Regard sur les Etats-Unis

samedi 31 janvier 2009

Une autre Amérique ?

Depuis l’élection présidentielle du 4 novembre dernier, il semble qu’une tendance littéraire et artistique soit entrain d’émerger : celle de la reconnaissance de la multiplicité des facettes de l’Amérique. Durant les deux mandats de George W. Bush, la diversité des Etats-Unis avait quelque peu été occultée aux yeux de la communauté internationale. Au-delà des nombreux préjugés, dont certains ne sont pas dénués de fondement, les Etats-Unis ont souvent fait l’objet de critiques dont certaines largement exagérées.
Une nouvelle collection éditée par Arte Vidéo cherche justement à souligner la pluralité de l’Amérique. Au travers de trois documentaires rarement diffusés à la télévision, on (re)découvre que les Etats-Unis sont plus divers qu’ils n’y paraissent. Le premier coffret sur les Black Panthers (incluant deux films : « American Revolution 2 » et « The Murder of Fred Hampton ») retrace une partie de l’histoire du mouvement en réalisant notamment le portrait d’un de ses leaders les plus charismatique. Le second nous offre une vision inédite de la politique américaine durant les années 60 (le coffret inclus deux documentaires : « Primary » et « Crisis »). Enfin le film « Abigail Lesley is back in town » illustre, à sa manière, les dérives du puritanisme et la naissance d’une Amérique rebelle.
Parallèlement à cette collection de dvd, certains chercheurs ont décidé de publier des ouvrages pour tenter de combattre certains préjugés. C’est le cas notamment de Pascal Boniface et de Charlotte Lepri (respectivement directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques et chercheur dans la même organisation) qui, au travers d’un ouvrage particulièrement accessible, expliquent les différents clichés circulant autour des Etats-Unis (50 idées reçues sur les Etats-Unis édité chez Hachette Littératures). En ayant sélectionné 50 préjugés, ils tentent de décrypter leur origine puis de rectifier leurs inexactitudes.
L’Amérique plurielle serait-elle entrain d’être redécouverte ?

jeudi 29 janvier 2009

Première semaine de présidence Obama : un changement politique radical

Le moins que l’on puisse dire après seulement une semaine de présidence Obama, c’est que la politique de la nouvelle administration tranche radicalement avec celle de la précédente. En seulement quelques jours, le nouveau chef de l’Etat est parvenu à marquer une véritable rupture avec son prédécesseur.
Première constatation : malgré une crise financière mondiale qu’il devra impérativement gérer, Barack Obama n’a pas l’intention de délaisser les dossiers internationaux les plus urgents. En choisissant de donner son premier coup de fil à Mahmoud Abbas, celui-ci a tenu à marquer sa différence d’approche avec celle de l’administration Bush. Autre symbole attaqué : celui de la prison de Guantanamo. En annonçant sa fermeture, le président Obama a souhaité envoyer un signe fort à l’ensemble de la communauté internationale.
Mais le nouveau président s’est également attaché à changer les habitudes de ses proches collaborateurs. En imposant le gel des salaires des hauts fonctionnaires et en soulignant que des règles strictes de transparence seraient adoptées, il a, une fois encore, tenu à marquer sa rupture avec l’ère de George W. Bush. Désormais, les lobbyistes seront également davantage contrôlés.
En ce qui concerne les questions économiques, la Chambre des représentants vient d’approuver, ce mercredi, le plan de relance américain de 825 milliards de dollars. Reste désormais à le voir adopter par les sénateurs. Selon toutes vraisemblances, ce plan devrait être appliqué dès la mi-février.

mardi 27 janvier 2009

Focus sur le Ku Klux Klan, est-il encore actif ?

