Cette semaine, pour la suite de notre série consacrée aux enjeux de la campagne présidentielle américaine, j’ai choisi un thème particulièrement au cœur de l’actualité : la protection sociale. Sur ce thème, les discordances vont bon train entre les différents candidats à l’élection. Certains se demandent comment réformer le système de santé américain, d’autres estiment qu’il n’est pas nécessaire de le faire. Du côté des démocrates, l’ensemble des candidats est opposé au système actuel instauré et soutenu par le président Bush et qui consiste à considérer la protection sociale comme une question strictement privée : l’Etat ne doit pas garantir (mis à part quelques exceptions) une quelconque protection sociale aux travailleurs. Ceux-ci doivent s’assurer et cotiser auprès de compagnies d’assurances privées. Du côté des républicains, les candidats ne sont pas tous sur la même longueur d’onde. Le mormon Mitt Romney semble le plus ouvert sur ce sujet, et propose la création d’un groupe de travail sur la réforme du système de protection sociale. Beaucoup plus conservateur, John McCain, est en faveur du maintien du système actuel et s’aligne sur la position de l’administration Bush. Rudolph Giuliani se situe entre les deux candidats : il soutien le principe de la protection sociale privée à condition qu’elle ne se fasse pas au détriment de certains bénéfices garantis. En effet, les Etats-Unis ne proposent pas de couverture médicale universelle. L’Etat Fédéral protège les personnes âgées (ayant plus de 65 ans) par le biais du programme Medicare ainsi que les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté grâce au programme Medicaid. Ces deux programmes peuvent être assimilables, dans une certaine mesure, à une forme de protection sociale universelle. Mais dans la réalité, les plus pauvres vont se faire soigner dans les hôpitaux publics américains et attendent souvent de longues heures avant d’être soignés ; les médecins libéraux étant très mal remboursés des actes médicaux pratiqués sur les plus déshérités. Pour la grande majorité de la population américaine qui ne peut pas bénéficier de l’un de ces deux programmes, la démarche est totalement différente. Ces personnes doivent se faire assurer auprès de compagnies d’assurances privées. En pratique, cette couverture sociale est prise en charge par votre employeur. Bien entendu, il n’existe aucune uniformisation en la matière. Les plus grosses entreprises offrent une couverture maladie bien plus intéressante que les petites sociétés. Mais certaines entreprises sont tellement petites qu’elles ne peuvent offrir de protection sociale à leurs employés. Dans ce dernier cas, ces salariés sont non-assurés et ne disposent d’aucune couverture. La protection sociale est un enjeu fondamental de la campagne. En d’autres termes, le programme Medicare sera-t-il étendu à l’ensemble de la population américaine ? Les prochains mois risquent d’être cruciaux car chacun des candidats devra se positionner sur cette question. Mais l’un d’entre eux osera t’il s’attaquer au puissant lobby des compagnies d’assurances privées ?
lundi 24 septembre 2007
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