Regard sur les Etats-Unis

samedi 12 septembre 2009

Le nouvel activisme américain


Avez-vous déjà entendu parler des Yes Men ? Ces deux activistes altermondialistes américains ont décidé de choisir une méthode plutôt originale pour faire parler des causes qu’ils défendent : l’humour par l’absurde. Particulièrement inspirés, les deux compères (Jacques Servin et Igor Vamos) n’en finissent plus de faire trembler les grandes multinationales et les hommes politiques occidentaux.
Leur cible favorite : l’Organisation Mondiale du Commerce. Grâce à leurs interventions filmées, les Yes Men souhaitent souligner l’absurdité des décisions prises par les « grands » de ce monde. Un exemple de leurs actions : lors d’une conférence organisée en Finlande, ils se sont fait passer pour des intervenants. En pleine conférence, ils expliquent aux participants que l’Esclavage est de toute manière une pratique dépassée car cela coûte beaucoup plus cher que des délocalisations. Malgré ces propos particulièrement choquants, aucun des participants ne trouve rien à redire à leur présentation. Ils décident donc de passer un stade supérieur en présentant aux membres de la conférence un outil bien particulier : un phallus doré censé servir pour le contrôle total des esclaves. Malgré quelques rires dans l’assistance, les deux activistes ne sont pas découverts !

Mais les Yes Men ne s’attaquent pas qu’aux institutions planétaires. Ils s’intéressent également aux conséquences excessives de la mondialisation et du libéralisme. Pour cela, ils n’hésitent pas à s’attaquer à certaines multinationales. Dow Chemicals et ExxonMobil en ont fait les frais. A l’occasion du vingtième anniversaire de la catastrophe chimique de Bhopal (ayant causé la mort et l’invalidité de dizaines de milliers de personnes), l’un des Yes Men parvient à se faire passer pour le porte-parole de l’entreprise et annonce en direct sur la chaine BBC World que Dow Chemicals s’engageait à dépenser plus de 12 milliards de dollars en frais médicaux pour aider les victimes de la catastrophe et nettoyer le site dévasté. Dow Chemicals a dû être obligé de démentir l’information : l’effet fut encore plus dévastateur pour l’image de l’entreprise.

Autres cibles des Yes Men : les hommes politiques. En novembre 2008, les deux activistes parviennent à imprimer près d’un million de faux exemplaires du New York Times indiquant que la guerre en Irak est désormais finie. Plusieurs hommes politiques français se sont également fait piéger grâce à leurs impostures. C’est notamment le cas de Patrick Balkany, Claude Bartolone et Jean-Marie Cavada.
Pour en savoir plus sur leurs impostures, vous pouvez visiter leur site internet. Mais leurs vidéos ont également été rassemblées dans un documentaire disponible à la vente. Notez enfin que la chaine de télévision franco-allemande Arte diffusera leurs « exploits » ce mardi à 20h45.

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