Avant d’étudier si le Ku Klux Klan est encore actif, rappelons succinctement l’origine de l’organisation. Celle-ci est née le 24 décembre 1865 à la suite de la guerre de sécession américaine. L’association a été fondée dans le Tennessee d’un accord entre 6 généraux sudistes. Dès l’origine, les fondateurs du Ku Klux Klan prônent la supériorité des blancs sur les noirs.
Mais c’est à partir de 1867 que le groupe se structure en une véritable organisation dotée d’une constitution. Nathan Bedford Forrest sera le premier dirigeant du clan. A peine deux ans plus tard, M. Forrest devra dissoudre le clan en raison des exactions commises à l’égard de la population afro-américaine. Quelques années plus tard, des milliers de membres du clan seront arrêtés par les autorités.
Ce n’est qu’en 1906 que William J. Simmons fera renaitre le clan. Cette deuxième version de l’organisation est légèrement différente à la première. Bien que ses nouveaux membres militent toujours en faveur de la suprématie de la « race blanche », le nouveau Ku Klux Klan cherche à rassembler plus largement tous les américains anti-progressistes et plus particulièrement opposés au communisme, socialisme, féminisme, catholicisme… C’est à ce moment là que le groupe atteint son plus grand nombre d’adhérents. Selon certaines estimations, près de 6 millions d’américains en 1924 sont membres du clan. Malgré la reconnaissance officielle de l’organisation, les violences à l’égard des immigrants et des catholiques se poursuivent. Pourtant en 1944, le Ku Klux Klan est mis en liquidation judiciaire en raison d’une fraude fiscale.
Depuis cette date, le Ku Klux Klan n’est jamais parvenu à se réunifier. Mais en dépit de sa disparition en tant qu’organisation nationale, de nombreux petits groupuscules subsistent encore aujourd’hui. Selon les toutes dernières estimations, les membres de groupes faisant référence au Ku Klux Klan ne seraient plus que quelques milliers (environ 6 000 membres). Pourtant, loin de s’être pacifié, le mouvement s’est au contraire radicalisé. Sur les 179 sections encore répertoriées se réclamant du Ku Klux Klan, un grand nombre d’entre elles se sont affiliées à des mouvements nazis et racistes.
Cette dispersion des groupes cause actuellement des difficultés aux autorités pour estimer de manière précise le nombre de leurs membres. Il devient également plus compliqué de les infiltrer. Néanmoins, selon plusieurs analystes, le nombre de membres augmenterait lentement mais régulièrement. Surfant sur les craintes de nombreux américains (immigration clandestine, légalisation du mariage homosexuel…), les différents groupuscules parviennent à subsister et à se renforcer. Certains de ces groupes disposent même d’un site internet officiel. C’est le cas des Knights of the Ku Klux Klan, considéré comme l’un des groupes les plus importants aux Etats-Unis. La constitution américaine garantie une liberté totale d’expression, y compris pour les groupes d’extrême droite. Mais le gouvernement n’est pas insensible à cette recrudescence de groupes se réclamant du clan. Chaque Etat fédéré a créé des commissions d’étude et de surveillance des mouvements racistes.
Reste à savoir si ces chiffres évolueront dans les prochaines années… En attendant, contrairement à ce que certains auraient pu prétendre, le clan est toujours actif.
Le KKK en chiffres :
Nombre maximal de membres du 1er Ku Klux Klan : 550 000
Nombre maximal de membres du 2nd Ku Klux Klan : 4 000 000
Nombre actuel de membres estimé : 6 000
La chronologie du Ku Klux Klan :
24 décembre 1865 : Fondation du Ku Klux Klan par 6 officiers sudistes
1869 : Dissolution du Ku Klux Klan
25 novembre 1915 : Renaissance du Ku Klux Klan à Stone Mountain sous l’égide de William Joseph Simmons.
1944 : Liquidation judiciaire de l’organisation

jeudi 22 janvier 2009

Premier symbole de la présidence Obama : la fermeture de la prison de Guantanamo

A peine investi, le nouveau président a décidé de s’attaquer à l’un des symboles les plus forts de l’administration Bush : la prison de Guantanamo. Après avoir annoncé le gel des procédures en cours pour une durée de 120 jours, Barack Obama vient d’ordonner la fermeture du centre de détention. Celle-ci devra être effectuée dans un délai d’un an.
Reste désormais à savoir ce qu’il adviendra des détenus de la prison Cubaine ? Tous sont désormais sous la protection de la Convention de Genève. Mais pour le moment aucune précision n’a été donnée concernant la poursuite de leur jugement devant une cour de justice américaine. Les associations de défense des droits de l’homme et les avocats de la défense plaident en faveur des cours fédérales ou martiales. De nouveaux éléments pourraient être apportés dans les prochains jours.

mercredi 21 janvier 2009

L’investiture d’Obama célébrée dans le monde entier

A l’occasion de la cérémonie d’investiture de Barack Obama, Regard sur les Etats-Unis était présent auprès de la communauté américaine réunie à l’Hôtel de Ville de Paris. Plusieurs écrans géants ont permis aux nombreuses personnes présentes, d’assister à la retransmission de cet évènement historique. Dans une ambiance conviviale, les expatriés américains ont vibré au rythme du déroulement de l’investiture.
Quelques minutes avant la prestation de serment de Barack Obama, M. Craig Stapleton, l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris, a tenu à faire ses adieux. Insistant sur le fait que l’investiture constituait le symbole de la « transmission pacifique du pouvoir », il a également souligné que le « moment était historique et magnifique ».
Le maire de Paris, M. Bertrand Delanoë a également tenu à rendre hommage à Barack Obama. Voici les images de son discours :

Le discours d'investiture de Barack Obama en Français

Voici l'intégralité du discours d'investiture de Barack Obama : (Traduction assurée par l'AFP)

