Lewis Libby, ancien directeur de cabinet du vice-président Dick Cheney, a été condamné mardi dernier pour avoir menti à la justice à propos de l'affaire Valerie Plame.
L'affaire "Valerie Plame" :
En 2002, Joseph Wilson enquête au Niger afin de prouver si le régime de Saddam Hussein a tenté d'acheter de l'uranium. Après son enquête, le résultat est sans appel : rien ne permet d'étayer ce soupçon. Pourtant lors du discours sur l'état de l'Union en janvier 2003 le président George W. Bush affirmera le contraire, afin de justifier son intention d'envahir l'Irak.
En juillet 2003, un éditorialiste du New York Times révèle que Joseph Wilson est marié à un agent de la CIA : Valerie Plame. Ce type de comportement est constitutif d'un crime fédéral et le procureur Patrick Fitzgerald est aussitôt nommé afin de débusquer les auteurs de ce délit.
Deux sources ont pu être identifiées : Karl Rove, l'un des principaux conseillers du président (qui sera par la suite officiellement blanchi) et Richard Armitage, ancien secrétaire d'Etat. Mais le procureur a ce mardi affirmé qu'ils ne seraient pas condamnés pour avoir révélé le nom.
Le seul inculpé est Lewis Libby (conseiller de la Maison-Blanche) pour avoir menti lors de l'enquête : il avait notamment plaidé non-coupable et avait commis de faux témoignages. Il avait affirmé avoir appris le nom de l'agent de la CIA en juillet 2003, alors que certains témoins affirment en avoir discuté avec lui un mois avant.
Le chef d'accusation le plus grave a été reconnu contre lui : celui d'obstruction à l'enquête. Il encourt jusqu'à 25 ans de prison (la peine devrait être prononcée le 5 juin).
Les conséquences politiques :
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre côté démocrate : le sénateur Obama a évoqué un "épisode honteux" et la présidente de la Chambre des Représentants (Nancy Pelosi) a parlé "d'un manque flagrant de considération dans la gestion des informations sensibles relatives à la sécurité nationale de la part de l'administration Bush et d'une inclinaison à la calomnie contre les détracteurs de la guerre en Irak".
Les républicains préfèrent se taire depuis l'énoncé du verdict. Le président a simplement fait part de sa "tristesse". Ce scandale tombe au plus mal pour l'administration Bush, de plus en plus critiquée à propos de la guerre en Irak ; car elle met en évidence que les armes de destruction massives irakiennes n'ont jamais pu être trouvées. Néanmoins elles avaient été utilisées comme justificatif lors du déclenchement de la guerre en Irak.
Mais la question qui reste en suspend, est de savoir si M. Libby était la personne à condamner en premier, et si d'autres condamnations tomberont pour la même affaire ? Les avocats de la défense ont affirmé à ce propos que des actions en justice devraient être menées contre M. Dick Cheney, M. Rove et M. Armitage. Affaire à suivre...
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