant aux affirmations de son adversaire. Selon lui, les Etats-Unis sont entrain de gagner la guerre en Irak et que le résultat se voit sur le terrain.
Pour ce qui est de l’Iran, John McCain considère que Barack Obama est quelqu’un de « naïf » lorsqu’il affirme vouloir rencontrer un Président qui souhaite railler de la carte un pays allié des Etats-Unis (en l’occurrence Israël). Barack Obama, quant à lui a rappelé qu’il souhaitait adopter une position ferme face à l’Iran mais qu’il estimait que s’entretenir avec M. Ahmadinejad pouvait contribuer à la sécurité des Etats-Unis.

En ce qui concerne le sujet sensible de la Russie, les deux adversaires ne se sont pas affrontés et préconisent le même programme : ils condamnent fermement l’intervention militaire russe en Géorgie, prônent une intégration de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’OTAN et souhaitent éviter un retour à la guerre froide.
Première observation à l’issue de ce premier débat : il n’y a pas eu de surprise. Les deux candidats sont restés ferme et campent sur leurs positions respectives. Ce débat n’aura donc apporté aucune précision sur leurs programmes respectifs. Ces derniers étaient déjà connus depuis plusieurs mois. Sur la forme, chacun des deux camps revendique la victoire. Une chose est certaine, malgré un léger avantage de Barack Obama sur les questions économiques, et de John McCain sur les problématiques de politique étrangère, la plupart des analystes s’accordent à dire qu’aucun des deux candidats n’a véritablement remporté ce premier débat. Plutôt mitigés, les observateurs sont restés sur leur faim. Reste à étudier les prochains sondages de manière à constater, ou non, une évolution de l’opinion publique américaine.

vendredi 26 septembre 2008

Le débat télévisé McCain / Obama aura finalement bien lieu

Après plus de deux jours d’incertitudes, John McCain a mis fin au suspense : le premier débat télévisé entre les deux prétendants à la Maison Blanche aura bien lieu ce soir en direct sur la plupart des chaines de télévision américaines. Le sénateur de l’Arizona avait pourtant affirmé qu’il conditionnait sa participation à l’adoption du plan de sauvetage du système financier américain. Désormais, plus de doutes, tout est en place pour accueillir les deux candidats à l’Université du Mississippi.
Ce débat devrait être regardé par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs. Deux autres débats auront lieu les 7 et 15 octobre prochains.
Pour ce qui est des retransmissions du débat à l’étranger :
Le débat sera retransmis dans son intégralité à partir de 5 heures du matin sur France 2. Pour nos lecteurs étrangers, sachez que le débat sera diffusé sur les réseaux de France 24 et de TV5 Monde.
Voici les horaires de la retransmission de TV5 Monde en fonction de votre localisation :
Horaires du débat, dans la nuit de vendredi à samedi :
2h (heure de Dakar) pour TV5 Afrique
22h10 (heure de Buenos Aires) pour TV5 Amérique latine et Caraïbes
8h (heure de Bangkok) pour TV5 Asie
2h50 (heure de Paris) pour TV5 Europe
3h (heure de Paris) pour TV5 France Belgique Suisse
3h (heure du Caire) pour TV5 Orient
21h (heure de New York) pour TV5 USA
(TV5 nous précise également que le débat sera disponible dès 5 heures du matin (GMT+2) sur leur site internet).
Vous n’avez désormais plus aucune excuse pour ne pas le regarder !

Le premier débat télévisé entre McCain et Obama aura-t-il lieu ?

C’est LA question que tout le monde se pose : le premier débat télévisé entre John McCain et Barack Obama aura-t-il lieu ? A l’heure actuelle, le débat est encore maintenu. La Commission indépendante chargée de l’organisation des débats rappelle que celui-ci devrait avoir lieu en début de soirée et serait retransmis en direct sur la plupart des grands réseaux de télévision américains.
Pourtant, depuis quelques heures, John McCain annonce qu’il souhaite reporter le débat. Le candidat républicain à l’élection présidentielle prétend qu’il ne participera pas au débat tant qu’un accord sur le plan de sauvetage du système financier n’est pas trouvé. Celui-ci apparait donc comme un préalable à sa participation au débat de l’Université du Mississippi.
De son côté, Barack Obama argue du fait qu’il s’agit du moment où les Américains ont le plus besoin de ce débat. La « Commission on Presidential Debate » a tenu à rappeler que des débats avaient eu lieu dans le passé au beau milieu de crises et que la crise financière actuelle n’empêche aucunement le déroulé du débat.
Nul ne sait à l’heure actuelle qu’elle sera la décision du candidat républicain

Accord ou pas d’accord ?