"Chers compatriotes
Je suis ici devant vous aujourd'hui empli d'un sentiment d'humilité face à la tâche qui nous attend, reconnaissant pour la confiance que vous m'avez témoignée et conscient des sacrifices consentis par nos ancêtres.
Je remercie le président Bush pour ses services rendus à la nation ainsi que pour la générosité et la coopération dont il a fait preuve tout au long de cette passation de pouvoirs.
Quarante-quatre Américains ont maintenant prêté le serment présidentiel. Ils l'ont fait alors que gonflait la houle de la prospérité sur les eaux calmes de la paix. Mais il arrive de temps à autre que ce serment soit prononcé alors que s'accumulent les nuages et que gronde la tempête.
Dans ces moments, l'Amérique a gardé le cap, non seulement en raison de l'habileté ou de la vision de ses dirigeants, mais aussi parce que Nous le Peuple, sommes demeurés fidèles aux idéaux de nos ancêtres et à notre constitution.
Ainsi en a-t-il toujours été. Ainsi doit-il en être pour la présente génération d'Américains.
Nul n'ignore que nous sommes au beau milieu d'une crise. Notre nation est en guerre contre un vaste réseau de violence et de haine. Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l'irresponsabilité de certains, mais aussi de notre échec collectif à faire des choix difficiles et à préparer la nation à une nouvelle ère. Des gens ont perdu leur maison ou leur emploi, des entreprises ont dû fermer leurs portes. Notre système de santé coûte trop cher. Nos écoles laissent tomber trop d'enfants et chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l'énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.
Ce sont les signes de la crise en termes statistiques. Mais, si elle n'est pas aussi tangible, la perte de confiance dans tout le pays n'en est pas moins profonde, nourrie de la crainte tenace que le déclin de l'Amérique soit inévitable et que la prochaine génération doive diminuer ses ambitions.
Je vous dis aujourd'hui que les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Mais, sache le, Amérique, nous le relèverons.
En ce jour, nous sommes réunis car nous avons préféré l'espoir à la peur, la volonté d'agir en commun au conflit et à la discorde.
En ce jour nous proclamons la fin des doléances mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés qui ont pendant trop longtemps étouffé notre vie politique.
Nous demeurons une jeune nation. Mais pour reprendre les mots de la Bible, le temps est venu de se défaire des enfantillages. Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération: la promesse de Dieu que nous sommes tous égaux, tous libres et que nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur.
Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n'est jamais donnée mais se mérite. Dans notre périple nous n'avons jamais emprunté de raccourcis et ne nous sommes jamais contentés de peu. Cela n'a jamais été un parcours pour les craintifs, ceux qui préfèrent les loisirs au travail ou ne recherchent que la richesse ou la célébrité.
Au contraire, ce sont plutôt ceux qui ont pris des risques, qui ont agi et réalisé des choses - certains connus, mais le plus souvent des hommes et des femmes anonymes - qui nous ont permis de gravir le long et rude chemin vers la prospérité et la liberté.
Pour nous, ils ont rassemblé leurs maigres possessions et traversé des océans en quête d'une vie nouvelle.
Pour nous, ils ont trimé dans des ateliers de misère et colonisé l'Ouest. Ils ont connu la morsure du fouet et la dureté du labeur de la terre.Pour nous, ils se sont battus et sont morts dans des lieux comme Concord et Gettysburg, en Normandie ou à Khe-Sanh (Vietnam, ndlr).
A maintes reprises ces hommes et ces femmes se sont battus, se sont sacrifiés, ont travaillé à s'en user les mains afin que nous puissions mener une vie meilleure. Ils voyaient en l'Amérique quelque chose de plus grand que la somme de leurs ambitions personnelles, que toutes les différences dues à la naissance, la richesse ou l'appartenance à une faction.
C'est la voie que nous poursuivons aujourd'hui. Nous demeurons la nation la plus prospère, la plus puissante de la Terre. Nos travailleurs ne sont pas moins productifs qu'au début de la crise. Nos esprits ne sont pas moins inventifs, nos biens et services pas moins demandés que la semaine dernière, le mois dernier ou l'an dernier. Nos capacités demeurent intactes. Mais il est bien fini le temps de l'immobilisme, de la protection d'intérêts étroits et du report des décisions désagréables.
