Le comité des grâces de l’Etat de Géorgie vient d’annoncer hier soir, un sursis de 90 jours pour l’un des condamnés à mort les plus controversé des Etats-Unis. Les faits : En août 1989, un SDF se sentant menacé par des jeunes appelle à l’aide sur le parking d’un Fast Food, en Géorgie. Un policier vient à son secours et s’interpose. Deux coups de feu éclatent et touchent mortellement le policier. Le lendemain, un homme dénonce Troy Davis comme l’auteur du crime. Interpellé, M. Davis explique qu’il se trouvait cette nuit là sur les lieux du crime mais nie toute implication dans cette affaire. L’arme ne sera jamais retrouvée. Troy est alors arrêté sur la base de 9 témoignages concordants. Plusieurs années après, 7 des 9 témoins se rétractent et expliquent qu’ils ont subi des pressions de la part de la police. L’un d’entre eux, celui qui l’avait dénoncé, continue d’affirmer la culpabilité de M. Davis. Pourtant, 1 des témoins affirme l’avoir vu tirer sur les forces de l’ordre et 3 autres expliquent qu’il a pour habitude de se vanter de ce crime. Condamné à mort en 1991, Troy Davis attend depuis 17 ans dans le couloir de la mort. A aucun moment de la procédure, les juges ont tenu compte de la rétractation de la quasi-totalité des témoins l’ayant inculpé. Les avocats de l’accusé avaient fait appel devant la Cour suprême fédérale qui avait refusé d’intervenir. L’exécution devait avoir lieu ce mardi, mais le comité des grâce a décidé d’examiner les nouveaux éléments fournis par la défense. Quelles sont les chances de voir gracier Troy Davis ? Ses chances sont extrêmement minces pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il s’agit d’un meurtre d’un officier de police. Dans ces affaires particulièrement délicates, la police souhaite souvent procéder le plus rapidement possible et faire avancer l’enquête pour soulager la famille de la victime. De plus, Troy Davis est un afro-américain sans ressources suffisantes pour se payer de bons avocats. Même s’il est soutenu par des nombreuses associations contre la peine de mort, l’Eglise et le Conseil de l’Europe, le cas de M. Davis n’est pas évident. Pour autant, il est utile de souligner que l’Etat de Géorgie n’est pas un des Etats qui exécute le plus. Il existe donc une possibilité que Troy soit gracié. Cependant cette possibilité semble minime. Plus probable en revanche est la réouverture du procès afin de prendre en compte les nouveaux éléments. Il s’agirait toutefois d’une procédure exceptionnelle très rarement utilisée. Mais le cas de Troy Davis commence à intéresser les médias nationaux. La pression médiatique pourrait s’accentuer dans les prochains jours, afin d’éviter qu’une personne soit exécutée sans véritable débat contradictoire... Pour en savoir plus : - Le site de Troy Davis : http://www.troyanthonydavis.org/ - La page consacrée à Troy sur le site d’Amnesty International : http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/agir/campagnes/peine_de_mort/agir/troy_davis
mercredi 18 juillet 2007
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3 commentaires:
C'est toujours la meme histoire: dans la societe americaine il est trop facile d'accuser un noir plutot qu'un blanc. Vive la justice... a 2 centimes.
voila l'adresse d'une petition en ligne pour inciter le Parol Board a commuter la peine de mort de Troy Davis http://www.thepetitionsite.com/takeaction/153402169
et il y a des infos supplementaires sur mon blog
http://troyanthonydavis.blogspot.com/
Je considère que Troy Davis ne mérite pas la peine de mort car c'est un traitement injuste et inhumain et qui ne respecte pas la dignité humaine conformment à la déclaration des droits de l'homme.
Colette Julian. Membre d'Amnesty International groupe 146. France.
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