Alors qu’hier soir certains parlementaires dont Chris Dodd annonçaient qu’ils étaient parvenus à un accord de principe sur les grandes lignes du plan de sauvetage, d’autres parlementaires affirment ce matin que rien n’est encore joué. Une chose est néanmoins certaine : les négociations à la Maison Blanche entre les dirigeants du Congrès, les candidats à l’élection présidentielle et George W. Bush n’ont toujours pas abouti.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, Washington Mutual, la sixième banque des Etats-Unis s’est déclarée en faillite dans la soirée. Fermé par les autorités américaines, l’établissement bancaire a transféré une partie de ses activités à JP Morgan Chase. En difficulté depuis plusieurs mois, la faillite de l’établissement était attendue. Cette opération ne devrait toutefois rien couter au contribuable selon les autorités américaines. Seule JP Morgan devra lever des fonds sur les marchés financiers, de manière à maintenir ses ratios de solvabilité.

jeudi 25 septembre 2008

Les parlementaires s’accordent sur les bases du plan de sauvetage du système financier

Selon l’ancien candidat à l’élection présidentielle et actuel président de la Commission bancaire du Sénat, Chris Dodd, un accord entre les parlementaires démocrates et républicains aurait été trouvé ce jeudi. Une partie des membres du Congrès serait parvenue à un compromis sur un certain nombre de principes de base du plan de sauvetage. Le texte doit désormais être adopté par l’ensemble des parlementaires. Selon Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, l’administration Bush aurait accepté de faire quelques concessions. Le plan devrait prévoir des mesures d’indulgences à l’égard des propriétaires insolvables et devrait comporter des dispositions ayant trait à la transparence financière.
Il semble donc que l’adoption du plan de sauvetage ne soit plus qu’une question de temps.

Obama et McCain s’invitent à la Maison Blanche et publient un communiqué commun

Il s’agit d’une situation totalement inédite à laquelle on est entrain d’assister. Peu de temps avant l’intervention télévisée du Président américain, George W. Bush, les deux candidats à la présidentielle, ont décidé de publier un communiqué commun pour souligner que le « plan de sauvetage du système financier était imparfait en l’état actuel » mais qu’il « était temps d’être ensemble, démocrates et républicains, dans un esprit de coopération pour le bien des Américains ».
Cette union sacrée entre les deux adversaires est sans précédent à seulement 40 jours de l’élection présidentielle.
Mais ce n’est pas tout, les deux candidats et les membres les plus importants du Congrès devraient participer, ensemble, à une réunion sur la crise financière à la Maison Blanche, sur invitation de George W. Bush. Les discussions devraient tourner autour du plan de sauvetage du système financier proposé à l’adoption des parlementaires.
Du jamais vu dans l’histoire d’une campagne présidentielle américaine !

Les images du discours à la nation de George W. Bush

Relativement discret sur l’étendue de la crise financière il y a encore quelques jours, le Président américain s’est une nouvelle fois adressé à la nation américaine hier soir, en direct à la télévision.
S’exprimant depuis la Maison Blanche, George W. Bush a tenu à mettre en garde la population américaine. Sur un ton plutôt alarmiste, le Président a rappelé que « toute l’économie américaine est en danger ». Au cours de cette intervention solennelle, il a souhaité souligner que son plan de sauvetage du système financier était couteux mais permettrait à l’Amérique d’éviter de tomber dans une « récession longue et durable ».
Voici les images de son discours :

Barack Obama refuse de suspendre sa campagne et appelle à un maintien du premier débat télévisé

Devant la gravité des conséquences de la crise financière, John McCain a annoncé qu’il suspendrait dès ce matin sa campagne. En appelant à un report du débat ainsi qu’à une suspension de la campagne de Barack Obama, le candidat républicain a créé la surprise. On attendait il y a quelques heures la réaction du camp démocrate.

Au cours d’une conférence de presse s’est fermement opposé aux propositions de John McCain. Selon Barack Obama, il n’est pas nécessaire de suspendre sa campagne en l’état actuel de la situation économique du pays. De plus il a également tenu à préciser qu’il s’agissait justement du moment parfait pour débattre entre eux dès ce vendredi.

Cette déclaration de Barack Obama était particulièrement attendue. En effet, si John McCain a décidé de suspendre sa campagne, ce n’est pas uniquement en raison de la crise financière actuelle. En difficulté dans les derniers sondages et notamment dans certains « swing states » (les Etats clés de la campagne présidentielle), John McCain cherche à rebondir sur les derniers évènements du Congrès, de manière à souligner qu’il est totalement concerné par la crise qui secoue les marchés financiers. Pourtant, la plupart des analystes s’accordent à dire que sa démarche est en partie purement politicienne. Cherchant à gagner du temps et à casser l’élan de son adversaire, John McCain estime que la crise financière pourrait lui coûter la présidence en cas d’inaction de son camp. Conscient de son retard et des difficultés qui l’attendent, sa décision est d’une logique implacable.

Reste à observer l’évolution de la campagne dans les prochaines heures.

Voici les images de la conférence de presse de Barack Obama :

mercredi 24 septembre 2008

John McCain suspend sa campagne et appelle à un report du premier débat télévisé


La nouvelle vient de tomber, le candidat républicain John McCain suspendrait sa campagne en raison des discussions sur la crise financière. Parallèlement à cette annonce, il demande au camp démocrate de reporter le premier débat télévisé de vendredi avec Barack Obama. John McCain appelle également à un rassemblement avec les démocrates afin de trouver une solution viable à la crise avant lundi prochain.