A partir d'aujourd'hui, nous devons nous relever, nous épousseter et reprendre la tâche de la refondation de l'Amérique.Où que nous regardions, il y a du travail. L'état de l'économie réclame des gestes audacieux et rapides. Et nous agirons - non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d'une nouvelle croissance. Nous allons construire les routes et les ponts, les réseaux électriques et numériques qui alimentent notre commerce et nous unissent.
Nous redonnerons à la science la place qu'elle mérite et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité des soins de santé et diminuer leur coût. Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d'une ère nouvelle. Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons.
Cela dit, il y a des gens pour s'interroger sur l'ampleur de nos ambitions, et suggérer que notre système n'est pas capable de faire face à trop de grands projets à la fois. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli, ce que des hommes et des femmes libres peuvent réaliser quand l'imagination sert un objectif commun et que le courage s'allie à la nécessité.
Ce que les cyniques ne peuvent pas comprendre, c'est que le sol s'est dérobé sous leurs pieds et que les arguments politiques rancis auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps, ne valent plus rien. La question aujourd'hui n'est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s'il fonctionne - s'il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu'ils peuvent se permettre et à une retraite digne. Là où la réponse à cette question est oui, nous continuerons. Là où la réponse est non, nous mettrons un terme à des programmes. Et ceux d'entre nous qui gèrent les deniers publics seront tenus de dépenser avec sagesse, de changer les mauvaises habitudes, de gérer en pleine lumière - c'est seulement ainsi que nous pourrons restaurer l'indispensable confiance entre un peuple et son gouvernement.
La question n'est pas non plus de savoir si le marché est une force du bien ou du mal. Sa capacité à générer de la richesse et à étendre la liberté est sans égale. Mais cette crise nous a rappelé que sans surveillance, le marché peut devenir incontrôlable, et qu'une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis. Le succès de notre économie n'est pas uniquement fonction de la taille de notre produit intérieur brut. Il dépend aussi de l'étendue de notre prospérité, de notre capacité à donner une chance à ceux qui le veulent - non par charité mais parce que c'est la meilleure voie vers le bien commun.
En ce qui concerne notre défense à tous, nous rejettons l'idée qu'il faille faire un choix entre notre sécurité et nos idéaux. Nos Pères fondateurs, face à des périls que nous ne pouvons que difficilement imaginer, ont mis au point une charte pour assurer la prééminence de la loi et les droits de l'Homme, une charte prolongée par le sang de générations. Ces idéaux éclairent toujours le monde, et nous ne les abandonnerons pas par commodité.
A tous les peuples et les gouvernants qui nous regardent aujourd'hui, depuis les plus grandes capitales jusqu'au petit village où mon père est né (au Kenya, ndlr): sachez que l'Amérique est l'amie de chaque pays et de chaque homme, femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle dirigeant.
Rappelez-vous que les précédentes générations ont fait face au fascisme et au communisme pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions durables. Elles ont compris que notre puissance ne suffit pas à elle seule à nous protéger et qu'elle ne nous permet pas d'agir à notre guise. Au lieu de cela, elles ont compris que notre puissance croît lorsqu'on en use prudemment; que notre sécurité découle de la justesse de notre cause, la force de notre exemple et des qualités modératrices de l'humilité et de la retenue.
Nous sommes les gardiens de cet héritage. Une fois de plus guidés par ces principes, nous pouvons répondre à ces nouvelles menaces qui demandent un effort encore plus grand, une coopération et une compréhension plus grande entre les pays.
Nous allons commencer à laisser l'Irak à son peuple de façon responsable et forger une paix durement gagnée en Afghanistan. Avec de vieux amis et d'anciens ennemis, nous allons travailler inlassablement pour réduire la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète.
Nous n'allons pas nous excuser pour notre façon de vivre, ni hésiter à la défendre, et pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents, nous vous disons maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut pas être brisée; vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons.

