Regard sur les Etats-Unis

samedi 25 juillet 2009

Une polémique embarrasante

La question était sensible, la polémique fut inévitable… La question raciale est revenue, ces derniers jours, au centre de la vie politique et sociétale américaine.

La semaine dernière, Henri Louis Gate Jr, professeur à l’Université de Harvard rentre de voyage. Arrivé devant son domicile, il réalise qu’il a perdu ses clés et tente ensuite de forcer sa porte d’entrée. Une voisine, croyant à un cambriolage, prévient alors la police. Les autorités arrivent sur place, la discussion s’envenime et malgré la preuve apportée par M. Gate, procèdent à son interpellation en lui passant les menottes aux poignets. Le problème, est que M. Gate est un afro-américain, ami du Président, et qu’il prétend avoir été injustement traité en raison de sa couleur de peau.

La polémique va ensuite enfler. Barack Obama décide de réagir et prend parti ouvertement pour le professeur de Harvard en qualifiant le comportement des policiers chargés de l’interpellation de « stupide ». De leur côté, les associations professionnelles de police ont répliqué en critiquant ouvertement la prise de position du locataire de la Maison Blanche en lui reprochant son manque d’impartialité. La polémique a pris une telle ampleur que Barack Obama a été obligé de revenir sur cette affaire en s’exprimant dans les médias. Tout en se déclarant surpris de l’étendue de la polémique, le Président américain a rappelé qu’il « respectait le travail des officiers de police ».

Barack Obama
a-t-il pris une position trop hâtive ou s’agit-il d’un simple emballement médiatique ?

jeudi 16 juillet 2009

Les victimes collatérales de la crise financière

Depuis quelques semaines, plusieurs indicateurs économiques laissent à penser que l’économie américaine se porterait mieux. Retour à la croissance du PIB prévue pour le second semestre 2009, hausse de l’indice de confiance des consommateurs, hausse des indicateurs des industries manufacturières et des services… Toutes ces données pourraient laisser espérer une prochaine sortie de crise.

Pourtant, ces indicateurs encourageants ne doivent pas laisser place à un trop grand optimisme. En parcourant la presse américaine, plusieurs exemples soulignent que la récession produit encore ses effets outre-Atlantique. Dans son édition datée du 2 juillet 2009, le New York Times illustre dans deux articles distincts les conséquences concrètes de la crise actuelle.
Premier exemple parmi tant d’autres : faisant face à des déficits publics croissants, certains Etats ont décidé de supprimer les programmes d’été des écoles. Le quotidien cite l’exemple de la Brevard County School (située en Floride) qui a décidé d’intégralement supprimer son programme, délaissant ainsi près de 14 000 élèves qui devront rester chez eux lors de la période estivale. De son côté, le Secrétaire d’Etat chargé de l’Education, Arne Duncan, a pressé les Etats à faire usage des 100 milliards débloqués par le gouvernement pour laisser ouvertes les écoles durant l’été. Mais malgré cet appel, des Etats tels que la Floride ou la Californie ont ignoré les pressions du gouvernement fédéral. En effet, bien que ces 100 milliards soient exclusivement réservés au système éducatif, les recettes fiscales ont tellement fondues que les autorités locales ont été contraintes de réduire drastiquement le budget de certaines écoles. En dépit des résultats des études menées sur l’utilité de ces programmes estivaux, de nombreux Etats ont souhaité utiliser l’argent fédéral à d’autres fins. Pour le moment, le Département de l’Education ignore le nombre exact de programme d’été annulés par les 15 000 écoles des districts que comptent les Etats-Unis. Les écoles situées autour des grandes agglomérations devraient néanmoins conserver leurs programmes. Durant les « summer program », les élèves pratiquent toutes sortes d’activité : révisions en mathématiques, cours de lecture, sciences et vie de la terre, jardinage, yoga…
Second exemple n’ayant aucun rapport avec le précédent : de nombreuses municipalités ont décidé d’annuler leurs feux d’artifice lors des festivités de la fête nationale du 4 juillet. Véritable institution aux Etats-Unis, les feux d’artifice et fêtes célébrant le « Fourth of July » sont l’occasion pour les américains de mettre en avant leur patriotisme. Pourtant en cette année de récession, l’heure n’est plus à la fête pour un bon nombre de communes américaines. Les autorités locales ont en effet décidé de supprimer leurs feux d’artifices de manière à ne pas licencier d’employés municipaux…
Ces deux exemples illustrent que la crise n’est pas encore terminée…