Le sénateur de l’Arizona souhaite rejoindre Washington afin de participer à l’adoption du plan de sauvetage du système financier. Il appelle Barack Obama à se joindre à lui afin de trouver un accord sur le projet d’un montant de 700 milliards de dollars. Selon le camp républicain, le temps presse et les conséquences risquent d’être dévastatrices pour l’économie américaine si le plan n’était pas adopté. Cette annonce du candidat à la Maison Blanche intervient alors que le plan de sauvetage du système financier est en difficulté au Congrès. L’hostilité de nombreux parlementaires, dont le président de la Commission bancaire du Sénat, Chris Dodd, pourrait ainsi compromettre le déblocage de cette somme colossale.

On attend désormais la réaction du camp démocrate à cette déclaration surprise de John McCain.

Voici les images de l'annonce de John McCain :

Le lobby des armes attaque une nouvelle fois Obama

Dans un spot publicitaire diffusé par la National Rifle Association (le lobby pro-armes américain) ce lundi, Barack Obama est une nouvelle fois attaqué à propos de ses prises de position à l’égard des armes à feu.
Au cours de cette publicité, un membre de la NRA affirme que le candidat démocrate est en faveur de nouvelles taxes sur les armes à feu et souhaite interdire la plupart des armes utilisées par les chasseurs. En réalité, le sénateur de l’Illinois a seulement voté en faveur de nouvelles restrictions pour la distribution de certaines catégories d’armes précisément définies. Celui-ci n’a jamais souhaité totalement interdire l’usage d’armes à feu et ne préconise pas de révision constitutionnelle.
Lors d’un meeting organisé dans la journée, le colistier de Barack Obama a tenté de rassurer ses partisans : « Barack Obama ne souhaite pas confisquer mes armes » a-t-il affirmé.
Ce n’est pas la première fois que la NRA cherche à dénigrer le candidat démocrate. Lors d’un précédent billet, nous annoncions déjà il y a quelques mois que celle-ci s’apprêtait à dépenser 15 millions de dollars pour l’attaquer.

mardi 23 septembre 2008

France 2 diffusera le premier débat télévisé entre John McCain et Barack Obama

Depuis quelques mois, la campagne américaine passionne les médias du monde entier. Preuve supplémentaire de l’engouement du reste du monde pour la course à la Maison Blanche, le groupe France Télévision, par le biais de sa chaine France 2, diffusera le premier débat télévisé entre John McCain et Barack Obama, le samedi 27 septembre à 5h du matin.
L’intervention des deux candidats à la présidentielle américaine sera diffusée dans son intégralité sur la chaine française.

Dernier discours à l’ONU pour George W. Bush

Ce mardi matin, George W. Bush prendra pour la dernière fois la parole devant les 120 chefs d’Etat ou de gouvernement réunis à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies. Ce discours, particulièrement attendu, devrait permettre au Président américain de s’exprimer sur les questions relatives aux conséquences de la crise financière actuelle. Il devrait notamment expliquer son plan de sauvetage de Wall Street et tenter de dissiper les inquiétudes d’une grande partie de la communauté internationale.
En ce qui concerne les questions de politique étrangère, George W. Bush devrait s’entretenir avec son homologue Pakistanais Asif Ali Zardari.
Le discours d’adieu du Président sera retransmis sur plusieurs chaines de télévision internationales dont France 2415h30 GMT+2).

La crise financière permet à Obama de relancer sa campagne

Alors que John McCain hésite à prendre véritablement position sur la solution à donner pour en finir avec la crise financière, Barack Obama remonte dans les sondages et profite amplement des répercutions de celle-ci. Néanmoins, il convient de rester prudent et de se garder de toute conclusion hâtive. Les principaux analystes politiques attendent avec impatience le premier débat télévisé entre les deux prétendants à la Maison Blanche.
Celui-ci aura lieu ce vendredi. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les candidats s’y préparent. Durant toute la semaine, Barack Obama et John McCain vont répéter avec leurs équipes de campagne. Celles-ci leur ont préparé des montagnes de documents à connaitre, afin de pouvoir se défendre et argumenter en face de leur adversaire. Tout le travail pour les deux prétendants consistera à paraitre le plus spontané et sincère possible sur le plateau de télévision.
L’enjeu sera très élevé pour les deux candidats. John McCain devra renverser la tendance actuelle et mettre en avant son talent et son expérience en matière de débats. Barack Obama, quant à lui, cherchera à souligner les erreurs de son adversaire, tout en ayant pour objectif de conserver son avance.

lundi 22 septembre 2008

Le discours de George Bush sur la crise financière

Voici les images de l'annonce par George W. Bush de son plan de préservation du système financier américain :

Rien que 700 milliards...