Nous savons que notre héritage multiple est une force, pas une faiblesse. Nous sommes un pays de chrétiens et de musulmans, de juifs et d'hindous, et d'athées. Nous avons été formés par chaque langue et civilisation, venues de tous les coins de la Terre. Et parce que nous avons goûté à l'amertume d'une guerre de Sécession et de la ségrégation (raciale), et émergé de ce chapitre plus forts et plus unis, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que les vieilles haines vont un jour disparaître, que les frontières tribales vont se dissoudre, que pendant que le monde devient plus petit, notre humanité commune doit se révéler, et que les Etats-Unis doivent jouer leur rôle en donnant l'élan d'une nouvelle ère de paix.
Au monde musulman: nous voulons trouver une nouvelle approche, fondée sur l'intérêt et le respect mutuels. A ceux parmi les dirigeants du monde qui cherchent à semer la guerre, ou faire reposer la faute des maux de leur société sur l'Occident, sachez que vos peuples vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas détruire.
A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonant les opinions dissidentes, sachez que vous êtes du mauvais côté de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre étau.
Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l'eau potable coule, de nourrir les corps affamés et les esprits voraces.
Et à ces pays qui comme le nôtre bénéficient d'une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre d'être indifférents aux souffrances à l'extérieur de nos frontières, ni consommer les ressources planétaires sans nous soucier des conséquences. En effet, le monde a changé et nous devons évoluer avec lui.
Lorsque nous regardons le chemin à parcourir, nous nous rappelons avec une humble gratitude ces braves Américains qui, à cette heure précise, patrouillent dans des déserts reculés et des montagnes éloignées. Ils ont quelque chose à nous dire aujourd'hui, tout comme les héros qui reposent (au cimetière national) à Arlington nous murmurent à travers les âges.
Nous les honorons non seulement parce qu'ils sont les gardiens de notre liberté, mais parce qu'ils incarnent l'esprit de service, une disponibilité à trouver une signification dans quelque chose qui est plus grand qu'eux. Et à ce moment, ce moment qui définira une génération, c'est précisément leur esprit qui doit tous nous habiter.
Quoi qu'un gouvernement puisse et doive faire, c'est en définitive de la foi et la détermination des Américains que ce pays dépend. C'est la bonté d'accueillir un inconnu lorsque cèdent les digues, le désintéressement d'ouvriers qui préfèrent travailler moins que de voir un ami perdre son emploi, qui nous permet de traverser nos heures les plus sombres.
C'est le courage d'un pompier prêt à remonter une cage d'escalier enfumée, mais aussi la disponibilité d'un parent à nourrir un enfant, qui décide en définitive de notre destin.Les défis face à nous sont peut-être nouveaux. Les outils avec lesquels nous les affrontons sont peut-être nouveaux. Mais les valeurs dont notre succès dépend, le travail, l'honnêteté, le courage et le respect des règles, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, sont anciennes. Elles sont vraies. Elles ont été la force tranquille du progrès qui a sous-tendu notre histoire. Ce qui est requis, c'est un retour à ces vérités. Ce qui nous est demandé maintenant, c'est une nouvelle ère de responsabilité, une reconnaissance, de la part de chaque Américain, que nous avons des devoirs envers notre pays et le monde, des devoirs que nous n'acceptons pas à contrecoeur mais saisissons avec joie, avec la certitude qu'il n'y a rien de plus satisfaisant pour l'esprit et qui définisse notre caractère, que de nous donner tout entier à une tâche difficile.
C'est le prix, et la promesse, de la citoyenneté.
C'est la source de notre confiance, savoir que Dieu nous appelle pour forger un destin incertain.
C'est la signification de notre liberté et de notre credo, c'est la raison pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants de toutes les races et de toutes les croyances peuvent se réjouir ensemble sur cette magnifique esplanade, et pour laquelle un homme dont le père, il y a moins de 60 ans, n'aurait peut-être pas pu être servi dans un restaurant de quartier, peut maintenant se tenir devant vous pour prêter le serment le plus sacré.
Donc marquons ce jour du souvenir, de ce que nous sommes et de la distance que nous avons parcourue. Aux temps de la naissance des Etats-Unis, dans les mois les plus froids, un petit groupe de patriotes s'est blotti autour de feux de camp mourants, au bord d'une rivière glacée. La capitale fut abandonnée. L'ennemi progressait. La neige était tachée de sang. Au moment où l'issue de notre révolution était la plus incertaine, le père de notre nation (George Washington, nldr) a donné l'ordre que ces mots soits lus:
"Qu'il soit dit au monde du futur, qu'au milieu de l'hiver, quand seul l'espoir et la vertu pouvaient survivre, que la ville et le pays, face à un danger commun, (y) ont répondu".
O Etats-Unis. Face à nos dangers communs, dans cet hiver de difficultés, rappelons-nous ces mots éternels. Avec espoir et courage, bravons une fois de plus les courants glacés, et supportons les tempêtes qui peuvent arriver. Qu'il soit dit aux enfants de nos enfants que lorsque nous avons été mis à l'épreuve, nous avons refusé de voir ce parcours s'arrêter, nous n'avons pas tourné le dos ni faibli. Et avec les yeux fixés sur l'horizon et la grâce de Dieu, nous avons continué à porter ce formidable cadeau de la liberté et l'avons donné aux générations futures."

