Regard sur les Etats-Unis

mardi 2 juin 2009

General Motors : la chute d’un géant


La nouvelle était attendue, mais le choc n’en est pas moins rude. Le premier constructeur automobile américain, General Motors, a déposé le bilan ce lundi. Même si un dépôt de bilan ne signifie pas une liquidation judiciaire, le choc de la faillite de l’industriel aux Etats-Unis demeure considérable.

Il s’agit de la troisième plus grande faillite de toute l’histoire américaine, derrière celle de la banque d’affaire Lehman Brothers en septembre 2009 et de l’opérateur Worldcom en 2002. Il s’agit néanmoins de la plus grosse faillite de l’histoire industrielle américaine. Le constructeur automobile s’est placé sous la protection du chapitre 11. L’administration Obama espère que la période de restructuration du groupe ne dépasse pas les 90 jours.
A la suite de ce dépôt de bilan, quels sont les nouveaux actionnaires de General Motors ? Le Trésor américain prendra 60% de participation, suivi par le fond de couverture santé de l’United Auto Workers (UAW) pour 17,5%, les créanciers obligataires avec 10% ainsi que le gouvernement Canadien associé à la province d’Ontario (12%).  L’administration Obama a également décidé d’accorder 30 milliards d’aides supplémentaires au constructeur pour se réorganiser. Cette somme vient s’ajouter aux 20 milliards de prêts déjà accordés par le gouvernement à General Motors.  Ces 30 milliards proviennent du fond de sauvetage du secteur financier (doté de quelques 700 milliards de dollars) adopté l’automne dernier par l’administration Bush.
Cette période de répit évaluée entre 2 et 3 mois devrait permettre à l’entreprise de se restructurer. Néanmoins, pour assainir ses comptes et envisager une reprise viable, General Motors devra céder de nombreux actifs. C’est le cas notamment de certaines marques mythiques telles que Pontiac, Hummer ou encore Saturn. A l’issue de la procédure, seules 4 marques devraient subsister à l’intérieur du groupe : Chevrolet, GMC, Cadillac et Buick.
En ce qui concerne les licenciements, General Motors devrait se séparer de près d’un tiers de ses effectifs (soit 28 000 salariés) et d’environ quatorze usines. Son réseau de distribution et de concessions devrait considérablement être réduit.
Du côté de Detroit, berceau historique de l’histoire de l’automobile américaine, la presse parle de véritable « choc social ». Etroitement liée à l’activité des trois principaux constructeurs, la ville et l’Etat tout entier du Michigan connaissent déjà le plus fort taux de chômage de tout le pays. La nouvelle de la faillite de General Motors ne devrait pas arranger la situation…
Pour en savoir plus :
- notre article sur la procédure du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

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