Pleinement conscient de la gravité exceptionnelle de la crise actuelle, le Président américain vient d’annoncer un nouveau plan de préservation du système financier. Concrètement, le gouvernement demande au Congrès d’autoriser la création d’une structure ad hoc, permettant de racheter jusqu’à 700 milliards de dollars de créances douteuses appartenant aux établissements financiers.
Une fois de plus, sur le papier tout est simple. Mais en pratique, tout reste à faire. Première question de taille : qui va financer les 700 milliards de dollars prévus par le plan de préservation ? Selon les premières analyses des économistes, le gouvernement américain devrait emprunter une somme aux alentours de 1 000 milliards de dollars. Ce montant colossal, mais relativement abstrait, correspond en réalité au coût d’intervention de l’armée américaine en Irak, rien que ça.
Reste à examiner les détails de cette proposition. Celle-ci reste pourtant relativement floue et certains analystes sont particulièrement sceptiques quant aux modalités pratiques de sa réalisation.
Quoi qu’il en soit, nous sommes entrain de vivre la fin de l’époque du système financier américain actuel. Ce week-end, les deux dernières banques d’affaires américaines indépendantes (Goldman Sachs et Morgan Stanley) ont décidé de renoncer à leur statut, pour devenir de simples établissements bancaires. En échange de ces mesures, ces deux établissements pourront bénéficier des facilités offertes par la Réserve fédérale américaine. Après la faillite de Lehman Brothers et le sauvetage de Merrill Lynch par Bank of America, les temps sont durs à Wall Street.
Pour le moment, Barack Obama a été le premier à réagir aux propositions de George W. Bush. Celui-ci, tout en approuvant les grandes lignes du plan du gouvernement américain, se propose d’encadrer ces propositions en préconisant de « mettre sur pied un système avec autorité de régulation ».
On attend à présent la réaction du camp de John McCain et du Congrès.

samedi 20 septembre 2008

Exposition « Barack Obama » à Paris

Pour nos lecteurs parisiens, nous vous signalons qu’une exposition sur Barack Obama sera organisée du 3 octobre au 17 novembre à la Dorothy’s Gallery à Paris. Vous pourrez découvrir une sélection d’œuvres d’art contemporain produites à l’occasion de la campagne électorale. Plusieurs artistes français et américains présenteront leurs œuvres pour exprimer leur soutien au candidat démocrate (peintures, sculptures, dessins…).
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet de la Dorothy’s Gallery.
Dorothy’s Gallery, 27 rue Kleber, Paris 11ème, Métro Bastille. Ouvert du mercredi au samedi de 13h à 20h et le mardi et le dimanche de 16h à 20h.
Nous en profitons pour vous signaler qu’une nouvelle édition de l’ouvrage de François Durpaire et d’Olivier Richomme, « L’Amérique de Barack Obama » vient de sortir aux éditions Demopolis. Cette version intègre désormais une analyse des résultats des primaires démocrates et compare précisément les programmes des deux prétendants à la Maison Blanche. Enfin, les deux auteurs s’interrogent sur la véritable identité de Barack Obama, est-il métis ou noir, post ou multi-identitaire ? Vous pouvez retrouver cet ouvrage au sein de notre librairie et (re)lire l’entretien que nous avions réalisé de François Durpaire, il y a quelques mois.
Enfin nous en profitons pour vous signaler que vous pouvez désormais intégrer notre Widget au sein de votre blog, site ou page d’accueil (Netvibes, igoogle…) afin de recevoir directement nos derniers articles. Celle-ci est disponible en bas de notre colonne latérale de navigation, au dessus de notre rubrique « Agenda ». Pour l’intégrer à votre page ou blog, rien de plus simple : cliquez sur « Get Widget » et recopiez le code proposé dans votre code html ou laissez vous guider par l’assistant à l’intégration.

Main Street Vs. Wall Street

Alors que depuis plusieurs jours, tous les regards sont désormais tournés vers Wall Street et la crise financière, Barack Obama vient d’annoncer ce vendredi qu’il ne fallait pas oublier d’aider « Main Street ». En effet, la « rue principale » c'est-à-dire l’industrie et le commerce, opposée à Wall Street et ses financiers, souffre également de la crise qui affecte les marchés financiers. C’est pourquoi les candidats ne doivent pas uniquement prévoir un plan de régulation de Wall Street mais doivent aussi venir en aide à l’ensemble de la population américaine.
Selon le candidat démocrate, les autorités de régulation doivent trouver une solution institutionnelle pour venir en aide aux propriétaires immobiliers, pour protéger l’épargne et les retraites des Américains. Pour le moment, les démocrates n’ont pas encore dévoilé un plan économique destiné à lutter contre les mécanismes de la crise financière. Ils attendent actuellement les annonces du Trésor et de la Réserve Fédérale.
Bref, vous l’aurez compris, l’enjeu actuel des candidats à la présidentielle est de redonner confiance à l’ensemble de la population en essayant de trouver une solution durable pour remédier à la crise financière.
Comme nous vous l’annoncions hier, George W. Bush se devait lui aussi de réagir. C’est désormais chose faite puisque le Président a décidé de procéder à une deuxième déclaration en l’espace de deux jours. S’exprimant depuis la Maison Blanche, celui-ci a rappelé que « compte tenu de l’état précaire des marchés financiers et de leur importance vitale pour la vie quotidienne des Américains, l’intervention du gouvernement n’est pas seulement nécessaire, mais elle est essentielle ». Ajoutant que les mesures qu’il s’apprêtait à prendre « engageraient un montant considérable sur les dollars du contribuable », le Président a précisé que « nous comptons que cet argent soit remboursé in fine ».
Selon les premières estimations, le plan de relance annoncé par le gouvernement américain pourrait s’élever à plusieurs centaines, voire milliers, de milliards de dollars.

vendredi 19 septembre 2008

George Bush serait-il dépassé par la crise financière ?