Les prestations de serment de Joe Biden et de Barack Obama

Voici les images des deux prestations de serment de la cérémonie d’investiture : celle du vice-président Joe Biden et du président Barack Obama :


Plus de 2 millions de personnes réunies sur le Mall pour célébrer Obama

Dès les premières heures de la matinée, de nombreux Américains se sont réunis sur le Mall pour assister à la cérémonie d’investiture de Barack Obama. Même si la plupart des analystes politiques s’attendaient à une affluence record, force est de constater que le 44ème président des Etats-Unis a rassemblé une foule gigantesque. Selon les premières estimations, le chiffre des deux millions de spectateurs aurait été atteint. Preuve s’il en était de l’incroyable attrait de la population pour l’ex-sénateur de l’Illinois. Un évènement tout simplement historique…

mardi 20 janvier 2009

L'intégralité du discours d'investiture de Barack Obama

Vous avez manqué le discours d'investiture du 44ème président des Etats-Unis, Regard sur les Etats-Unis vous propose de le (re)voir dans son intégralité. (La traduction est assurée par Public Sénat) :

Cérémonie d’investiture : le programme

Les cérémonies officielles d’investiture du 44ème Président des Etats-Unis débuteront à partir de 10h (heure locale soit 16h heure française) avec la prestation de serment du vice-président Joe Biden. Ce premier évènement sera précédé de plusieurs chants, d’une fanfare, de prières et autres animations musicales organisées par l’armée américaine.
C’est à 12h (heure locale) que Barack Obama prêtera officiellement serment sur la bible devant le président de la Cour Suprême. Cette cérémonie aura lieu sur les marches du Capitole devant plusieurs millions de personnes. Cette prestation de serment sera suivie de son discours d’investiture.
A partir de 13h, se déroulera la parade d’investiture du Capitole jusqu’à la Maison Blanche. Elle devrait durer environ 2 bonnes heures.
Enfin, plusieurs fêtes et bals seront organisés dans Washington tout au long de la nuit pour célébrer l’investiture du nouveau président.

Comment suivre la cérémonie d’investiture de Barack Obama en direct ?

Vous n’avez pas la chance de vous trouver sur place pour assister à la cérémonie d’investiture mais vous ne souhaitez rien manquer de cet évènement historique ? Vous disposez de plusieurs moyens pour suivre la cérémonie en direct. De nombreux médias du monde entier diffuseront l’évènement.
Vous vous trouvez en France ? TF1, France 2, Itele, BFMTV et LCI retransmettrons la prestation de serment du président en direct. (BFMTV et ITELE sont disponibles gratuitement sur internet). Plusieurs stations de radios (Europe 1, RTL, France Info, France Inter, RFI et RMC) consacreront plusieurs éditions spéciales à la cérémonie.
Vous n’habitez pas en France ? CNN, TV5 Monde, France 24… et bien d’autres chaines d’informations diffuseront l’évènement en direct. La chaine française d’information internationale France 24, proposera une programmation spéciale dès 15h30 (heure française). La cérémonie sera retransmise sur le site internet de la chaine en français, anglais et arabe.

Investiture de Barack Obama (Best Of)

Voici la vidéo des meilleurs moments de la cérémonie d'investiture de Barack Obama :


Durée de la vidéo : 34 minutes 56 secondes.
Date : 20 janvier 2009.
Lieu : Washington D.C.
Traduction et résumé réalisés par : Public Sénat.

lundi 19 janvier 2009

Concert géant et discours historique de Barack Obama devant le Lincoln Memorial (Washington)

C’est par une brève allocution que Barack Obama a donné, ce dimanche, le coup d’envoi des cérémonies de son investiture. Faisant suite à un concert géant de certaines des plus grandes stars mondiales de la musique (U2, Shakira, Beyonce…), le futur président américain s’est adressé à la foule sur le parvis du Lincoln Memorial de Washington. Ce lieux est connu dans le monde entier depuis que Martin Luther King y a prononcé son fameux discours « I have a dream » en 1963.
Pour ceux qui auraient manqué cet évènement historique, voici les images de son discours :

dimanche 18 janvier 2009

Festivités de l’investiture du 44ème président Américain, c’est parti !

Les festivités organisées à l’occasion de la cérémonie d’investiture du 44ème président Américain ont commencé ce samedi.
Première étape de ces quatre jours historiques : le trajet en train du futur président de Philadelphie à Washington. Accompagné de sa femme et de ses deux filles, Barack Obama s’est arrêté pour une première escale à Wilmington (afin de rejoindre Joe Biden) puis une seconde à Baltimore. Ce dimanche, il donnera officiellement le coup d’envoi des cérémonies sur les marches du Lincoln Memorial de Washington.
Près de 50 000 personnes se sont pressées autour de la voie ferrée empruntée par la famille présidentielle afin de venir lui manifester leur soutien.
Voici les premières images du trajet jusqu’à Washington :

George W. Bush tire sa révérence

Beaucoup de gens l’attendait, c’est désormais chose faite : George W. Bush a prononcé son dernier discours public devant la nation américaine. Par le biais de cette dernière intervention retransmise en direct sur la plupart des grands networks, le président américain tire (enfin, dirons certains) sa révérence et marque la fin de la période de transition.
Au cours de ce discours résolument optimiste, George W. Bush a fait le bilan de ses deux mandats. Comme on pouvait s’en douter, le président ne regrette pratiquement rien. Tout en évitant soigneusement d’approfondir certains sujets (notamment celui de la crise économique), il a souhaité souligner que le pays n’a pas subi d’autres attentats sur son sol depuis le 11 septembre 2001. En matière de politique étrangère, George W. Bush a mis en avant le fait que l’Afghanistan et l’Irak étaient désormais des démocraties et qu’il fallait rester déterminé à ne jamais baisser la garde face au terrorisme.
George W. Bush a également présenté ses meilleurs vœux à Barack Obama : en parlant de son investiture, il a notamment précisé qu’il s’agira « d’un moment d’espoir et de fierté pour notre pays tout entier ».
Malgré sa cote de popularité particulièrement basse, le président a souhaité laisser une image positive aux Américains. Se présentant comme le défenseur de son pays, George W. Bush a tout de même affirmé qu’il était légitime de débattre de beaucoup de ses décisions. Ce sera désormais aux historiens d’en juger…
Voici les images (en deux parties) de son intervention :

