Regard sur les Etats-Unis

vendredi 7 septembre 2007

La déchéance des "Neocons"

Le président Bush et Alberto Gonzales
La période estivale a été fatale à plusieurs personnalités influentes de l’administration Bush. Le premier coup de théâtre a eu lieu le 13 août 2007. Ce jour là, Karl Rove, le principal conseiller politique de Georges W. Bush a annoncé sa démission dans le quotidien conservateur « The Wall Street Journal ». Surnommé « Bush Brain » (le cerveau de Bush), Karl Rove fut l’un des néoconservateurs les plus influents durant les deux mandats du président Bush. Suite à la victoire du camp démocrate au Congrès, l’échec de la réforme de l’immigration et l’enlisement des Etats-Unis en Irak, il était devenu particulièrement difficile à Karl Rove de continuer à exercer ses fonctions plus longtemps. Néanmoins, sa démission fait suite à son implication dans deux scandales politiques particulièrement médiatisés : l’affaire de la révélation de l’identité de l’agent de la CIA Valerie Plame et celui du limogeage des 9 procureurs fédéraux jugés trop proche des démocrates.
Ce dernier scandale a connu un nouveau rebondissement le 27 août 2007, jour de l’annonce de la démission du ministre de la justice Alberto Gonzales. L’éviction des procureurs ainsi que son implication supposée dans un programme d’écoutes illégales auront eu raison de son parcours exemplaire au sein de l’administration américaine. Nommé Attorney General au début du second mandat présidentiel de Georges W. Bush, Gonzales fut le principal conseiller juridique du président dès 2001.
Ces deux personnalités très proches du président illustrent de manière éloquente la déchéance des néoconservateurs. 2007 est décidemment une année noire pour ce courant de pensée politique qui fut la principale influence de l’administration Bush. Ces deux dernières démissions suivent de très prêt celle de l’ex-président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz accusé de népotisme (suite au scandale des augmentations de salaires démesurées accordées à sa maitresse).
Le Président semble donc de plus en plus seul à la fin de son mandat. Comme si ces scandales ne suffisaient pas, le sénateur républicain de l’Idaho, Larry Craig, vient d’annoncer sa démission à la suite d’une affaire de mœurs. Pourtant cette fois-ci, le Parti républicain avait pris ses distances avec le sénateur avant que l’affaire de prenne une plus grande ampleur. Preuve que pour une fois, certaines leçons ont été tirées.
Une chose est sûre, les candidats républicains à la présidentielle devront prendre leur distance avec la politique actuelle de Washington, sans quoi, une victoire du camp démocrate semble inévitable.

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