Alors que la crise financière bat son plein, et que plusieurs institutions financières sont dans la tourmente, le Président George W. Bush est enfin sorti de son silence. Dans une déclaration d’une durée de 2 minutes (oui, vous avez bien lu), il explique avoir annulé plusieurs déplacements pour rester à Washington, afin de suivre les derniers développements de la crise.
Outre-Atlantique, les analystes politiques et économiques se demandent si George W. Bush est encore aux commandes du pays. En effet, s’exprimer si peu sur l’actualité alors que le pays traverse l’une des plus grandes crises financières de son histoire, donne l’impression que M. Bush a déjà tourné la page de son deuxième mandat. Alors que les marchés sont dans la tourmente, les prix des biens immobiliers chutent et que le taux de chômage augmente, George W. Bush ne souhaite tout simplement pas s’exprimer.
Selon les proches du Président, celui-ci souhaiterai effectuer le moins de déclarations possibles à l’approche du scrutin présidentiel, afin de ne pas interférer dans la campagne. Autrement dit, l’actuel chef de l’Etat américain ne s’exprimera plus pour des raisons purement politiques, en dépit de la situation économique désastreuse du pays, afin de ne pas porter préjudice à son camp.
Devant de telles absurdités, plusieurs commentateurs demandent à George Bush de se ressaisir et de s’adresser formellement à la nation. Reste à savoir si celui-ci prendra ses responsabilités durant les derniers jours de son mandat.
Voici les images de son intervention :

jeudi 18 septembre 2008

La boite mail de Sarah Palin piratée

C’est LA mauvaise nouvelle du jour pour le camp républicain : la boite mail de la colistière de John McCain aurait été piratée. C’est un groupe de hackers, les « anonymous » qui serait parvenu à forcer le compte e-mail personnel de Sarah Palin. Selon les premiers éléments dévoilés, les pirates informatiques auraient souhaité lui nuire en fouillant ses mails, afin de rechercher des preuves de l’affaire sur les soupçons d’abus de pouvoir à l’égard de la candidate à la vice-présidence.

Les pirates n’auraient rien trouvé de particulier, mais ils ont tout de même pris la peine de publier certains de ses courriels qui ne comprenaient pas d’éléments compromettants. Le directeur de campagne des républicains a dénoncé une « atteinte à sa vie privée » et un acte « totalement illégal ».

mercredi 17 septembre 2008

Crise financière américaine : McCain en difficulté, Obama va-t-il en profiter ?

Alors que la crise financière américaine bat son plein, John McCain est en difficulté. Le sénateur de l’Arizona, qui estimait encore en début de semaine que les « fondamentaux de l’économie américaine étaient solides » est contraint de revenir sur ses déclarations. Visiblement dépassé par l’ampleur de la crise, le camp républicain tente de regagner du terrain en multipliant les déclarations, même si celles-ci sont souvent totalement en contradictions avec les valeurs qu’ils défendaient, il y a encore quelques jours.
Vis-à-vis de la nationalisation de l’assureur AIG, le candidat républicain à la Maison Blanche se trouve dans une position plutôt inconfortable : après avoir affirmé que l’argent du contribuable ne devait pas être utilisé pour sauver des institutions financières privées, John McCain a tout de même admis que des millions de salariés de l’entreprise se seraient retrouvés au chômage si l’Etat n’était pas intervenu.
Depuis le début de la semaine, l’équipe de campagne du sénateur républicain diffuse plusieurs clips publicitaires d’une durée de 30 secondes environ, au cours desquels John McCain annonce qu’il souhaite réformer Wall Street et mettre fin aux abus. Dans l’un d’entre eux, il déclare « trop c’est trop, […] je ne tolérerai pas un système qui fait courir des risques à vous et à votre famille ».

De son côté, Barack Obama souhaite tirer profit de cette crise pour montrer aux électeurs qu’il a toujours combattu le manque de transparence du système financier actuel et dénoncé les abus. Dans un long spot d’une durée de 2 minutes, le sénateur de l’Illinois déclare que la crise « n’est pas la faute à pas de chance », « vous avez assumé vos responsabilités alors que Washington ne l’a pas fait », « nous avons besoin de changement, un vrai changement ».

McCain et Obama désormais pratiquement à égalité dans les sondages

Alors que John McCain distançait Barack Obama dans les sondages depuis quelques jours, il semble que l’écart entre les deux hommes soit entrain de se resserrer. Selon plusieurs enquêtes publiées aujourd’hui, les deux prétendants à la Maison Blanche arriveraient à égalité en prenant en compte les marges d’erreurs des instituts de sondage.
Alors que deux d’entre eux donnent Barack Obama gagnant (+ 4 points pour l’institut FD Tracking et + 2 points pour le sondage Reuters), deux autres enquêtes indiquent que John McCain arriverait en tête des intentions de vote (+ 1 point pour les sondages Gallup et Rasmussen).
Une chose est sûre, ces derniers chiffres devraient redonner le sourire au camp démocrate qui accuse le coup depuis la désignation de Sarah Palin comme colistière de John McCain.