jeudi 15 janvier 2009

Audition de confirmation d’Hillary Clinton : vers un renouveau de la diplomatie américaine ?

Ce mardi, Hillary Clinton a été auditionnée par le Comité des relations extérieures du Sénat. Cet entretien public officiellement destiné à confirmer sa nomination au poste de Secrétaire d’Etat a surtout été l’occasion de présenter la future diplomatie américaine. Comme on pouvait s’y attendre, sa vision en matière de politique étrangère diffère radicalement de celle de l’actuelle administration. Plaidant en faveur d’une politique « intelligente » et « pragmatique », la nouvelle Secrétaire d’Etat a annoncé qu’elle souhaitait renouer le dialogue avec la communauté internationale et favoriser la création de nombreux partenariats. « Le monde a été déçu par les Etats-Unis mais le monde attend toujours beaucoup des Etats-Unis » a-t-elle précisé devant les parlementaires. Vous l’aurez compris, l’heure serait à la rupture de l’unilatéralisme américain.
Pour autant, Hillary Clinton ne s’est pas contentée d’annoncer un changement radical de ton de la diplomatie américaine. De manière méthodique, Mme Clinton a énuméré sa position concernant les principaux dossiers majeurs en matière de politique étrangère :
- Concernant le conflit Israélo-palestinien, aucun bouleversement majeur de la politique américaine a été annoncé : Hillary Clinton a fixé comme préalable à toute négociation avec le Hamas, la reconnaissance de l’Etat d’Israël et la renonciation à la violence. Mais elle a tout de même précisé, conformément à la position de Barack Obama, qu’elle ne souhaitait pas interférer avec la politique de l’actuelle administration.
- Pour ce qui est de l’Iran, Hillary Clinton prône une ouverture au dialogue avec Téhéran. Mais elle a ajouté que les Etats-Unis ne souhaitaient pas pour autant relâcher la pression sur le régime Iranien concernant son programme nucléaire.
- En ce qui concerne la Corée du Nord, la nouvelle Secrétaire d’Etat souhaite également renouer le dialogue avec les autorités du pays ce qui constituerait un changement de stratégie complet vis-à-vis de la position de l’actuelle administration.
Hillary Clinton a également mis l’accent sur l’importance du renforcement de nouveaux partenariats stratégiques notamment avec l’Inde et le Brésil.

mercredi 14 janvier 2009

Zoom sur la cérémonie d’investiture de Barack Obama du 20 janvier 2009 (Washington D.C) # 2


Suite à notre premier article consacré aux préparatifs de la cérémonie d’investiture, nous poursuivons notre série relative à cet évènement historique :

- Une boutique en ligne créée par le Presidential Inaugural Committee vient d’ouvrir et propose toute une série d’articles (posters, t-shirts, dvds…) pour promouvoir la cérémonie.

- Le 7 janvier 2009, Bill Clinton a envoyé une lettre à de nombreux donateurs afin de les inciter à financer les préparatifs de la cérémonie d’investiture. Le comité chargé de son organisation aurait récolté à ce jour près de 27 millions de dollars. Selon ses propres estimations, les donations pourraient atteindre près de 40 millions de dollars.

- L’artiste Shepard Fairey vient de dessiner l’affiche officielle de la cérémonie d’investiture. Utilisant les mêmes tons que la célèbre affiche « Hope », le nouveau slogan de l’évènement sera : « be the change ».

- Un site internet vient d’être créé afin de mettre en relation les propriétaires de Washington D.C souhaitant louer leur maison ou leur appartement et les personnes désirant assister à l'évènement.

- A l’occasion de l’investiture, Bruce Springsteen, Beyonce, Stevie Wonder, Will.I.Am, Bono et Shakira organiseront un concert géant ce dimanche.

