Regard sur les Etats-Unis

dimanche 30 août 2009

L’Amérique que l’on aimait

Les funérailles de Ted Kennedy ont été organisées, ce samedi, au cimetière national d’Arlington près de Washington. Il a été inhumé aux côtés de ses deux frères John et Robert.

Peu de temps auparavant, les services funèbres ont été célébrés à Boston. Au cours de la cérémonie à la basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours, le Président Barack Obama a rendu un vibrant hommage au sénateur démocrate au cours de son oraison funèbre. Il a notamment précisé qu’il considérait « Ted Kennedy comme le plus grand législateur de notre temps ». Les anciens présidents George W. Bush, Bill Clinton et Jimmy Carter étaient présents lors de cet hommage.
Tout au long de la journée, des milliers de personnes se sont réunies autour du cortège et de la basilique.
Ted Kennedy était le dernier des neufs enfants du banquier Joseph Kennedy Senior et de son épouse Rose. Décédé à l’âge de 77 ans d’une tumeur au cerveau, Ted a vécu toutes les tragédies du clan Kennedy (dont les assassinats de ses deux frères). Surnommé le « lion du Sénat » en raison de sa détermination dans ses combats politiques, Ted Kennedy était situé très à gauche de l’échiquier politique américain. Pourtant, en dépit, de ses opinions politiques, le sénateur démocrate était un rassembleur au delà des lignes partisanes.
Fervent partisan du Président Obama, il l’avait soutenu dès janvier 2008 lors des primaires face à Hillary Clinton. Il fut également l’un des plus grands défenseurs des droits civiques, de la réforme de l’immigration et de la couverture maladie universelle.
Barack Obama perd donc un précieux appui au Congrès pour faire passer sa réforme du système de santé. Pleinement conscient des prochaines difficultés qui l'attendent, l’actuel Président n’a pourtant pas profité de la cérémonie pour tenter de rallier l’opinion publique à son projet.
Les nombreux invités ont préféré afficher une certaine forme d’union sacrée que les américains apprécient lors des moments graves…

mardi 11 août 2009

Obama, la fin de l’Etat de grâce ?

Les récentes déconvenues subies par le président américain ces dernières semaines auraient-elles entachées sa popularité ? Si l’on en croit les sondages réalisés par les principaux médias américains, il semblerait que ce soit le cas. La raison de ce renversement de situation : les difficultés rencontrées par le Président pour faire passer sa réforme du système de santé avant la période de vacances parlementaire (la rentrée aura lieu au mois de septembre).
En effet, période de récession économique oblige, les partisans de la réforme du système de santé ont les plus grandes difficultés à lutter contre les réticences d’une partie de la population américaine. Si les républicains n’ont jamais caché leur hostilité à l’égard du projet de l’administration Obama, de nombreux parlementaires démocrates critiquent également la future réforme. La tâche s’annonce donc rude pour ses partisans. Selon les résultats de certaines études d’opinion, près de 80% des américains seraient satisfaits de leur couverture santé. Surfant sur ces chiffres, les républicains font valoir que le plan proposé par les démocrates reviendrait à réduire leur assurance médicale. Pour lutter contre ses détracteurs, l’administration vient de lancer un nouveau site internet destiné à contrer toutes les nouvelles rumeurs à propos du projet (un site directement inspiré du site créé lors de sa campagne pour l’élection présidentielle « Fight the Smears").
Reste à savoir si les parlementaires partisans du projet de réforme sauront résister à l’intense lobbying exercé par les compagnies d’assurance privées ? En effet, comme c’est généralement le cas aux Etats-Unis, politique et argent font bon ménage. Les lobbyistes travaillant pour le secteur privé de l’assurance santé auraient d’ores et déjà donné près de 12 millions de dollars aux parlementaires négociant actuellement l’orientation de la réforme. Cette somme serait destinée à financer leur prochaine campagne électorale.
Mais Obama fait également face à la controverse autour de l’efficacité de son plan de relance. Avec un taux de chômage de 9.4% (record depuis plus de 25 ans), les Etats-Unis sont encore loin d’en avoir terminé avec la crise économique et financière. Les américains commencent progressivement à douter des effets réels du plan et s’inquiètent également de l’explosion de la dette publique. Depuis leur accession au pouvoir, les démocrates ont ainsi débloqué quelques 787 milliards de dollars pour relancer l’économie du pays.
Selon de récents sondages, la côte de popularité du Président serait descendue à 55% d’opinion favorable, soit son plus bas niveau depuis son investiture au mois de janvier. Pourtant, Barack Obama sait qu’il dispose toujours de solides soutiens et qu’une majorité de la population américaine est toujours derrière lui. En effet, malgré leurs attaques de plus en plus dures à l’égard de la politique menée par l’administration démocrate, la côte de popularité des républicains ne parvient pas à se redresser.
L’agenda parlementaire de la rentrée promet donc d’être chargé. En entamant leur session de 3 mois ½, les parlementaires travailleront sur la réforme du système de santé, le problème du changement climatique, l’augmentation des dépenses publiques et le durcissement de la législation financière.
Pour en savoir plus :
- le site internet relatif à la réforme du système de santé lancé par l’administration Obama pour contrer les rumeurs de ses opposants : http://www.whitehouse.gov/realitycheck/