Palin : un nom qui fait vendre

Alors que la campagne électorale bat son plein, les ventes de produits dérivés politiques atteignent des sommets. Il y a encore quelques semaines, Barack Obama et son équipe de campagne arrivaient largement en tête des ventes sur de nombreux sites internet. Pourtant, depuis sa désignation comme colistière par John McCain, il semble que la nouvelle star des boutiques en ligne s’appelle : Sarah Palin.
Les statistiques de certains sites de e-commerce publiées par la chaine d’information CNN soulignent que les ventes de à son nom s’arrachent sur les sites aux enchères. Certains sites l’ont d’ailleurs bien compris et proposent de confectionner ses propres habits aux couleurs de la candidate à la vice-présidente américaine.
Encore une illustration du « phénomène Sarah Palin » en période de crise économique américaine.

mardi 16 septembre 2008

Sarah Palin refuse de coopérer avec les enquêteurs à propos d’une affaire d’abus de pouvoir

Il y a quelques jours, nous vous annoncions que Sarah Palin faisait l’objet d’une enquête pour déterminer si elle avait commis un abus de pouvoir. Au cours de son mandat de gouverneur de l’Alaska, Mme Palin avait limogé le commissaire de la sécurité publique de l’Etat. Or des incertitudes planent sur les véritables motivations du licenciement de ce fonctionnaire. Les enquêteurs suspectent Sarah Palin de l’avoir limogé, après que ce dernier ait refusé de licencier l’ex-mari de sa sœur, lui-même ancien membre de la police d’Etat.
L’enquête menée par des membres du Parlement d’Alaskamajorité démocrate) commence visiblement à faire des vagues. Le porte-parole de la colistière de John McCain vient d’annoncer que Sarah Palin ne coopérerait pas à l’enquête. Ayant pourtant affirmé il y a quelques jours qu’elle accepterait de parler aux enquêteurs, Sarah Palin semble avoir changé d’avis. Les membres de son cabinet soulignent que les démocrates cherchent actuellement à la dénigrer et que l’enquête est totalement biaisée.
Les membres de la campagne de Barack Obama ont répliqué en affirmant que le camp républicain faisait preuve d’une « complète paranoïa ».

Campagne présidentielle et crise financière

Alors que les deux prétendants s’affrontaient par petites phrases interposées, l’économie est revenue au centre de la campagne après que la banque d’affaire Lehman Brothers se soit déclarée en faillite.

Les deux candidats à l’élection présidentielle ont affirmé dès la journée de dimanche, qu’ils approuvaient le fait que le gouvernement fédéral n’intervienne pas pour renflouer la banque. Dès lundi, suite à l’annonce de la faillite, les deux candidats ont précisé que la réforme des systèmes de régulation des marchés financiers américains constituerait une priorité de leur future présidence.

Au cours de cette journée noire sur les marchés financiers, Barack Obama a plaidé en faveur de l’interventionnisme étatique. Tout en qualifiant la crise bancaire que traversent les Etats-Unis de « menace majeure » pour l’économie américaine, le sénateur de l’Illinois a réaffirmé que la priorité demeurait la stabilisation du marché de l’immobilier. Le candidat démocrate a également profité de l’occasion pour expliquer qu’il tenait responsable de la crise actuelle, « la philosophie économique à laquelle souscrit John McCain ». De plus, il a ajouté qu’il pensait que son adversaire républicain ne « comprenait pas la crise actuelle », « sinon, pourquoi dirait-il que les fondamentaux de notre économie sont solides ».

De son côté John McCain est apparu moins alarmiste que son adversaire démocrate. Tout en réaffirmant que la « crise n’était pas de la faute des américains », il a précisé qu’elle était une conséquence des « intérêts particuliers, de la cupidité, de l’irresponsabilité et de la corruption qui ont anéanti le dur labeur des américains ». Pourtant, le sénateur de l’Arizona s’est tout de même montré préoccupé vis-à-vis de la protection des dépôts des américains : « nous ne pouvons pas accepter un système qui handicape nos banques et met en danger les économies de la population américaine » a-t-il ajouté.

Comme vous l’aurez compris, l’économie est bel et bien de retour au centre de toutes attentions.