- Afin de récolter davantage de fonds de la part du gouvernement fédéral, George W. Bush a déclaré l’état d’urgence lors de la cérémonie du 20 janvier 2009. Le gouvernement fédéral a déjà contribué à hauteur de 15 millions de dollars aux préparatifs de l’évènement (principalement pour financer les services de sécurité et le personnel médical présent sur place).

dimanche 11 janvier 2009

Un taux de chômage en très forte augmentation

Il s’agit de la pire période de destruction d’emploi aux Etats-Unis depuis la fin de la seconde guerre mondiale : sur l’ensemble de l’année 2008, près de 2,6 millions d’américains auraient perdu leurs emplois (dont 1,9 millions durant les quatre derniers mois de l’année). Désormais, près de 11 millions d’américains se trouveraient au chômage (soit 7,2% de la population active).
En réponse à ces chiffres particulièrement alarmants, Barack Obama a dévoilé certains détails de son plan de relance à l’occasion de son intervention hebdomadaire diffusée sur son internet. Selon ses propres estimations près de 3 à 4 millions d’emplois pourraient être créés. Selon les analyses de ses conseillers économiques près de 500 000 emplois pourraient être créés dans le secteur des énergies propres, 400 000 autres emplois pourraient être créés dans le secteur de la construction d’ouvrages publics et 200 000 emplois dans le secteur de la santé.
Ce plan doit préalablement être accepté par le Congrès. Le vote pourrait avoir lieu avant la fin du mois de février.
Regard sur les Etats-Unis vous propose de (re)voir l’allocution du futur président :

Le rapport des conseillers économiques de Barack Obama sur le plan de relance de l’économie américaine : ici.

vendredi 9 janvier 2009

Obama présente un plan de relance ambitieux tourné vers l’efficacité

Le futur président a présenté, ce jeudi, les grandes lignes de son plan de relance de l’économie américaine. Celui-ci s’articule autour de plusieurs mesures phares destinées à faire sortir le pays de la récession au plus vite (les Etats-Unis sont entrés officiellement en récession en décembre 2007).
Première mesure largement commentée : celle de la réduction d’impôt de 1 000 dollars destinée à environ 95% des ménages américains (500 dollars pour les célibataires). Mais cette mesure, aussi symbolique soit-elle est largement insuffisante. Barack Obama souhaite donc également injecter plus de 100 milliards de dollars afin de venir en aide aux entreprises et quelques 150 milliards de dollars destinés aux Etats fédérés.
Selon les premières estimations des économistes, ce plan pourrait coûter la bagatelle de 775 milliards de dollars. Mais le futur président souhaite également bouleverser les habitudes énergétiques de la population américaine en s’engageant à doubler la production d’énergies nouvelles.
Actuellement près de 4,6 millions d’américains seraient au chômage (soit le plus haut niveau depuis 1982).

jeudi 8 janvier 2009

Réunion exceptionnelle de Barack Obama et des anciens présidents américains à la Maison Blanche

A moins de 15 jours de son investiture, Barack Obama s’est entretenu avec George W. Bush puis avec l’ensemble des présidents américains (toujours vivants) à la Maison Blanche. C’est la première fois depuis 1981 que ce type de réunion entre présidents est organisé. Peu après son entretien d’une trentaine de minutes avec George W. Bush, Barack Obama a été rejoint par George H.W. Bush, Jimmy Carter et Bill Clinton. Ils ont participé tous ensemble à un déjeuner historique. Néanmoins, bien que cette réunion ait été présentée comme « extraordinaire » par Barack Obama, celle-ci n’est pas inédite. Le 8 octobre 1981, Jimmy Carter, Gerald Ford et Richard Nixon s’étaient réunis à l’occasion de la mort du président Egyptien Anouar al-Sadate. (Image Reuters)

mardi 6 janvier 2009

Gaza : les raisons du silence d’Obama

Depuis plusieurs jours et au fur et à mesure de l’intensification des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, la pression internationale s’intensifie sur le futur président des Etats-Unis d’Amérique. Pour autant, Barack Obama par le biais de son porte-parole réaffirme son intention de ne pas interférer avec l’administration Bush dans la gestion de la crise. En effet, celui-ci fait valoir qu’en matière de politique étrangère, le principe d’unicité de présidence prévaut. En raison de négociations délicates menées par les diplomates américains, l’Amérique ne peut parler que d’une seule voix.
Mais certains analystes de politique étrangère estiment que Barack Obama a préféré gardé le silence en raison de son incapacité actuelle à agir librement. En raison de son pragmatisme, le futur président privilégie le silence à toute solution précipitée. D’autres estiment au contraire que le mutisme d’Obama laisse sous-entendre sa désapprobation à l’égard de la politique étrangère israélienne.
Pourtant, en dépit de l’avis de certains commentateurs politiques, la position de Washington ne risque pas de changer radicalement avec l’arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche. Les Etats-Unis resteront encore les principaux alliés d’Israël pendant de nombreuses années. Plusieurs facteurs expliquent le rapprochement entre les deux pays : le poids du lobby juif dans la politique américaine (qui finance notamment les campagnes électorales de nombreux candidats), un sentiment missionnaire commun, un partenariat économique et militaire…