lundi 15 septembre 2008

Quand les démocrates ont tout de même besoin d’argent

Nous vous l’annoncions hier, l’équipe de campagne de Barack Obama vient de déclarer qu’un nouveau record de dons venait d’être atteint. Celui si s’élève à 66 millions de dollars contre 55 millions en février dernier. Malgré l’importance de cette levée de fonds, il convient toutefois de relativiser cette annonce.
Comme vous le savez déjà, Barack Obama a choisi de ne pas bénéficier du financement public contrairement à son adversaire républicain John McCain. Du fait de la loi électorale américaine, ce dernier ne peut donc plus lever de fonds auprès de donateurs privés. En contrepartie de cette interdiction, le candidat républicain a touché la somme de 85 millions de dollars de la part de l’Etat américain pour financer sa campagne. Barack Obama, quant à lui, a refusé de toucher à ce financement public. Ce refus lui permet de continuer à collecter des dons privés et d’utiliser les sommes qu’il perçoit en toute liberté.
Sur le papier, les choses sont simples. Pourtant, en pratique, le système de financement est plus compliqué. En effet, le fait que John McCain ait accepté le financement public de sa campagne, n’interdit pas au Republican National Committee de continuer à collecter des dons privés. En théorie, les sommes récoltées par le comité sont destinées à véhiculer l’image du parti et celui-ci ne doit pas prendre position directement en faveur de tel ou tel candidat. Pourtant, ces comités d’action politique sont financés par les lobbys et autres groupes de pression. En réalité, les publicités diffusées par ces comités permettent de vanter « indirectement » les qualités du candidat de leur parti et ne laissent nullement planer le doute sur leurs intentions.
Une petite visite sur le site internet du Republican National Committee permet de souligner cette hypocrisie du système de financement électoral américain : un bouton pour enregistrer les dons indique clairement que les donations contribueront à élire un président républicain et permettront au parti de remporter les élections au Congrès.
Juste après le discours de Sarah Palin prononcé lors de la Convention nationale du parti républicain à St Paul, le Republican National Committee aurait récolté plus d’un million de dollars de dons privés rien que sur internet (un record pour le comité). Mais ce n’est pas tout, le Republican National Committee disposerait d’un trésor de guerre de quelques 75 millions de dollars récoltés depuis plusieurs mois.
A partir de ces chiffres, on comprend qu’en dépit de nouveaux records de levée de fonds, Barack Obama et son équipe de campagne ont besoin d’encore plus de dons.

dimanche 14 septembre 2008

Nouveau record de dons pour la campagne de Barack Obama

Alors que les démocrates sont en difficulté depuis quelques jours, l’équipe de campagne de Barack Obama vient d’annoncer qu’elle venait de lever 66 millions de dollars durant le mois d’août. Il s’agit d’un nouveau record pour le candidat démocrate depuis le début de la campagne. Le précédent datait de février (55 millions de dollars). Comme à l’accoutumée, cette annonce fut accompagnée de détails sur la levée des fonds : les 66 millions de dollars auraient été récoltés grâce à la générosité de 500 000 nouveaux donateurs.
Les démocrates espèrent désormais faire aussi bien dans les prochains mois.

vendredi 12 septembre 2008

Première interview de Sarah Palin sur ABC News

C’est Charles Gibson pour la chaine ABC News qui a eu l’exclusivité d’interviewer Sarah Palin pour la toute première fois. Tourné en Alaska, cet entretien de la colistière de John McCain a été diffusé hier soir sur le network américain. Au cours de sa première intervention à la télévision, Mme Palin a tout d’abord dû répondre à des questions plutôt basiques.
Interrogée sur sa capacité à diriger le pays, Sarah Palin a répondu qu’elle se déclarait prête à « devenir présidente des Etats-Unis ». Mais le journaliste ne s’est pas contenté de l’interroger sur son passé et sur son expérience, il a également tenu à l’interroger sur un certain nombre de dossiers d’actualité internationaux.
En ce qui concerne le conflit entre la Géorgie et la Russie, la candidate à la vice-présidence plaide pour une entrée de l’Ukraine et de la Géorgie au sein de l’Otan. Elle prône une politique de fermeté à l’égard de la Russie tout en n’excluant pas l’option militaire en cas d’agression contre un membre de l’organisation. Elle a également précisé que des sanctions économiques et des pressions diplomatiques pouvaient être envisagées. Selon elle, l’invasion d’un petit pays démocratique est « inacceptable ». Sarah Palin a toutefois tenue à préciser que les Etats-Unis et la Russie ne « peuvent pas entrer à nouveau en guerre froide ».
A propos de l’Iran, elle a reprécisé qu’il fallait adopter une position ferme, en continuant d’exercer des pressions sur les dirigeants actuels.
La colistière de John McCain s’est exprimée de l’Alaska, afin d’assister à la cérémonie militaire de départ de l’un de ses enfants en Irak.
Voici les premières images de son intervention :

Barack Obama et John McCain côte à côte à Ground Zero

C’est LA photographie que beaucoup d’américains attendaient : John McCain et Barack Obama observant une trêve dans la campagne et se recueillant côte à côte à Ground Zero. Les deux prétendants à la Maison Blanche ont déposé une rose dans un bassin à la mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001. Accompagné du maire de New York Michael Bloomberg et de Cindy McCain, les deux candidats ont décidé de laisser la politique de coté durant quelques heures.
Plus tôt dans la matinée, John McCain s’était rendu en Pennsylvanie sur le lieu du crash du vol 93 pour rendre hommage aux victimes du dernier appareil détourné.

Les Entretiens de REU : Yannick Mireur, rédacteur en chef de la revue Politique Américaine

A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage (« Après Bush : Pourquoi l’Amérique ne changera pas ? » aux Editions Choiseul), Regard sur les Etats-Unis est allé à la rencontre de Yannick Mireur, politologue, spécialiste des Etats-Unis, fondateur et rédacteur en chef de la revue Politique Américaine.
Au cours de notre entretien, M. Mireur revient sur les derniers évènements de la campagne présidentielle et nous offre sa vision d’une Amérique qui doute.
REU : Dans votre dernier ouvrage (« Après Bush : Pourquoi l’Amérique ne changera pas ? ») vous affirmez que malgré la situation actuelle de l’Amérique et le bilan des 8 années de présidence Bush, les candidats démocrates et républicains à la présidentielle de 2008 risquent de ne pas pouvoir/vouloir changer profondément la politique du pays. Qu’est-ce qui explique, selon vous, le fait que les américains soient peu enclins au renouvellement ?
Y. Mireur : Ce n'est pas que les américains ne sont pas enclins au changement, bien au contraire, l'Amérique est une terre d'adaptation et d'innovation. Mais il existe des forces, des lignes de fond, que je crois assez immuables. Malgré leurs profils peu conventionnels, John McCain et Barack Obama incarnent chacun à leur manière cette permanence américaine faite de patriotisme, d'attachement aux valeurs familiales et de religiosité (ce dernier point étant plus vrai pour Obama que pour McCain).
L'Amérique qui ne changera pas, c'est aussi une mise en garde contre les attentes irrationnelles en Europe sur une « révolution Obama ». L’électeur démocrate devra prendre en compte les intérêts nationaux américains et suivre « grosso modo » une politique traditionnelle avec laquelle a rompu George W. Bush. Mais l'Irak sera un héritage inévitable et Barack Obama ne pourra pas, s'il est élu, replier les troupes du jour au lendemain. Au fond, sa position se rapproche assez désormais de celle de John McCain. Les réalités s'imposent.
REU : Alors que le mandat de George W. Bush s’achève, qu’y a-t-il à espérer de cette élection présidentielle ? De plus, beaucoup de choses ont changé ces huit dernières années, les américains se posent-ils des questions nouvelles qu’ils ne se posaient pas juste après les attentats du 11 septembre 2001 ?
Y. Mireur : Oui, l'angoisse liée à la mondialisation et à la transformation du capitalisme américain est devenue de plus en plus marquante. Le grand centre de classes moyennes créé par le New Deal de Franklin Roosevelt et qui puise dans les idées du Square Deal de Theodore Roosevelt (républicain qui fut le père du progressisme), est mis à mal. Santé et pouvoir d'achat sont deux points clés qui sont apparus avec beaucoup plus de netteté depuis 2 ou 3 ans.
REU : La population est-elle plus préoccupée par la situation en Afghanistan ou en Irak, ou par la crise économique et financière actuelle ? La question du réchauffement climatique préoccupe-t-elle vraiment les américains ?
Y. Mireur : Bien sur que la sécurité nationale préoccupe les américains et je pense qu'ils comprennent aujourd'hui l'erreur monumentale à avoir envahi l'Irak et délaissé le front afghan. Barack Obama avait vu juste sur ce point. Mais le terrorisme s'éloigne de leurs soucis tandis qu'en effet la sécurité économique s'impose. D'autant qu'ils ont conscience, pour partie, de ce que j'appelle « le choc des prospérités », c'est à dire l'intégration économique avec la Chine notamment. Cela affecte directement leur situation. Ils réalisent que la politique économique extérieure fait partie des éléments qui déterminent la santé du capitalisme américain. Les questions de redistribution sont au cœur du débat (notamment celles relatives à la fiscalité). Mais l'innovation technologique est un moteur des changements, plus encore que la "mondialisation" qu'elle alimente.
REU : Que vous inspire la désignation de Joseph Biden comme colistier de Barack Obama et de Sarah Palin comme colistière de John McCain ?
Y. Mireur : Tout d’abord, Joe Biden répond parfaitement à ce que recherchait Barack Obama, c'est-à-dire « un McCain » - un homme d'âge mur, expérimenté notamment en matière de politique internationale. En cas de disparition du Président, Joe Biden saura, je pense, prendre la relève. Par ailleurs, les relations personnelles entre les deux hommes sont bonnes, je crois, ce qui facilitera l'action d'un Président Obama. Enfin d'un point de vue électoral, Joe Biden attire des électeurs qui penchaient plutôt pour Clinton.
Quant à Sarah Palin, elle rassure l'électorat de droite qui n'aime pas John McCain car il est trop indépendant d'esprit et pas assez militant sur les questions de mœurs (gays, avortement...). Elle incarne une Amérique immuable, qui survivra à George W. Bush : celle des petites villes attachées à « l'authenticité » des candidats. Sarah Palin, c'est l'Amérique vraie, celle qui ne ment pas (elle a mis ses actes en accord avec ses principes suite à l'affaire de la grossesse de sa fille). Elle devrait par ailleurs, attirer les votes des électeurs indécis et des démocrates conservateurs. Ce choix est bon électoralement et symboliquement (Sarah Palin incarne mieux l'Amérique que Nancy Pelosi par exemple...). En revanche, si John McCain venait à décéder, son CV serait plutôt léger. Il faudra dans ce cas, qu’elle soit bien entourée. Ceci étant, la plupart du temps, les Présidents américains ont toujours su bien s'entourer. M. Reagan n'était pas un « intellectuel », pourtant il a choisi une équipe remarquable. Sarah Palin pourrait faire de même, en de telles circonstances.